Au vu des conditions météorologiques que risquaient de rencontrer les solitaires en course entre Saint-Barth et Lorient, la direction de course a décidé d’imposer une porte de sécurité au large des côtes de Galice. Ce dispositif répond à un double objectif : éviter que des concurrents ne soient tentés de monter vers des latitudes trop nord et rallonger le temps de parcours, pour faire que la flotte arrive dans des conditions plus maniables à Lorient.
Il faut savoir faire des choix : fort de son expérience de marin, Jacques Caraes, directeur de course de la Transat B to B, en liaison étroite avec Gaétan Gouérou, organisateur de l’épreuve, avec la collaboration de Marcel Van Triest, dont l’expertise météo n’est plus à démontrer, a pris la décision de modifier le parcours, en imposant une porte à franchir à la latitude de la ria de Vigo à 300 milles au large. Longue d’une centaine de milles, orientée ouest – est, elle devra être franchie au moins une fois, du sud vers le nord. Cette décision inhabituelle a été dictée par les conditions météorologiques particulièrement difficiles que la flotte était certaine de rencontrer en faisant route directe sur Lorient. Au rythme où naviguent les solitaires, la majorité des concurrents se serait présentée sur la ligne d’arrivée dans la journée de vendredi, au plus fort de la tempête qui devrait sévir sur la pointe de Bretagne. Si passer la ligne d’arrivée pouvait encore se faire, la rentrée dans la passe de Port-Louis et l’embarquement à bord des équipes techniques risquait d’être particulièrement scabreuse. Le but du jeu n’étant, ni de casser les bateaux en arrivant au port, ni de mettre en danger navigateurs et équipes techniques, la décision de retarder l’échéance s’imposait.
Gennaker récalcitrant pour Jean-Pierre Dick
Dès lors, le choix d’un nouveau point de passage obligatoire devenait le plus rationnel. Il permet de continuer la course, de ne pas mettre au deuxième plan les objectifs sportifs, tout en respectant au mieux les règles d’équité. A cette annonce, les coureurs ont répondu favorablement, même si certains, à l’instar de Mike Golding (Gamesa), ont avoué avoir été perturbés par cette modification qui implique forcément de revoir sa stratégie de course. Pour Vincent Riou (PRB) comme pour Alex Thomson (Hugo Boss), les deux solitaires positionnés le plus au nord de la flotte, l’aggiornamento stratégique sera forcément plus compliqué que pour les équipages situés dans leur sud… Et l’on conçoit bien que la décision soit plus difficile à digérer, même si tous les navigateurs ont assuré parfaitement comprendre les raisons qui ont justifié cette décision.
Pour l’heure, les solitaires profitent à plein de conditions encore maniables : vingt à trente nœuds de secteur ouest leur permettent de progresser rapidement vers le but, même si, comme le relatait Marc Guillemot (Safran), les conditions sur zone sont très instables, avec un vent variable en force comme en direction. Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) a d’autres préoccupations. Incapable de déverrouiller le hook de son gennaker, il ne peut ni affaler sa voile qui s’est bloquée, ni la rouler complètement. Seule possibilité dans l’immédiat : faire route vers des latitudes plus clémentes pour espérer résoudre la question quand le vent aura molli et que la mer sera moins formée. La solution sera peut-être de s’imposer un tour en tête de mât. Pour Jean-Pierre, la question du changement de parcours est forcément devenue secondaire.
Ils ont dit :
Marc Guillemot (Safran)
« Hier, je me suis battu contre une voile qui ne voulait pas s’enrouler. Ça a été trois heures de combat. Je trouve que c’est une très bonne décision qu’a prise la direction de course pour la sécurité des bateaux et des personnes. Rentrer avec des rafales à quarante ou cinquante nœuds dans Lorient, c’est mettre en danger nos bateaux et ceux qui viennent nous aider. C’est une décision courageuse et j’y adhère complètement. Avoir la bonne combinaison de voilure n’est pas très simple actuellement. Le vent est assez instable, surtout en intensité, il faut être patient.»
