Les neuf Imoca en course naviguent en marge d’un anticyclone au beau milieu de l’Atlantique. La flotte des Class40 converge vers les Açores et s’apprête à recevoir les dernières piques du mauvais temps. Excepté le triste abandon ce matin des benjamins de la course Ned Collier Wakefield et Sam Goodchild (le Class40 Concise 2), la compétition reprend peu à peu ses droits. Les bateaux de tête filent vers le soleil et les vents portants.
Pour les grands monocoques et les deux Multi50, les heures pénibles passées dans le gros temps ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Cette semaine de brise a toutefois laissé des traces sur les bateaux et les jours prochains seront consacrés à une revue minutieuse du matériel. Quoi qu’il en soit, l’amélioration des conditions permet de passer sans complexe du mode préservation au mode attaque.
Imoca : « Tous les chemins mènent à Puerto Limon »
Jean-Pierre Dick, double vainqueur de la Transat Jacques Vabre, a repris les commandes de la course ce matin. C’est le dixième changement de leader depuis le coup d’envoi le 2 novembre dernier. En six jours, sept tandems différents se sont passé le relais aux avant-postes. Ce ‘turn over’ incessant (aucun bateau n’est resté 24 heures en tête) témoigne de l’âpreté de la compétition chez les Imoca. Or, avec le retour de conditions maniables voire agréables, la régate océanique va encore s’exacerber. Dans le sud-ouest des Açores, en marge d’une dorsale anticyclonique, deux idées s’opposent chez grands monocoques. D’un côté, Virbac-Paprec 3, Hugo Boss et plus loin Bureau Vallée persistent à faire cap à l’ouest, proches de la route directe, quitte à naviguer au près plus longtemps dans des vents encore soutenus (20 nœuds). De l’autre, un groupe de quatre bateaux composé de Banque Populaire, Macif, Safran et Groupe Bel a choisi de descendre vers le sud au portant, dans des airs plus légers pour aller chercher les alizés. Cette voie a déjà été ouverte par Yves le Blévec et Samuel Manuard à bord du Multi 50 Actual. Elle est également suivie par son seul adversaire Maître Jacques.Pour les grands monocoques et les deux Multi50, les heures pénibles passées dans le gros temps ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Cette semaine de brise a toutefois laissé des traces sur les bateaux et les jours prochains seront consacrés à une revue minutieuse du matériel. Quoi qu’il en soit, l’amélioration des conditions permet de passer sans complexe du mode préservation au mode attaque.
Imoca : « Tous les chemins mènent à Puerto Limon »
Plus de 200 milles d’écart latéral séparent ces deux groupes et pour l’instant, ce sont les occidentaux qui ont les faveurs du classement.
A mesure qu’ils plongent vers des latitudes méridionales, les duos vont voir le mercure remonter. Bateaux et cirés vont enfin pouvoir sécher et les couches de polaires franchement diminuer. Aujourd’hui le skipper de Macif François Gabart profitait de sa toute première sieste « sans bottes ».
Class40 : Aquarelle.com perd son meilleur ennemi
Les Class40 n’en sont pas encore là. Voici 48 heures qu’ils subissent front sur front. Ils doivent encore sortir indemnes d’un dernier coup de vent qui balayera ce soir la zone des Açores. Aquarelle.com, qui double actuellement l’île de Terceira, est désormais seul en tête. L’abandon ce matin du concurrent britannique Concise 2 (fissure dans la coque du bateau) les prive de leur meilleur ennemi, de leur meilleur lièvre depuis le départ. Ned Collier Wakefield et Sam Goodchild, les benjamins de la Transat Jacques Vabre, tirent tristement leur révérence après avoir animé les débats en tête. Ils font route au portant vers les Açores pour réparer leur bateau. Cet après-midi, Eric Galmard et François Scheek (Avis Immobilier) annonçaient qu’ils se déroutaient eux aussi vers l’archipel portugais pour réparer une avarie d’étai (pièce de capelage).
Le nouveau dauphin de Yannick Bestaven et Eric Drouglazet s’appelle donc ERDF Des Pieds et des Mains (2e à 90 milles). En réalité, dans le sillage de l’excellent Aquarelle.com, la flotte est éparpillée sur 160 milles le long d’un axe nord-ouest/sud-est. Il y a donc une grosse bagarre du deuxième au septième concurrent, le tandem américano-kiwi de 11th Hour Racing. Trois Class40 commencent en revanche à être sacrément distancés : les Italiens d’Hip Eco Blue, les filles de Gust Buster et les échappés de l’est, Partouche, qui accusent désormais 523 milles de retard.
Les positions des bateaux ce mardi 8 novembre à 17h00:
IMOCA
1 - Virbac Paprec 3 (Jean-Pierre Dick - Jérémie Beyou) : 2973,2 milles de l'arrivée
2 - Hugo Boss (Thomson - Altadill) : 12,3 milles du leader
3 - Banque Populaire (Armel Le CLéac'h - Christopher Pratt) : 38,2 milles du leader
Multi50
1 - Actual (Yves Le Blevec - Samuel Manuard) : 3542,1 milles de l'arrivée
2 - Maitre Jacques (Loïc Fequet - Loïc Escoffier) : 86,9 milles du leader
Class40
1 - Aquarelle.com (Yannick Bestaven - Eric Drouglazet):3467,6 milles de l'arrivée
2 - ERDF Des Pieds et des Mains (Damien Seguin - Yoann Richomme) : 94,2 milles du leader
3 - Phoenix Europe Express (Alran - Criquioche): 104,7 milles
Source : Transat Jacques Vabre