Le Pot-au-Noir a été terrible pour Groupama 4 puisqu'il n'en est sorti réellement que ce jeudi midi après 40 heures de vents erratiques, instables, variables... En comparaison, les deux leaders Puma et Telefonica n'en ont subi les faibles effets que pendant trois heures et Camper durant neuf heures ! Mais la situation s'annonce un peu plus délicate pour les leaders qui entament désormais leur longue parabole vers Cape Town.
Groupama 4 n'a rien pu faire quand le Pot-au-Noir est revenu brusquement sur sa route alors qu'il naviguait sur le 7° Nord. Très rapidement, cette zone dépressionnaire à faible gradient s'est dégradée pour transformer un passage assez facile pour les leaders en un calvaire d'alternance de grains et de calmes pour Franck Cammas et son équipage.
« On vient juste d'en sortir depuis deux heures : de l'avis des spécialistes du bord, ce fut un des Pot-au-Noir parmi les plus copieux ! Puisqu'il a commencé par 7° Nord et il ne nous a lâché qu'à 2° Nord. En fait, il devait être aussi facile à traverser que pour les trois premiers, mais le « vilain » a changé d'avis et est venu se remettre sur nous en s'étalant... On est donc très contents ce midi d'avoir retrouvé un faible alizé de Sud-Est d'une petite douzaine de noeuds, mais encore très instable. Nous sommes donc partis pour un long bord de reaching, travers au vent pour passer Fernando de Noronha, puis pour longer l'anticyclone de Sainte-Hélène. Il semble qu'on doive en faire le tour par le Sud... Ce qui va nous amener dans les parages de Tristan da Cunha. Il y aura des effets de retour car les premiers vont ralentir, mais aussi de distance car le vent va rentrer d'abord pour eux : ce sera Jean-qui-rit et Jean-qui-pleure... » expliquait Jean Luc Nélias à la vacation, ce midi.
Un Pot brisé
Le passage de l'équateur devrait se faire en fin de journée et ceux qui n'ont encore jamais passé la ligne virtuelle de changement d'hémisphère vont certainement être initiés par « Neptune » aux lois de la mer... A l'image de Brad Marsh et d'Erwan Israël, ce dernier évoquant l'atmosphère très particulière du Pot-au-Noir qu'il avait pour la première fois franchi :
« J'avais hâte de découvrir le Pot-au-Noir et c'est assez impressionnant : on était en train de surfer à vingt noeuds et d'un coup, on a vu de gros orages arriver et on a vite compris que c'était le début des ennuis. On a d'abord eu un gros grain que nous avons bien géré mais derrière, il y en avait plein d'autres ! C'est un peu un no-man's land, comme les orages d'été au mois d'août sauf qu'ils sont partout et qu'ils vont dans tous les sens... Il y a des couleurs très sombres, des descentes d'air froid, voire glacé alors qu'il fait une chaleur à crever. Cela implique de nombreux changements de voile, mais je suis heureux d'avoir connu ça. Le Pot-au-Noir a été à la hauteur de sa réputation ! On a eu une transition alizés-ZCIT très brusque et nous avons été un peu cueillis à froid... Alors que depuis le Cap-Vert, c'est suffocant à l'intérieur : on a très, très chaud et c'est difficile de trouver le sommeil même la nuit ! »
Un long bord bâbord...
Le différentiel vitesse était donc logique ces dernières 48h où Groupama 4 a perdu plus de 150 milles, mais les conditions météorologiques sont désormais presque identiques pour tous : une douzaine de noeuds, d'Est pour les deux leaders, Est-Sud Est pour leurs deux poursuivants. L'avantage pour Franck Cammas et ses hommes, c'est qu'ils peuvent actuellement débrider pour viser l'archipel de Fernando de Noronha. Ils devraient donc normalement reprendre quelques dizaines de milles sur cette tranche de parcours équatorial. De plus, les deux premiers naviguent dans un alizé qui n'est pas très soutenu et qui devrait même ces prochaines 48h s'essouffler un peu : l'anticyclone de Sainte-Hélène, très Sud, va fusionner avec une cellule argentine qui va briser le flux d'Est, avant de se restructurer.
Le passage au large de Salvador de Bahia pourrait ainsi permettre à Groupama 4 de refaire une partie de son retard, mais cela ne sera pas suffisant pour recoller aux néo-Zélandais de Camper (288 milles de retard au classement de 16h00 UTC). Cette nouvelle situation laisse néanmoins entendre que le voilier français pourrait « couper le fromage » un peu plus que ses concurrents et donc gagner des milles vers le but. Car les projections à plus long terme sont délicates : très bas et même accroché à l'Afrique du Sud, l'anticyclone de Sainte-Hélène forme une barrière sur la route vers Cape Town. Où sera-t-il dans huit jours ? C'est probablement là que les choix pris d'aller vers le Sud ou de piquer déjà vers le Sud-Est porteront leurs fruits ou inverseront la hiérarchie. Ce jeudi à 14h, les deux leaders venaient tout juste de franchir la mi-parcours (3 250 milles) !
