Imoca / Ils sont tous à bon port, retour sur les arrivées au Costa Rica

Il n'y a plus d'Imoca en mer. Dans l'ordre, Bureau Vallée, arrivé en 7e position à 10h 27mn et 52 sec (heure française), Mirabaud à 10h 39mn et 26 sec et enfin Gamesa à 12h 42mn et 10sec, ont touché terre aujourd'hui. Retour sur ces arrivées.

Credit : A. Courcoux

Les frères Burton sont sans conteste, la révélation de cette Transat Jacques Vabre. Les deux navigateurs débarquaient dans le monde de l’Imoca sans aucune référence, mis à part une jolie performance de Louis dans la dernière Route du Rhum en Class40. Bureau Vallée, comme Virbac-Paprec 3 et Hugo Boss choisissait la route du nord à l’arrivée de la troisième dépression alors que la majorité des Imoca décidait de faire cap au sud pour échapper au plus gros du mauvais temps.
Mais, handicapés par plusieurs avaries et notamment le fait de ne plus pouvoir utiliser leurs spinnakers endommagés, Louis et Nelson ont dû se résoudre à laisser passer quelques uns de leurs poursuivants. Ils terminent septièmes, une manière de légitimer la quête de Louis qui rêve maintenant d’être au départ du prochain Vendée Globe.


Les premiers mots de Louis et Nelson Burton à leur arrivée à Puerto Limon :
A propos de leur attentes
Louis Burton : « On partait à la découverte. Notre objectif était de ne pas être dernier, de ramener le bateau ici. Nous, on est à peu près en bonne santé. Les objectifs sont remplis et on est très contents. Mais c’est du haut niveau. Ça veut dire préparation sportive pour la suite, ça veut dire beaucoup de travail encore. Physiquement, ce sont de sacrées machines »
Nelson Burton : « La première semaine était apocalyptique en termes de conditions météo. On n’avait jamais vu ça tous les deux. Une nuit, ça a été la guerre sur le bateau. Ça cartonnait vraiment beaucoup. C’est dur physiquement, c’est dur moralement, mentalement, tu te fais peur. »

La casse
Louis : « Il y a eu quand même pas mal de casse au sein de la flotte, de la casse moche. Un démâtage, un quasi naufrage. Et toi, quand c’est la première fois que tu te retrouves sur un avion de chasse comme ça, tu te dis : ça peut aussi nous arriver ».
Nelson : « Ça fait partie du genre de truc qui nous a angoissé. Quand Cali a démâté, on regardait notre mât, nos barres de flèche, on se demandait si tout allait bien. Psychologiquement, ce n’est pas un support facile.


Les premiers mots de Dominique Wavre et Michèle Paret (Mirabaud) à leur arrivée
Dominique Wavre : « Très content d’être là. C’est une transat où il fallait avant tout arriver… Ça faisait un bon moment qu’on n’avait pas fait une course genre transat anglaise. C’était un peu ça : on allait chercher les fronts pour virer automatiquement après. C’était de la navigation un peu casse-gueule. »
Michèle Paret : « Nous n’avons aucun regret si ce n’est un manque d’entraînement qui nous a un peu handicapé au début. On n’avait pas encore pris nos marques, ça faisait un moment que nous n’avions pas navigué sur le bateau en attendant le nouveau mât et c’est vrai qu’on a mis un peu de temps à se mettre dans le bain et à reprendre nos automatismes de manœuvre, avant de rependre du plaisir et à renaviguer correctement.


Les premiers mots de Mike Golding et Bruno Dubois (Gamesa) à leur arrivée :
Mike Golding : « C’est un soulagement d’arriver car ça a été une course très longue et très dure. Nous sommes contents de la nouvelle configuration du bateau. Il a réussi à traverser dans toutes les conditions mais nous sommes déçus de notre résultat. Ce n’était pas ce que nous voulions Mais nous avons fait le choix, en Atlantique, d’aller au sud dans une zone de vents faibles. Nous ne pouvions charger les fichiers météo en haute résolution et que nous n’avions plus d’aérien. On pensait aller dans le sud pour avoir des vents moins forts et essayer de réparer tout ça. Et finalement, ça a été un désastre. Mais nous avons fait des choix, parfois ça marche et parfois non. Et en l’occurrence, ça n’a pas marché.

Une infection à la main
Mike : « J’ai eu une infection sous l’ongle du pouce qui a provoqué un panaris. Ça a empiré et il y a quelques jours, on a dû inciser au scalpel pour vider le pus… Ça va mieux maintenant après cette intervention. Mais c’était très douloureux. J’ai essayé d’aider Bruno qui était à 100% tandis que moi, j’étais diminué ».

Sur la difficulté de la course
Bruno Dubois : « Elle a été pénible… On s’est retrouvé deux fois couché avec le bateau. Après la deuxième tempête, on avait 57 nœuds de vent, on naviguait sous ORC et 3 ris, le vent a basculé de 100 degrés. On s’est retrouvé avec tout à contre, le mât dans l’eau. La deuxième fois, c’était la nuit dernière, sous spi, il y a eu un grain, le vent a basculé, le spi s’est retrouvé dans l’eau, le mât dans l’eau, la quille sous le vent et la grand-voile accrochée au vent avec le hâle-bas. On est resté presque un quart d’heure couché en se demandant que faire pour revenir. Mais on n’a rien cassé ! »

Source : Transat Jacques Vabre