Source : L. Appolon
Informé de la position et de la situation de Francis Joyon, Boston allait en quelques heures seulement envoyer sur zone un premier "Rescue Boat", chargé d'entendre de la bouche même du skipper d'IDEC son refus d'évacuer le voilier, et sa volonté de rester à bord en attendant les moyens de remorquage. Malgré la présence à bord du remorqueur de trois plongeurs, Francis n'allait laisser à personne le soin de plonger à 40 mètres sous son trimaran pour procéder à l'amarrage du mât. Une opération périlleuse qui permettait de conserver une partie de l'espar brisé. Libéré de tous les bouts, voiles et cordages qui l'emmaillotaient, le trimaran IDEC toujours "sur le toit" débutait un lent retour vers la sécurité d'un port. C'est finalement le petit port de Montauk, East Hampton, Suffolk County, New York qui était choisi pour son caractère abrité. Francis épaulé par Christophe Houdet et J-F d'Etiveaud (Twin Technology) pouvaient enfin procéder à la remise à l'endroit de son trimaran, nouvelle opération délicate effectuée avec succès.
Irène l'invitée surprise...
Le Nord Est des Etats-Unis entrait alors en crise avec l'arrivée programmée et surveillée de l'ouragan Irène. Se posait naturellement et au milieu d'une belle effervescence, la question de la mise en sécurité de la plateforme. L'abri proposé est mal exposé aux vents violents Alors que plus de 60 noeuds de vent commencent à balayer la zone, Francis Joyon parvient à amarrer son trimaran dans l'anse qui abrite le chantier Hunt Shipyard toujours à Bristol, Rhodes Island. Fidèle à sa légende, Francis va demeurer à bord tout au long de ce qui est dès lors rebaptisé "tempête tropicale". 12 amarres sécurisent le bateau et Francis passe la nuit à régler et ajuster ses entraves. Dimanche 28 août au soir, les vents se calment ; IDEC est sauvé.
Vers un convoyage sous gréement de fortune
Si le rapatriement vers la France de la plateforme IDEC par cargo est toujours à l'étude, Francis Joyon a tenu, avant de rejoindre la France hier, à préparer le bateau pour un éventuel convoyage sous gréement de fortune. "17 mètres de mât récupéré ont été installés. J'ai pu sauver suffisamment de voiles pour pouvoir naviguer en toute sécurité" affirme Francis. "Il me reste une trinquette, un ORC et un code zéro."
Encore dans l'excitation de cette aventure bien différente de celle qu'il avait imaginé en travers de l'océan Atlantique, Francis Joyon tient aujourd'hui à remercier chaleureusement tous ceux qui ont de près ou de loin participé à cet élan de solidarité pour lui permettre de sauver son bateau.
Source : Mer et Media / Idec