ACWS / Spithill remporte une manche extrême, Alpeh 4e, Energy Team 6e après avoir chaviré

Des rafales à 30 nœuds, trois chavirages (Energy Team, China Team, Artemis Racing) et une impressionnante collision (Artemis Racing, Green Comm Racing), cette régate en flotte du Plymouth Fleet Racing Championship a poussé le concept dans ses retranchements. Sept des neuf bateaux bouclent le parcours de 40 minutes et James Spithill (USA) sort vainqueur du bras de fer qui l’opposait à Dean Barker (NZL) et Russell Coutts (USA). Aleph (FRA) obtient une réconfortante quatrième place et Energy Team (FRA) qui chavire cinq minutes avant le coup d’envoi mais réussit à prendre le départ, boucle en 6e position.

Credit : ACEA

Ce matin déjà, les manutentions sous la grue donnaient des sueurs froides, autant que la sortie fulgurante des bateaux du bassin peu de temps après. Les minutes qui ont entouré le coup de canon de 16h ont ajouté à l’émotion de la journée. Environ cinq minutes avant le départ, Loïck Peyron évite la collision avec Team Korea. Le skipper n’a pas de porte de sortie et chavire, ce qu’il avait réussi à contourner jusqu’ici en AC45 et sur tout bateau de plus de 25 pieds depuis le début de sa carrière. Belle preuve de sang-froid, les Français réussissent pourtant à remettre l’engin à l’endroit et à prendre le départ de la course.

Pendant ce temps, Aleph vient de toucher Green Comm (ESP) sans gravité mais quelques mètres plus loin c’est l’étrave tribord d’Artemis Racing qui passe sous la coque bâbord de l’Espagnol. Les bateaux restent un moment emboités et ressortent avec quelques ecchymoses. Vasilij Zbogar, le skipper de Green Comm, est aussi légèrement blessé à la main. Ces concurrents ne prennent pas le départ, les Espagnols rentrent au port mais Artemis Racing qui tarde un peu, chavire quelques minutes plus tard et l'un des équipiers passe au travers de l’aile.

Charge de sangliers
Au coup d’envoi, Spithill, Coutts et Barker partent en tête. Team Korea, Aleph, China Team et Energy Team suivent. Le bateau chinois se retourne quelques minutes plus tard. Les équipiers réagissent au quart de tour et, là aussi, la machine est rapidement remise en ordre de marche. China Team termine en dernière position à 9’54’’ du vainqueur, soit six secondes avant la limite.

Dans le peloton, l’opposition est serrée. ORACLE Racing Coutts mène d’une courte tête devant James Spithill. Ce dernier réussit à reprendre la main et à creuser l’écart sur les deux derniers bords tandis que Emirates Team New Zealand s’intercale à la seconde place.

« Safe » et efficace, l’équipage de Bertrand Pacé (Aleph) progresse alors au coude à coude face à Team Korea et prend l’avantage dans les derniers bords. Quatrièmes à l’arrivée, les Français terminent donc cette étape de Plymouth sur une note positive.

Ils ont dit
Loïck Peyron (FRA), skipper/barreur, Energy Team (FRA) :
« Juste avant le départ, les Coréens étaient à la limite du chavirage devant nous en marche arrière et nous n’avions pas le choix. L’équipe technique a aidé et nous avons déroulé un scénario que nous avions déjà en tête, en fait j’ai réussi à border la grand voile (l’aile) et nous avons fait un « water start » comme en planche à voile. Il paraît qu’on peut régater jusqu’à 33 nœuds de vent...ce sont les bouffes violentes qui rendent les choses un peu limites...Aucune honte et aucune fierté à être dans le club des "chavirés". Il n’y a pas de blessé mais si nous avions pris les Coréens sur la tête cela aurait pu être beaucoup plus grave. »

Bertrand Pacé (FRA), skipper/barreur, Aleph (FRA) :
« Peu avant le départ, Green Comm était tribord amure comme nous, une position qu’il n’a pas réussi à garder et il s’est mis bâbord devant nous. J’ai commencé à abattre pour l’éviter mais le bateau s’est soulevé et j’ai eu peur de chavirer. J’ai choisi de virer de bord et on a touché. Notre étrave est un peu abîmée. C’est pour cela que nous sommes partis en retard. On a fait la régate et on a réussi à battre Team Korea à la régulière. Je suis content de notre résultat. Ce n’était pas tout le temps de la survie, c’était praticable, ce qui est difficile c’est d’enrouler les bouées. »