Cette nuit, trois Multi50 ont dû jeter l'éponge. Prince de Bretagne et Team Fenetréa-Cardinal ont cassé tandis que sur Crêpes Whaou, Franck-Yves Escoffier s'est blessé au dos. Joints récemment, ils racontent.
Matthieu Souben (Prince Bretagne)
" Nous naviguions sur la Route des Açores à 90 degrés du vent entre 25-30 noeuds, donc ça envoyait… quand nous avons entendu un gros "Crac". La crosse du bras avant de liaison bâbord venait de casser. Nous avons alors immédiatement affalé, sécurisé le bateau et mâtosser tout ce qui était lourd sur tribord. Nous arrivons a faire route vent arrière en direction de l'Espagne à 8 - 10 noeuds de vitesse, mais nous sommes un peu obligé d'aller dans le sens du vent et des vagues on ne sait donc pas trop où l'on va finir. On va essayer de finir l'amarrage de fortune du flotteur au petit jour. il y a toujours 2 à 3 mètres de creux et une vingtaine de noeuds de vent et ce n'est pas évident avec un bateau endommagé. Si nous continuons comme cela nous serons demain soir à La Corogne, mais le vent peut nous mener ailleurs, si nous avons l'occasion d'aller sur Lorient on le fera…
On savait que les conditions étaient dures qui soumettraient les bateaux à rudes épreuves. Nous, nous avons mené notre barque sans tirer dessus outre mesure, mais c'est impossible d'anticiper ce genre de casse. on sait que c'est un peu le point névralgique des trimarans. Nous savons que nous ne pourrons pas reprendre la course étant donné l'état des dégâts ".
La déception est évidemment très grande à bord de Prince de Bretagne, mais Lionel et Matthieu mettent toute leur énergie en action pour ramener le bateau sans perdre le flotteur et aggraver la situation.
Joint par téléphone ce matin, Franck Yves Escoffier, skipper du Multi50 Crêpes Whaou !, revient sur les raisons de son abandon.
« C’est pas terrible, je suis allongé depuis hier soir, je peux me lever pisser mais c’est tout. Après que ce soit arrivé, j’ai du m’allonger deux heures. Je me suis relevé, je suis allé à la barre, au bout d’un quart d’heure c’était tellement douloureux, j’ai dit à Antoine, soit on continue et on passe le deuxième coup de mauvais temps, soit on rentre. J’ai eu mon rhumato, tu as peut être quelque chose de cassé : coccyx, vertèbre
Toute la zone est douloureuse. Je ne peux pas m’asseoir ni sauter rapidement si il y a besoin
Que s’est-il passé ?
Je venais de barrer pendant deux heures, depuis le départ on n’a pratiquement jamais été sous pilote. Donc, je me lève, il y avait une mer croisée, des vagues un peu déferlantes, on n’a pas senti de danger pour le bateau, on voulait faire vite pour être les premiers devant, dans le sud. Antoine se préparait sous la casquette. Je me tenais à la casquette, on parlait. Une vague a pris le bateau par le travers, je suis parti.
Ma tête a atterri dans la casquette, les lunettes ont volé et j’ai pris le winch dans le bas du dos. Tout de suite j’ai senti la douleur, je me suis allongé.
En me levant ce matin, c’est pire encore, la décision d’abandonner est sage. Ca aurait été à deux jours de l’arrivée, j’aurais tenté le coup. Mais connaissant la mer, le bateau, ce qu’on allait se prendre, ça n’aurait pas été sérieux, On s’arrête là, on va mettre le bateau à l’abri, Tu fais des conneries quand tu es très jeune mais je n’ai pas envie de garder des séquelles. Mon équipe s’occupe des rendez-vous médicaux nécessaires Y a pas mort d’homme mais vu les douleurs, je ne voulais pas prendre de risques. Je suis allongé, maintenant c’est de la patience.
On est vent de travers sous trinquette, Antoine a renvoyé un ris tout à l’heure, on est entre 15 et 18 nœuds
Il reste de la mer mais ça va."
Erwan Le Roux, ce matin, revient sur les conditions de navigation et la situation à bord de FenêtréA-Cardinal :
"Hier dans l'après-midi, la mer s'est calmée et nous en avons profité pour faire à nouveau avancer la bête. Nous avons alors entendu deux ou trois "cracs". Nous avons réduit tout de suite et nous nous sommes rendus compte que l'avant du bateau était plein d'eau et qu'il y avait des fissures dans la cloison du mât à l'avant. Nous ne savons pas trop d'où ça peut venir. Nous avons donc décidé de faire demi-tour. Nous avançons à bonne vitesse parce que ça glisse. La mer commence à se mettre sur le côté, c'est moins confortable. Il va falloir qu'on réduise un peu pour préserver le bateau. Nous avons actuellement 20 nœuds de Nord Ouest. Nous avançons à 15 nœuds, au reaching, ce qui est le mieux pour nous car nous ne sautons pas les vagues. Sur ce bord, les vagues nous viennent de derrière. Nous rentrons à la Trinité-sur-Mer. Les conditions le permettent mais il ne faut pas trop traîner parce qu'on va avoir du près dimanche en fin de journée. Nous sommes à 310 milles du but, nous devrions y être demain dans la journée".
