Les alizés sont enfin là, tout au moins pour les Multi50 et les Imoca, et tous veulent savourer ces quelques heures où la pression de la course est parfois mise entre parenthèses pour le simple bonheur d’être en mer.
Sur une mer assagie, portée par un alizé enfin présent, la tête de flotte se rapproche à grandes enjambées de l’arc antillais. Si Virbac-Paprec 3, suivi d’Hugo Boss en Imoca et Actual, en Multi 50 tiennent toujours la corde, ça bouge chez leurs poursuivants. Visiblement, le coup d’audace de Maître Jacques et de Groupe Bel n’a pas fini d’inquiéter ceux qui ont fait le choix de marcher sagement dans les brisées des leaders.
Pit-stop pour Safran
Un souci de rotule de safran empêche Marc Guillemot et Yann Elies de barrer correctement. S’ils avaient été en lutte pour la première place les deux marins auraient peut-être tenté de continuer jusqu’à Puerto Limon malgré leur handicap qui leur a déjà coûté un spinnaker faute de pouvoir rattraper une « sortie de route » du bateau. Mais, englué dans le groupe des poursuivants, l’équipage de Safran a choisi s’arrêter à Saint-Domingue pour réparer de manière à pouvoir utiliser à plein le potentiel de sa monture.
Ils ont dit :
Marc Guillemot (Safran) : « L’idée : pouvoir utiliser à nouveau le bateau à 100% »
« On s’arrête à Saint-Domingue parce qu’on a une pièce dans le circuit du système de barre qui est décollée depuis 3 jours. Le bateau est très dur à barrer, de plus en plus dur. On est uniquement sous pilote. Il faut faire attention à ne pas mettre trop de pression dans les voiles pour ne pas bloquer le système de barre. Ça nous a couté un spi il y a deux jours qui a fini par exploser. Ce n’est pas forcément ce qu’on aurait fait si on avait été là la place de Virbac-Paprec 3. On pourrait continuer, mais le bateau est trop difficile à barrer. Notre équipe technique vient à St Domingue avec la pièce de rechange, ça va prendre une heure à peine. Ce qui va coûter cher en temps, c’est d’aller de Mona Passage à La Romana (port dans le sud-est de la République Dominicaine, ndr), car ce n’est jamais évident de naviguer sous le vent d’une île. »
François Gabart (Macif) : « Seuls ou accompagnés, on est au taquet »
« On n’est pas loin depuis quelques jours avec Banque Populaire, on navigue à vue, à cinq ou six milles d’écart. Ça nous fait un lièvre ! Mais seul ou accompagné, on est au taquet ! En revanche, on se rend ainsi plus facilement compte des performances du bateau. Tout se jouera dans la mer des Caraïbes. On sait que c’est un endroit où le vent peut être foireux sur la fin. L’alizé est assez bien installé, sans perturbation anticyclonique mais il faudra être vigilant et être frais jusqu’à la fin, car les derniers milles peuvent être compliqués à gérer. On ne se connaissait pas super bien avec Sebastien (Col) avant le départ, ça se passe super bien ! Ça permet de garder un peu d’énergie alors que la compétition est dure, elle demande beaucoup de concentration physique et psychologique. »
Yannick Bestaven (Aquarelle.com) : "Les quelques galères du départ ont soudé notre alliance"
