Imoca / Hugo Boss et Banque Populaire complètent le podium, Thomson-Altadill racontent (Vidéo)

Alex Thomson et Guillermo Altadill ont franchi la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre cette nuit  à 00h 20mn 00s HF, soit 17h 20mn 00s, heure locale à Puerto Limon. Vitesse moyenne sur le parcours théorique est donc de 12,03 nœuds. Suivis par Armel Le Cléac’h et Christopher Pratt tôt ce matin à 06h 00mn 23s, heure française, soit 23h 00mn 23s, heure locale à Puerto Limon. Leur temps de course est de 16j 15h 00mm 23s.

Credit : A. Courcoux / TJV

C’est sous un ciel nuageux, que l’équipage d’Hugo Boss a franchi la ligne et s’est présenté sur le quai de Puerto Limon où les Costaricains s’étaient déplacés en nombre. Entre déception de n’avoir pas pu disputer la victoire à Virbac-Paprec 3 et satisfaction de finir deuxième d’une course particulièrement sélective, les deux hommes auront, grâce à leur option nord au bout d’une semaine de course, conforté une deuxième place acquise de haute lutte. C’est aussi pour Alex Thomson un joli pied de nez à la malchance qui l’avait poursuivi ces deux dernières années. Alex a démontré ses facultés d’adaptation pour maitriser un bateau, pris en main quelques mois à peine avant la Transat Jacques Vabre.

Au nord, toute
La deuxième place de Hugo Boss, repose sur les mêmes options stratégiques qui ont mené Virbac-Paprec 3 à la victoire. Longtemps les deux tandems se sont menés la vie dure, mais visiblement Jean-Pierre Dick et Jérémie Beyou possédaient un petit différentiel de vitesse qui leur a permis de faire la différence dans les moments clés. Le 6 novembre à la longitude des Açores, Hugo Boss a refusé de suivre ceux qui partaient plein sud et choisi lui aussi la route autrement plus escarpée de la face nord. Le 7 novembre au classement de 11 heures, Ils s’installent en position de dauphins de Virbac-Paprec 3 et n’auront de cesse de renverser le trône des deux leaders… mais sans succès.
Accrocheurs pendant plus des deux tiers de la course, Alex et Guillermo ont lâché prise à une centaine de milles de Mona Passage.


Banque Populaire 3è
Armel Le Cléac’h et Christopher Pratt finissent donc sur le podium en étant le premier des bateaux ayant choisi la route du sud. Après avoir bataillé plusieurs jours, bord à bord avec MACIF, Banque Populaire a fini par prendre le meilleur sur François Gabart et Sébastien Col à deux jours à peine de l’arrivée, ce qui témoigne de l’âpreté de la bagarre pour cette troisième place. C’est aussi une belle récompense pour Armel dont c’était la première course sur sa nouvelle monture. De bon augure avant la prochaine Transat B to B, qualificative pour le Vendée Globe et pour le fameux tour du monde en solitaire dont le départ sera donné en novembre 2012.


Alex Thomson et Guillermo Altadill au micro


A propos de leur stratégie
Alex : « Ce n’était pas la route la plus facile mais nous préférions cela plutôt que de rester deux jours coincés dans une zone sans vent avec les voiles qui font flap flap. Physiquement, ça va. Le plus dur, c’est que nous n’avons pas beaucoup dormi ».


Bilan technique
Guillermo  : « Nous avons cassé des petites choses classiques dans les conditions que nous avons rencontrées mais pour être honnête, le bateau était parfait, génial pour affronter les conditions que nous avons eues la première semaine ».

A propos de leur entente à bord
Alex : « On navigue ensemble depuis le mois de mai et on s’est entrainés avant sur mon autre bateau, le plan Juan K, qui est 100 fois plus difficile en comparaison. Et puis Guillermo est un marin fantastique. Il a fait 8 tours du monde, bien plus de milles que nous tous réunis. On a très bien fonctionné. Tous les deux, nous sommes très direct, on dit ce qu’on pense donc, aucun problème avec ça (rires). »
Guillermo : « Question caractère, on se ressemble. Et puis nous sommes très complémentaires. Alex a beaucoup d’expérience de la navigation en solitaire et de ce type de bateaux ce qui est très utile dans certaines situations ».

A propos de la bagarre avec Virbac-Paprec 3
Alex : « Nous avons eu la même stratégie qu’eux. Et nous finissons l’un derrière l’autre. Je pense que notre bateau est un cran en dessous en vitesse. On espérait qu’il y aurait une opportunité pour revenir sur eux, on croyait que ce serait peut-être le cas à l’approche de l’arrivée mais ils avaient trop d’avance. Jean-Pierre Dick et Jérémie ont fait une course superbe.

Votre meilleur et pire souvenir
Guillermo : « Quand nous sommes sortis de la deuxième dépression en tête. C’était super parce que nos efforts étaient récompensés. Le pire souvenir, c’est cette dernière journée. Les derniers 150 milles. Hier c’était horrible, on était en plein milieu des grains, on voyait les autres avancer à 15 nœuds…c’était très stressant. »

Avez-vous pensé que vous pourriez gagner la course ?
Alex : « On a toujours pensé que c’était possible. Tu prends le risque de prendre la route qui te met dans le mauvais temps, tu es toujours nerveux par peur de casser quelque chose. Nous avons eu des petits soucis qui nous ont coûté 20 ou 30 milles. Et je ne pense pas que le bateau soit assez rapide pour battre Virbac-Paprec 3. S’ils avaient choisi une autre stratégie, peut-être…

Source : Transat Jacques Vabre