ITW / Après un Tour du monde en Mini 6.50, Di Benedetto s'attaque au Vendée Globe

Au départ de son premier Vendée Globe, le 10 novembre prochain, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) pensera forcément au tour du monde en solitaire et sans escale qu’il a bouclé à bord d’un Mini 6.50. Deux aventures bien distinctes mais guidées par un même goût pour les défis les plus extrêmes. 

Alessandro, comment s’est concrétisé ton partenariat avec Team Plastique en vue du prochain Vendée Globe ?
Didier Elin, le dirigeant de Team Plastique, a suivi mon tour du monde en Mini 6.50 dans la presse et a été séduit par l’ampleur du défi (Alessandro a établi le record du plus petit bateau ayant jamais bouclé un tour du monde en solitaire et sans escale, ndlr). Le jour de mon arrivée aux Sables d’Olonne, nous étions par hasard dans le même restaurant et il m’a offert une bouteille de champagne ! Puis nous nous sommes revus à La Rochelle et les choses se sont petit à petit enclenchées. Nous serons au départ du Vendée Globe 2012, c’est une certitude, mais nous cherchons encore d’autres partenaires pour améliorer les performances du bateau et optimiser la communication. C’est intéressant car une PME surgit au milieu de grosses entreprises dans un même projet sportif. Et il y a aussi un parallélisme avec mon profil étant donné que je ne suis pas un coureur professionnel. Pour Team Plastique, c’est en tout cas une belle opportunité de fédérer les salariés en interne et de trouver de nouveaux clients.

Un mot sur ton bateau, un plan Finot-Conq mis à l’eau en 1998 ?
C’est l’un des monocoques IMOCA les plus anciens de la flotte. Nous allons tout faire pour qu’il soit aussi l’un des plus sûrs ! Nous avons beaucoup de travail pour le remettre à neuf : moteur, électronique, gréement, réalisation de nouvelles voiles, etc. Le bateau n’a pas navigué depuis l’arrivée d’Arnaud Boissières à la septième place du dernier Vendée Globe avec Akéna Verandas. Auparavant, Team Plastique avait déjà bouclé le parcours entre les mains de Thomas Coville (Sodebo) puis de Sébastien Josse (VMI). Le programme est chargé et j’espère faire les premières sorties dès janvier.

Sportivement, il sera difficile de rivaliser avec les autres bateaux, tous plus récents…
Je ne viserai pas la première place mais cela ne m’empêchera pas de pousser le bateau quand il le faudra et d’essayer de rester dans la course. Mais la priorité est bien sûr de boucler le parcours. Au-delà du résultat sportif, nous allons tout faire pour raconter cette aventure extraordinaire à un large public. Nous mettons par exemple en place des projets pour que des élèves de plusieurs écoles vendéennes, ainsi que des patients en traitement psychiatrique, puissent suivre mon parcours tout au long de la course.

Tu passes directement du Mini 6.50 au 60 pieds IMOCA – trois fois plus long. Un sacré défi…
Ce sera effectivement un grand défi, et c’est ce qui rend le projet intéressant ! Je n’ai jamais navigué en solitaire sur un si gros bateau. Mais c’est comme le vélo : quand on passe du petit au grand vélo, on finit par apprendre, ce n’est qu’une question de temps ! J’ai eu la chance de barrer un peu le nouvel Akena Vérandas d’Arnaud Boissières à mon retour du tour du monde en Mini 6.50. C’est d’ailleurs ce qui m’a donné envie de participer au Vendée Globe. D’ici au départ, je vais multiplier les sorties pour bien prendre en main et fiabiliser le bateau. Le parcours de qualification sera notamment un bon entraînement.

Des similitudes entre ton tour du monde en Mini 6.50 et ce qui t’attend sur le Vendée Globe ?
Le parcours est le même mais les objectifs et les manières de vivre l’aventure sont différentes. J’ai fait mon tour du monde en Mini par passion du voyage. Je voulais traverser les océans sur un bateau à « échelle humaine », en prenant le temps de m’arrêter, de filmer, d’observer l’environnement. Le Vendée Globe sera une toute autre aventure car je ne serai plus seul, mais en concurrence avec des skippers de top niveau.

Justement, ce sera la première fois que tu navigueras en configuration course. Ton sentiment à ce sujet ?
C’est vrai que je n'ai fait des compétitions qu’en planche à voile et en optimist. J’ai depuis réalisé d’autres choses (Alessandro a notamment traversé la Méditerranée, l’Atlantique et le Pacifique en catamaran de sport) mais jamais face à des adversaires. J’aborde donc le Vendée Globe très humblement mais avec sérénité car le bateau connaît la route, c’est lui qui va m’emmener ! C’est étonnant car nous avons passé le même temps autour du monde : il a terminé trois fois le Vendée Globe et moi j’ai fait un tour du monde en prenant trois fois le temps. Nous sommes donc complémentaires !

Source : Vendée Globe