Credit : M. Mochet
Matthieu Souben (Prince Bretagne)
" Nous naviguions sur la Route des Açores à 90 degrés du vent entre 25-30 noeuds, donc ça envoyait… quand nous avons entendu un gros "Crac". La crosse du bras avant de liaison bâbord venait de casser. Nous avons alors immédiatement affalé, sécurisé le bateau et mâtosser tout ce qui était lourd sur tribord. Nous arrivons a faire route vent arrière en direction de l'Espagne à 8 - 10 noeuds de vitesse, mais nous sommes un peu obligé d'aller dans le sens du vent et des vagues on ne sait donc pas trop où l'on va finir. On va essayer de finir l'amarrage de fortune du flotteur au petit jour. il y a toujours 2 à 3 mètres de creux et une vingtaine de noeuds de vent et ce n'est pas évident avec un bateau endommagé. Si nous continuons comme cela nous serons demain soir à La Corogne, mais le vent peut nous mener ailleurs, si nous avons l'occasion d'aller sur Lorient on le fera…
On savait que les conditions étaient dures qui soumettraient les bateaux à rudes épreuves. Nous, nous avons mené notre barque sans tirer dessus outre mesure, mais c'est impossible d'anticiper ce genre de casse. on sait que c'est un peu le point névralgique des trimarans. Nous savons que nous ne pourrons pas reprendre la course étant donné l'état des dégâts ".
La déception est évidemment très grande à bord de Prince de Bretagne, mais Lionel et Matthieu mettent toute leur énergie en action pour ramener le bateau sans perdre le flotteur et aggraver la situation.
Joint par téléphone ce matin, Franck Yves Escoffier, skipper du Multi50 Crêpes Whaou !, revient sur les raisons de son abandon.
« C’est pas terrible, je suis allongé depuis hier soir, je peux me lever pisser mais c’est tout. Après que ce soit arrivé, j’ai du m’allonger deux heures. Je me suis relevé, je suis allé à la barre, au bout d’un quart d’heure c’était tellement douloureux, j’ai dit à Antoine, soit on continue et on passe le deuxième coup de mauvais temps, soit on rentre. J’ai eu mon rhumato, tu as peut être quelque chose de cassé : coccyx, vertèbre
Toute la zone est douloureuse. Je ne peux pas m’asseoir ni sauter rapidement si il y a besoin
Que s’est-il passé ?
Je venais de barrer pendant deux heures, depuis le départ on n’a pratiquement jamais été sous pilote. Donc, je me lève, il y avait une mer croisée, des vagues un peu déferlantes, on n’a pas senti de danger pour le bateau, on voulait faire vite pour être les premiers devant, dans le sud. Antoine se préparait sous la casquette. Je me tenais à la casquette, on parlait. Une vague a pris le bateau par le travers, je suis parti.
Ma tête a atterri dans la casquette, les lunettes ont volé et j’ai pris le winch dans le bas du dos. Tout de suite j’ai senti la douleur, je me suis allongé.
En me levant ce matin, c’est pire encore, la décision d’abandonner est sage. Ca aurait été à deux jours de l’arrivée, j’aurais tenté le coup. Mais connaissant la mer, le bateau, ce qu’on allait se prendre, ça n’aurait pas été sérieux, On s’arrête là, on va mettre le bateau à l’abri, Tu fais des conneries quand tu es très jeune mais je n’ai pas envie de garder des séquelles. Mon équipe s’occupe des rendez-vous médicaux nécessaires Y a pas mort d’homme mais vu les douleurs, je ne voulais pas prendre de risques. Je suis allongé, maintenant c’est de la patience.
On est vent de travers sous trinquette, Antoine a renvoyé un ris tout à l’heure, on est entre 15 et 18 nœuds
Il reste de la mer mais ça va."
Erwan Le Roux, ce matin, revient sur les conditions de navigation et la situation à bord de FenêtréA-Cardinal :
"Hier dans l'après-midi, la mer s'est calmée et nous en avons profité pour faire à nouveau avancer la bête. Nous avons alors entendu deux ou trois "cracs". Nous avons réduit tout de suite et nous nous sommes rendus compte que l'avant du bateau était plein d'eau et qu'il y avait des fissures dans la cloison du mât à l'avant. Nous ne savons pas trop d'où ça peut venir. Nous avons donc décidé de faire demi-tour. Nous avançons à bonne vitesse parce que ça glisse. La mer commence à se mettre sur le côté, c'est moins confortable. Il va falloir qu'on réduise un peu pour préserver le bateau. Nous avons actuellement 20 nœuds de Nord Ouest. Nous avançons à 15 nœuds, au reaching, ce qui est le mieux pour nous car nous ne sautons pas les vagues. Sur ce bord, les vagues nous viennent de derrière. Nous rentrons à la Trinité-sur-Mer. Les conditions le permettent mais il ne faut pas trop traîner parce qu'on va avoir du près dimanche en fin de journée. Nous sommes à 310 milles du but, nous devrions y être demain dans la journée".