Record / Un Pot-au-Noir actif ralentit considérablement Banque Populaire V

Loïck Peyron et ses 13 membres d’équipage en sont au 5è jour de mer dans leur tentative de record du Trophée Jules Verne. Une course menée contre un adversaire « virtuel » qui ne ménage ni les hommes ni la machine mais qui semble bien avoir commencé.

Credit : BPCE

Navigant actuellement dans la seconde moitié du Pot au Noir qui s’est finalement révélé relativement actif, la majorité des hommes du bord n’a de cesse d’être sur le pont pour réaliser de nombreuses manœuvres. Loïck Peyron les commentait en direct pendant la vacation audio du jour : « tout le monde est sur le pont car on a un Pot au Noir pas très gentil. Des conditions qui obligent tout le monde à être vigilant. On a des nuages qui arrivent avec des gros grains incessants, beaucoup d’eau heureusement douce et ça c’est pas mal. Il y a du vent fort que l’on voit arriver, heureusement tant à l’œil nu que sur les radars qui nous aident d’ailleurs bien la nuit à repérer les grains de pluie et de vent en général associés. On avance à 32 nœuds et nous n’avons d’ailleurs jamais eu un vent aussi fort que cela. On est surtoilés pour ces allures et il a fallu réduire la toile mais pas trop car après ça risque de mollir tout d’un coup. Il y a 35 nœuds de vent, c’est un peu chaud même si on ne se plaint pas d’en avoir, Il y a une très forte activité sur le pont. On passe en quelques secondes de 18 à 32 nœuds ! Pour la suite, on anticipe car le vent va baisser dans les prochaines heures. C’est pour cela qu’on a gardé de la toile alors que là nous devrions avoir deux ris. »

Bien qu’ayant vu un peu leur avance se réduire depuis 24h, les navigateurs du Team Banque Populaire n’accusent pas de retard sur le record. Cette zone géographique du Pot du Noir complexe passée d’ici quelques heures, la confiance dans la météo à venir est bonne : « On va sortir dans quelques heures du Pot au Noir long et usant qu’on subit depuis maintenant 24h. On a une avance de 80 milles mais finalement tout cela est comme un élastique, ça se tend, ça se détend. En mode comparé, nos camarades virtuels ne sont pas partis à la même période que nous il y a deux ans. Ils ont eu un Pot au Noir plus sud et moins mauvais que nous. Sur notre tableau de marche, on est comme il faut, là où il faut et on voit un Sud de plus en plus intéressant nous offrant un beau potentiel. »

Je suis un capitaine heureux
Ces cinq premiers jours de mer semblent confirmer les possibilités de vitesse formidables du Maxi Banque Populaire V. Ce n’est pas Loïck ni ses équipiers qui contrediront cette donnée : « Génial ! Fascinant. Le maxi a révélé un potentiel de vitesse incroyable depuis notre départ de Brest. Un Pot au Noir pas facile mais un équipage hyper rôdé qui connaît très bien son bateau, un collectif d’hommes tout aussi fabuleux que cette belle aventure ! Je suis un capitaine heureux vraiment. Il a fallu s’amariner rapidement et c’est toujours une formidable surprise que ces bateaux, chasseurs de records, procurent avec le décalage entre le temps qui passe vite à bord et la distance déjà parcourue en à peine 6 jours ! C’est fou, on vit dans une période d’évolution technologique et mécanique fantastique. Et surtout la faculté qu’on a de naviguer à ces grandes vitesses car il faut que non seulement les machines en soient capables mais aussi et surtout les hommes.


Nous n’avons aucun problème mécanique à déclarer quelques détails rien de grave. Tout va très bien pour l’instant. On est dans les temps moyens de l’Equateur. A cause des manœuvres incessantes de ces dernières heures , on n’aura peut-être pas d’avance sur le temps absolu réalisé par Franck Cammas il y a deux ans mais on n’en sera pas loin. »

Avance à 16h00
56,8 milles d'avance par rapport au temps de référence