Classement à 17 heures :
1 PUMA Ocean Racing by BERG à 3223.4 Nm du but, (vitesse 15.7 KTS)
2 Team Telefónica à 10.90 Nm du leader, (14.1 KTS)
3 CAMPER with Emirates Team NZ, à 121.80 Nm (14.8 KTS)
4 Groupama Sailing Team, à 409.90 Nm (14.5 KTS)
Source : Groupama
Credit : Y. Riou / Groupama /VOR
Groupama 4 n'a rien pu faire quand le Pot-au-Noir est revenu brusquement sur sa route alors qu'il naviguait sur le 7° Nord. Très rapidement, cette zone dépressionnaire à faible gradient s'est dégradée pour transformer un passage assez facile pour les leaders en un calvaire d'alternance de grains et de calmes pour Franck Cammas et son équipage.
« On vient juste d'en sortir depuis deux heures : de l'avis des spécialistes du bord, ce fut un des Pot-au-Noir parmi les plus copieux ! Puisqu'il a commencé par 7° Nord et il ne nous a lâché qu'à 2° Nord. En fait, il devait être aussi facile à traverser que pour les trois premiers, mais le « vilain » a changé d'avis et est venu se remettre sur nous en s'étalant... On est donc très contents ce midi d'avoir retrouvé un faible alizé de Sud-Est d'une petite douzaine de noeuds, mais encore très instable. Nous sommes donc partis pour un long bord de reaching, travers au vent pour passer Fernando de Noronha, puis pour longer l'anticyclone de Sainte-Hélène. Il semble qu'on doive en faire le tour par le Sud... Ce qui va nous amener dans les parages de Tristan da Cunha. Il y aura des effets de retour car les premiers vont ralentir, mais aussi de distance car le vent va rentrer d'abord pour eux : ce sera Jean-qui-rit et Jean-qui-pleure... » expliquait Jean Luc Nélias à la vacation, ce midi.
Un Pot brisé
Le passage de l'équateur devrait se faire en fin de journée et ceux qui n'ont encore jamais passé la ligne virtuelle de changement d'hémisphère vont certainement être initiés par « Neptune » aux lois de la mer... A l'image de Brad Marsh et d'Erwan Israël, ce dernier évoquant l'atmosphère très particulière du Pot-au-Noir qu'il avait pour la première fois franchi :
« J'avais hâte de découvrir le Pot-au-Noir et c'est assez impressionnant : on était en train de surfer à vingt noeuds et d'un coup, on a vu de gros orages arriver et on a vite compris que c'était le début des ennuis. On a d'abord eu un gros grain que nous avons bien géré mais derrière, il y en avait plein d'autres ! C'est un peu un no-man's land, comme les orages d'été au mois d'août sauf qu'ils sont partout et qu'ils vont dans tous les sens... Il y a des couleurs très sombres, des descentes d'air froid, voire glacé alors qu'il fait une chaleur à crever. Cela implique de nombreux changements de voile, mais je suis heureux d'avoir connu ça. Le Pot-au-Noir a été à la hauteur de sa réputation ! On a eu une transition alizés-ZCIT très brusque et nous avons été un peu cueillis à froid... Alors que depuis le Cap-Vert, c'est suffocant à l'intérieur : on a très, très chaud et c'est difficile de trouver le sommeil même la nuit ! »
Un long bord bâbord...
Le différentiel vitesse était donc logique ces dernières 48h où Groupama 4 a perdu plus de 150 milles, mais les conditions météorologiques sont désormais presque identiques pour tous : une douzaine de noeuds, d'Est pour les deux leaders, Est-Sud Est pour leurs deux poursuivants. L'avantage pour Franck Cammas et ses hommes, c'est qu'ils peuvent actuellement débrider pour viser l'archipel de Fernando de Noronha. Ils devraient donc normalement reprendre quelques dizaines de milles sur cette tranche de parcours équatorial. De plus, les deux premiers naviguent dans un alizé qui n'est pas très soutenu et qui devrait même ces prochaines 48h s'essouffler un peu : l'anticyclone de Sainte-Hélène, très Sud, va fusionner avec une cellule argentine qui va briser le flux d'Est, avant de se restructurer.
Le passage au large de Salvador de Bahia pourrait ainsi permettre à Groupama 4 de refaire une partie de son retard, mais cela ne sera pas suffisant pour recoller aux néo-Zélandais de Camper (288 milles de retard au classement de 16h00 UTC). Cette nouvelle situation laisse néanmoins entendre que le voilier français pourrait « couper le fromage » un peu plus que ses concurrents et donc gagner des milles vers le but. Car les projections à plus long terme sont délicates : très bas et même accroché à l'Afrique du Sud, l'anticyclone de Sainte-Hélène forme une barrière sur la route vers Cape Town. Où sera-t-il dans huit jours ? C'est probablement là que les choix pris d'aller vers le Sud ou de piquer déjà vers le Sud-Est porteront leurs fruits ou inverseront la hiérarchie. Ce jeudi à 14h, les deux leaders venaient tout juste de franchir la mi-parcours (3 250 milles) !
Classement à 17 heures :
1 PUMA Ocean Racing by BERG à 3223.4 Nm du but, (vitesse 15.7 KTS)
2 Team Telefónica à 10.90 Nm du leader, (14.1 KTS)
3 CAMPER with Emirates Team NZ, à 121.80 Nm (14.8 KTS)
4 Groupama Sailing Team, à 409.90 Nm (14.5 KTS)
Source : Groupama