act« Tout à bien séché, les journées et les nuits commencent à être très agréables. Le vent assez faible nous permet d’avancer à 8-9 nœuds. C’est sympa ! On accentue un peu notre tapis d’avance mais avec quelques interrogations sur la météo. On est content de notre position pour le moment et on verra dans les 3 jours qui viennent ce que ça donne. On ne sait pas trop si les alizés seront présents… on est dans une position intermédiaire, on contrôle un peu la flotte, on ne prend pas de risques et on continue sur la route directe. Niveau « couple », ça se passe super bien avec Eric, on a la même façon de naviguer. J’apprécie beaucoup sa longue expérience maritime. Ce n’est jamais évident de naviguer en double : ça peut être psychologiquement compliqué ! Les quelques galères avant le départ ont soudé notre alliance. »
Samuel Manuard (Actual) : « Navigation très agréable »
« Ça y est. On est enfin sur de l’alizé, une mer bien aplatie. On vient de se faire une nuit de glisse. Pour le moment c’est très, très sympa, on est ravi d’être enfin sur une mer reposante pour le bateau, c’est très agréable, en route directe vers Saint-Barth, dans 400 milles. On présume qu’en arrivant plus proche de l’arc antillais, il y aura des grains, des petites choses pour pimenter le quotidien ! On n’a pas trop été inquiets du retour de Maître Jacques hier, on s’imaginait bien qu’il allait faire un gain à court terme, mais là on est plutôt confort pour arriver à St Barth. A bord, on partage un quotidien assez intense, la personnalité de chacun ressort différemment qu’à terre. Il faut être solidaire, il ne faut pas qu’il y en ait un qui en fasse plus que l’autre, ne pas rechigner à la tâche, faire attention à l’autre. Sinon, il y a toujours beaucoup de poissons volants. Les pauvres viennent s’éclater sur le bateau et nous, on est ravis d’avoir un poste de barre avec un pare-brise ! »
Les positions des bateaux à 17h00:
IMOCA
1 - Virbac Paprec 3 (Jean-Pierre Dick - Jérémie Beyou) : 1482,5 milles de l'arrivée
2 - Hugo Boss (Alex Thomson - Guillermo Altadill) : 44,7 milles du leader
3 - Banque Populaire (Armel Le Clea'ch - Christopher Pratt) : 282,8 milles du leader
Multi50
1 - Actual (Yves Le Blevec - Samuel Manuard) : 2101,2 milles de l'arrivée
2 - Maitre Jacques (Loïc Fequet - Loïc Escoffier) : 96,9 milles du leader
Class40
1 - Aquarelle.com (Yannick Bestaven - Eric Drouglazet) : 2503,2 milles de l'arrivée
2 - ERDF Des Pieds et des Mains (Damien Seguin - Yoann Richomme) : 154,1 milles du leader
3 - Groupe Picoty (Jacques Fournier - Jean-Christophe Caso) : 282 milles du leader
Credit : Actual
Sur une mer assagie, portée par un alizé enfin présent, la tête de flotte se rapproche à grandes enjambées de l’arc antillais. Si Virbac-Paprec 3, suivi d’Hugo Boss en Imoca et Actual, en Multi 50 tiennent toujours la corde, ça bouge chez leurs poursuivants. Visiblement, le coup d’audace de Maître Jacques et de Groupe Bel n’a pas fini d’inquiéter ceux qui ont fait le choix de marcher sagement dans les brisées des leaders.
Pit-stop pour Safran
Un souci de rotule de safran empêche Marc Guillemot et Yann Elies de barrer correctement. S’ils avaient été en lutte pour la première place les deux marins auraient peut-être tenté de continuer jusqu’à Puerto Limon malgré leur handicap qui leur a déjà coûté un spinnaker faute de pouvoir rattraper une « sortie de route » du bateau. Mais, englué dans le groupe des poursuivants, l’équipage de Safran a choisi s’arrêter à Saint-Domingue pour réparer de manière à pouvoir utiliser à plein le potentiel de sa monture.
