Classe mini / Les Ministes tournés vers la 2e étape, jeudi

Ce lundi marque à Madère et pour les 76 concurrents* de la Charente-Maritime/BahiaTransat 6,50 le début d'un nouveau compte à rebours, celui qui égraine dorénavant les jours puis les heures jusqu'à jeudi prochain 13 octobre 13 heures 30 et le départ pour la grande aventure, 3 100 milles d'océan Atlantique entre l'archipel portugais et Salvador de Bahia.

Credit : P. Garenne / GPO

Funchal va poursuivre d'ici là son oeuvre apaisante sur les corps et les âmes des 70 navigateurs et des 6 navigatrices en quête de leur Graal respectif, rêves de victoire pour certains, accomplissement d'une vie pour les autres. Entre visite d'une île aux beautés contrastées et longs retours animés sur les innombrables épisodes de la première étape, chacun s'est attaché plus ou moins consciemment à gommer les séquelles physiques et parfois morales de la première phase ô combien perturbée de la course. Les attentions se focalisent désormais sur les micro détails de la préparation à une nouvelle tranche de vie, près de 20 jours seul sur un Mini 6,50, cap sur les Canaries, le Cap Vert, Fernando da Noronha, Salvador…

Dernier week-end de farniente pour les solitaires de la Charente-Maritime/Bahia Transat 6,50, leur famille et amis venus parfois nombreux célébrer un premier accomplissement, la traversée si compliquée depuis la Rochelle jusqu'à Funchal. Pierre-Yves Farrugia, le kiné de la course n'a guère chômé, attentif à réparer les séquelles physiques d'une navigation toute en douleur dans l'inconfort des Minis. Madère et ses surprenants paysages Atlantiques, volcaniques et forestiers a fait le reste, et c'est une flotte désormais palpablement impatiente qui attend le coup de canon libérateur de jeudi.

Les fichiers météo fleurissent sur les ordinateurs et les Ministes élaborent déjà les premières stratégies de course dans un vent annoncé au secteur propice d'est/nord-est. Le décompte du chronomètre s'accélère naturellement pour les coureurs confrontés à des réparations plus ou moins importantes. On pense bien sûr à Donatien Carme qui a longtemps cru perdre sa quille. Le skipper du 606 "Cherche Sponsor" a dû mettre son plan Delion au sec, enlever sa quille, et procéder à un important travail de stratification des tissus "froissés" par le mouvement inopiné de la quille. Donatien procède aujourd'hui à la fixation de ce lourd appendice. Il remettra son voilier à l'eau en fin de journée.

Stratification aussi à l'ordre du jour de Jean Marie Oger (774 - Brazil Forest- E. Leclerc) qui s'était, on s'en souvient , dérouté vers la Corogne pour réparer un problème au niveau d'une ferrure de safran suite à un choc avec un OFNI. Aymeric Chappelier (788 - La tortue de l'Aquarium de La Rochelle) a profité d'un dispositif très souple de sa fixation de mât pour... démâter à même le quai et effectuer de menus travaux sur cet espar. Sébastien Picault (198 - Knickers) attend ses nouvelles lattes de grand voile mercredi ou au plus tard jeudi matin, tandis que l'Australien Scott Cavanough (797 - Brainchild.org) réparait ses soucis de VHF.
Les maîtres voiliers présents à Funchal n'ont durant toute cette courte semaine pas manqué de labeur. Spis de toutes formes et de toutes tailles passent entre leur mains expertes pour réparations et vérifications. L'heure est aussi à l'avitaillement. On tire les conclusions de la première étape, et on s'attache à "corriger le tir" sur les besoins en eau, fruits et légumes frais, sans oublier les menus plaisirs sucrés si bons pour le moral…Les lyophilisés de la seconde étape sont, eux, arrivés par avion de métropole.

Funchal va jusqu'à jeudi profiter à plein de cette étonnante flotte de 76 Minis, et de ces non moins étranges coureurs d'océans aux yeux clairs et aux visages burinés. Clubs de voile, enfants des écoles, touristes (et ils sont nombreux à découvrir "la perle de l'Atlantique") arpentent les pontons, toujours un peu ahuris d'apprendre que, dans quelques jours, ces intrigantes coques de noix affronteront l'immense Atlantique.

* Le polonais Radoslaw Kowalczyk (790 - Calbud) se trouve toujours en mer, à 233 milles de le Nord-Est de Funchal.