François Gabart (MACIF)
«Cette dépression, on la surveille depuis plusieurs jours et je commençais à réfléchir sur le fait de savoir si il fallait y aller. Je faisais des routages avec interdiction de monter dans des zones à plus de cinquante nœuds et du coup, je me trouvais avec une route qui m’amenait devant La Corogne. Donc, je pense que c’est une bonne chose pour la sécurité. C’est toujours délicat de changer de stratégie en course de route. C’est sûr que les bateaux les plus au nord sont plus pénalisés que nous, mais je pense que même eux, ils seront contents d’arriver dans des conditions plus maniables. Si on est capable de faire des choses qui vont dans le sens de la sécurité, il n’y a pas à hésiter. En tous les cas, la porte est très bien placée, car elle nous permet de ne pas nous coller au cap Finisterre et sa largeur nous laisse le choix, comme sur le Vendée Globe… »
Mike Golding (Gamesa)
« Je comprends tout à fait la décision de la direction de course et je l’approuve. Maintenant, il me faut bien avouer que sur le coup, j’étais un peu désemparé et démotivé de devoir revoir ma stratégie. Du coup, j’ai été me reposer trois heures et j’ai bien récupéré. Maintenant, je suis prêt à attaquer… »
Classement à 16h30
1 Macif - François Gabart
2 Banque Populaire - Armel Le Cléac'h
3 PRB - Vincent Riou
Source : Rivacom / Transat B to B
Credit : B. Stichelbaut / SeaandCo / B to B
Il faut savoir faire des choix : fort de son expérience de marin, Jacques Caraes, directeur de course de la Transat B to B, en liaison étroite avec Gaétan Gouérou, organisateur de l’épreuve, avec la collaboration de Marcel Van Triest, dont l’expertise météo n’est plus à démontrer, a pris la décision de modifier le parcours, en imposant une porte à franchir à la latitude de la ria de Vigo à 300 milles au large. Longue d’une centaine de milles, orientée ouest – est, elle devra être franchie au moins une fois, du sud vers le nord. Cette décision inhabituelle a été dictée par les conditions météorologiques particulièrement difficiles que la flotte était certaine de rencontrer en faisant route directe sur Lorient. Au rythme où naviguent les solitaires, la majorité des concurrents se serait présentée sur la ligne d’arrivée dans la journée de vendredi, au plus fort de la tempête qui devrait sévir sur la pointe de Bretagne. Si passer la ligne d’arrivée pouvait encore se faire, la rentrée dans la passe de Port-Louis et l’embarquement à bord des équipes techniques risquait d’être particulièrement scabreuse. Le but du jeu n’étant, ni de casser les bateaux en arrivant au port, ni de mettre en danger navigateurs et équipes techniques, la décision de retarder l’échéance s’imposait.
Gennaker récalcitrant pour Jean-Pierre Dick
Dès lors, le choix d’un nouveau point de passage obligatoire devenait le plus rationnel. Il permet de continuer la course, de ne pas mettre au deuxième plan les objectifs sportifs, tout en respectant au mieux les règles d’équité. A cette annonce, les coureurs ont répondu favorablement, même si certains, à l’instar de Mike Golding (Gamesa), ont avoué avoir été perturbés par cette modification qui implique forcément de revoir sa stratégie de course. Pour Vincent Riou (PRB) comme pour Alex Thomson (Hugo Boss), les deux solitaires positionnés le plus au nord de la flotte, l’aggiornamento stratégique sera forcément plus compliqué que pour les équipages situés dans leur sud… Et l’on conçoit bien que la décision soit plus difficile à digérer, même si tous les navigateurs ont assuré parfaitement comprendre les raisons qui ont justifié cette décision.
Pour l’heure, les solitaires profitent à plein de conditions encore maniables : vingt à trente nœuds de secteur ouest leur permettent de progresser rapidement vers le but, même si, comme le relatait Marc Guillemot (Safran), les conditions sur zone sont très instables, avec un vent variable en force comme en direction. Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) a d’autres préoccupations. Incapable de déverrouiller le hook de son gennaker, il ne peut ni affaler sa voile qui s’est bloquée, ni la rouler complètement. Seule possibilité dans l’immédiat : faire route vers des latitudes plus clémentes pour espérer résoudre la question quand le vent aura molli et que la mer sera moins formée. La solution sera peut-être de s’imposer un tour en tête de mât. Pour Jean-Pierre, la question du changement de parcours est forcément devenue secondaire.
Ils ont dit :
Marc Guillemot (Safran)
« Hier, je me suis battu contre une voile qui ne voulait pas s’enrouler. Ça a été trois heures de combat. Je trouve que c’est une très bonne décision qu’a prise la direction de course pour la sécurité des bateaux et des personnes. Rentrer avec des rafales à quarante ou cinquante nœuds dans Lorient, c’est mettre en danger nos bateaux et ceux qui viennent nous aider. C’est une décision courageuse et j’y adhère complètement. Avoir la bonne combinaison de voilure n’est pas très simple actuellement. Le vent est assez instable, surtout en intensité, il faut être patient.»
François Gabart (MACIF)
«Cette dépression, on la surveille depuis plusieurs jours et je commençais à réfléchir sur le fait de savoir si il fallait y aller. Je faisais des routages avec interdiction de monter dans des zones à plus de cinquante nœuds et du coup, je me trouvais avec une route qui m’amenait devant La Corogne. Donc, je pense que c’est une bonne chose pour la sécurité. C’est toujours délicat de changer de stratégie en course de route. C’est sûr que les bateaux les plus au nord sont plus pénalisés que nous, mais je pense que même eux, ils seront contents d’arriver dans des conditions plus maniables. Si on est capable de faire des choses qui vont dans le sens de la sécurité, il n’y a pas à hésiter. En tous les cas, la porte est très bien placée, car elle nous permet de ne pas nous coller au cap Finisterre et sa largeur nous laisse le choix, comme sur le Vendée Globe… »
Mike Golding (Gamesa)
« Je comprends tout à fait la décision de la direction de course et je l’approuve. Maintenant, il me faut bien avouer que sur le coup, j’étais un peu désemparé et démotivé de devoir revoir ma stratégie. Du coup, j’ai été me reposer trois heures et j’ai bien récupéré. Maintenant, je suis prêt à attaquer… »
Classement à 16h30
1 Macif - François Gabart
2 Banque Populaire - Armel Le Cléac'h
3 PRB - Vincent Riou
Source : Rivacom / Transat B to B