Ils ont dit :
Marc Guillemot (Safran) : « L’idée : pouvoir utiliser à nouveau le bateau à 100% »
« On s’arrête à Saint-Domingue parce qu’on a une pièce dans le circuit du système de barre qui est décollée depuis 3 jours. Le bateau est très dur à barrer, de plus en plus dur. On est uniquement sous pilote. Il faut faire attention à ne pas mettre trop de pression dans les voiles pour ne pas bloquer le système de barre. Ça nous a couté un spi il y a deux jours qui a fini par exploser. Ce n’est pas forcément ce qu’on aurait fait si on avait été là la place de Virbac-Paprec 3. On pourrait continuer, mais le bateau est trop difficile à barrer. Notre équipe technique vient à St Domingue avec la pièce de rechange, ça va prendre une heure à peine. Ce qui va coûter cher en temps, c’est d’aller de Mona Passage à La Romana (port dans le sud-est de la République Dominicaine, ndr), car ce n’est jamais évident de naviguer sous le vent d’une île. »
François Gabart (Macif) : « Seuls ou accompagnés, on est au taquet »
« On n’est pas loin depuis quelques jours avec Banque Populaire, on navigue à vue, à cinq ou six milles d’écart. Ça nous fait un lièvre ! Mais seul ou accompagné, on est au taquet ! En revanche, on se rend ainsi plus facilement compte des performances du bateau. Tout se jouera dans la mer des Caraïbes. On sait que c’est un endroit où le vent peut être foireux sur la fin. L’alizé est assez bien installé, sans perturbation anticyclonique mais il faudra être vigilant et être frais jusqu’à la fin, car les derniers milles peuvent être compliqués à gérer. On ne se connaissait pas super bien avec Sebastien (Col) avant le départ, ça se passe super bien ! Ça permet de garder un peu d’énergie alors que la compétition est dure, elle demande beaucoup de concentration physique et psychologique. »
Yannick Bestaven (Aquarelle.com) : "Les quelques galères du départ ont soudé notre alliance"
act« Tout à bien séché, les journées et les nuits commencent à être très agréables. Le vent assez faible nous permet d’avancer à 8-9 nœuds. C’est sympa ! On accentue un peu notre tapis d’avance mais avec quelques interrogations sur la météo. On est content de notre position pour le moment et on verra dans les 3 jours qui viennent ce que ça donne. On ne sait pas trop si les alizés seront présents… on est dans une position intermédiaire, on contrôle un peu la flotte, on ne prend pas de risques et on continue sur la route directe. Niveau « couple », ça se passe super bien avec Eric, on a la même façon de naviguer. J’apprécie beaucoup sa longue expérience maritime. Ce n’est jamais évident de naviguer en double : ça peut être psychologiquement compliqué ! Les quelques galères avant le départ ont soudé notre alliance. »
Samuel Manuard (Actual) : « Navigation très agréable »
« Ça y est. On est enfin sur de l’alizé, une mer bien aplatie. On vient de se faire une nuit de glisse. Pour le moment c’est très, très sympa, on est ravi d’être enfin sur une mer reposante pour le bateau, c’est très agréable, en route directe vers Saint-Barth, dans 400 milles. On présume qu’en arrivant plus proche de l’arc antillais, il y aura des grains, des petites choses pour pimenter le quotidien ! On n’a pas trop été inquiets du retour de Maître Jacques hier, on s’imaginait bien qu’il allait faire un gain à court terme, mais là on est plutôt confort pour arriver à St Barth. A bord, on partage un quotidien assez intense, la personnalité de chacun ressort différemment qu’à terre. Il faut être solidaire, il ne faut pas qu’il y en ait un qui en fasse plus que l’autre, ne pas rechigner à la tâche, faire attention à l’autre. Sinon, il y a toujours beaucoup de poissons volants. Les pauvres viennent s’éclater sur le bateau et nous, on est ravis d’avoir un poste de barre avec un pare-brise ! »
Les positions des bateaux à 17h00:
IMOCA
1 - Virbac Paprec 3 (Jean-Pierre Dick - Jérémie Beyou) : 1482,5 milles de l'arrivée
2 - Hugo Boss (Alex Thomson - Guillermo Altadill) : 44,7 milles du leader
3 - Banque Populaire (Armel Le Clea'ch - Christopher Pratt) : 282,8 milles du leader
Multi50
1 - Actual (Yves Le Blevec - Samuel Manuard) : 2101,2 milles de l'arrivée
2 - Maitre Jacques (Loïc Fequet - Loïc Escoffier) : 96,9 milles du leader
Class40
1 - Aquarelle.com (Yannick Bestaven - Eric Drouglazet) : 2503,2 milles de l'arrivée
2 - ERDF Des Pieds et des Mains (Damien Seguin - Yoann Richomme) : 154,1 milles du leader
3 - Groupe Picoty (Jacques Fournier - Jean-Christophe Caso) : 282 milles du leader
