ITW / François Gabart : "Le solo est une formation accélérée"

Depuis le départ de Saint-Barth, le 5 décembre, MACIF s’est constamment positionné dans le groupe de tête de la Transat B to B. François Gabart, qui découvre la course en solitaire à bord d’un 60 pieds Imoca, tient tête aux cadors du circuit. Ses atouts : des options de navigation assumées et une parfaite condition physique.

Credit : V. Curutchet / Macif

François, on peut dire que c’est un début de course presque idéal ?
FG : « Je suis plutôt heureux ! C’est vrai que c’est très satisfaisant d’être dans le paquet de tête depuis le début… Je suis surtout content de deux choses : d’une part, j’ai fait mes choix de navigation sans trop me préoccuper de ce que feront les autres et, je m’aperçois que je me sens plutôt à l’aise sur le bateau. Je prends mes marques à bord de MACIF. »

Naviguer en course, c’est un atout supplémentaire dans le cadre de la préparation au Vendée Globe ?
FG : « Sans aucun doute. Le fait d’être en course nous oblige à réagir de manière différente. Hier par exemple, j’ai eu un petit souci technique qui n’était pas en soi dramatique : un bout de relevage de mon safran qui s’est cassé. En entrainement ou en convoyage, j’aurais certainement arrêté le bateau ou viré de bord pour travailler plus confortablement. En course, il n’en était pas question : il a fallu que je navigue sous pilote, plein vent arrière et contre-gité pendant vingt bonnes minutes. La course nous oblige à être plus inventif. »

Comment vis-tu cette navigation en solitaire ?
FG : « J’aime aussi la navigation en solitaire qui t’oblige à trouver tes limites, qui t’apprend plein de choses sur toi. J’aime aussi ces défis qui nous amènent à toujours aller plus loin, à repousser nos performances. Et puis même si je suis tout seul sur mon bateau, je reste en contact avec mon équipe technique. Et dès la fin de la Transat, on va avoir de quoi dialoguer avec les membres de l’écurie MACIF. »

Quel a été ton rythme sur les dernières 24h ?
FG : « Je suis sous spi et j’ai trouvé les bons réglages. J’ai beaucoup manœuvré avec pas mal d’empannages et ils sont tous passés à merveille. J’ai bien dormi la nuit dernière et fait le plein d’énergie. C’est parfait pour la suite de la course, je vais en avoir besoin car cela ne fait que commencer après seulement 5 jours de course. Dans la journée, je travaille la météo, la stratégie, je me repose et je prends soin du bateau. Les conditions vont forcir dans les prochains jours et je vais encore apprendre. J’ai une marge de progression qui est énorme… Le solo est une formation accélérée, il n’y a rien de mieux que le terrain pour apprendre. »

Et le Vendée Globe, on y pense ?
FG : « Forcément… Tous mes objectifs sont centrés autour du tour du monde en solitaire. Depuis qu’on est parti de Saint-Barth, ça ne fait que trois jours que nous sommes en mer et j’essaye de me projeter dans l’idée que bientôt je devrai faire corps avec mon bateau pendant presque trois mois… C’est une autre aventure encore. »


Classement à 12 h :
1 François GABART - MACIF
2 Armel LECLEACH - Banque Populaire à 11,5 milles
3 Jean-Pierre DICK - Virbac-Paprec 3 à 28,7 milles

Source : Macif