ACWS / Conditions musclées pour le week-end d’ouverture à Plymouth

Les AC45 reprennent les débats ce week-end à Plymouth pour le second rendez-vous des America’s Cup World Series 2011. La météo s’annonce soutenue avec un vent de Sud-Sud Ouest de 20 à 30 nœuds. Sur une zone de course très concentrée aux pieds de la promenade du Plymouth Hoe, le jeu gagne encore en intensité. Les équipages devront faire preuve d’un sacré self-control pour placer leur catamaran à aile rigide au bon endroit au bon moment et éviter les figures de style.

Credit : ACEA (2011)/ Photo R. Pinto

Vendredi matin, les neuf skippers se sont exprimés lors de la conférence de presse d’ouverture. A l’exception des deux équipages d’ORACLE Racing, tous les concurrents ont engrangé des heures de vols ces derniers jours à Plymouth et convenaient que dans ces conditions et sur ce plan d’eau, l’épreuve s’annonce vraiment très exigeante pour les équipiers. « Quatre de nos gars ont franchi la ligne rouge au niveau cardiaque en entrainement hier (les marins portent des capteurs mesurant leurs pulsassions) et tenir ce rythme sur 15 minutes (durée approximative de la plupart des manches) s’annonce difficile, » confiait en effet ce matin Terry Hutchinson, skipper d’Artemis Racing.

Pour ce week-end d’ouverture, baptisé AC Preliminaries, les courses débutent samedi à 14h10 (GMT+1, soit 15h10 heure de Paris) par trois régates en flotte suivies des runs de vitesse de l’AC500 Speed Trial. Dimanche, les concurrents disputeront une unique course en flotte un peu plus longue. Après deux jours de repos lundi et mardi, les épreuves reprendront de mercredi à dimanche.

Russell Coutts (NZL), skipper/barreur, ORACLE Racing Coutts (USA), au sujet de sa défaite à Cascais en duel face au jeune équipage de Team Korea :
« Nous étions déçus et c’est compréhensible mais nous n’avions pas assez bien navigué pour gagner et si vous n’êtes pas à votre niveau, toutes les équipes engagées ici peuvent vous battre. Un marin avec une longue expérience de l’America’s Cup m’a dit un jour qu’il vaut mieux bien finir que prendre un bon départ. »

Chris Draper (GBR), skipper/barreur, Team Korea (KOR), à propos du parcours court et étroit dans la baie de Plymouth :
« Je sais que notre nouvel équipier n’a pas été si impressionné. C’est très court, dense et les garçons vont beaucoup transpirer. Avec trois ou quatre manches par jour, cela s’annonce vraiment fun mais cela va nous demander beaucoup de travail. »

James Spithill (AUS), skipper/barreur, ORACLE Racing Spithill (USA), commentant le bord de la dernière régate de Cascais où ETNZ l’a doublé avant de l’emporter :
« Au portant sur ces bateaux, il y a beaucoup de voies de passage et lorsque vous êtes en tête vous devez vraiment très bien naviguer pour protéger votre place...Et nous avons vu que ce n’est pas si simple. Mais il y a ces nombreux changements de leaders ce qui est très excitant et très différent de ce que nous avions pu voir par le passé. »

Vasilij Zbogar (SLO), skipper/barreur, Green Comm Racing (ESP), parlant de leur chavirage en entrainement ce lundi à Plymouth :
« Nous avons chaviré en un clin d’œil. J’ai juste vu les sandwichs flotter dans l’eau. Nous étions entourés de sandwichs..! Nous avons chaviré et nous pouvons maintenant rayer ça de notre liste. Nous sommes sortis naviguer hier et nous étions beaucoup plus confiants. Cela n’enlève rien à la vigilance qu’il faut avoir sur ces bateaux lancés toujours à plus de 20 nœuds et où vous frôlez la limite en permanence. »

Bertrand Pacé (FRA), skipper/barreur, Aleph (FRA) :
« C’est une nouvelle manière de naviguer et une nouvelle America’s Cup, ce qui est une bonne chose pour notre sport et je suis heureux d’en faire partie. J’ai 50 ans et je découvre un nouveau bateau et une nouvelle façon de pratiquer ma discipline, ce qui est passionnant. »

Loïck Peyron (FRA), skipper/barreur, Energy Team (FRA) :
« Etre rapide rend intelligent mais tout se passe vraiment très vite. Les bateaux sont rapides et les parcours très courts aussi bien que les bonnes choses comme les erreurs arrivent très vite. Parfois, vous êtes agréablement surpris de là où vous vous trouvez car vous ne l’avez pas vraiment choisi…Il faut donc être rapides, intelligents et chanceux ! »

Dean Barker (NZL), skipper/barreur, Emirates Team New Zealand (NZL) :
« Naviguer si près du rivage dans des conditions de vent instables va nous mettre à l’épreuve et des nombreux changements sont à attendre. Il y a de gros gains et de grosses pertes possibles sur le plan d’eau. Nous essaierons de réagir au mieux face à chaque situation mais je suis sûr que certaines se retourneront contre nous. »

Terry Hutchinson (USA), skipper/barreur, Artemis Racing (SUE), à propos des approximations de son équipage dans les manœuvres sur les petits parcours :
« A la barre, j’observe les manœuvres en tant que spectateur et la critique est facile mais vous vous mordez parfois la langue parce que vous savez à quel point chacun se donne à fond. Quatre de nos gars ont franchi la ligne rouge au niveau cardiaque en entrainement hier (les marins portent des capteurs mesurant leurs pulsassions) et tenir ce rythme sur 15 minutes (durée approximative des manches) s’annonce difficile. Le rythme sera encore plus intense ici et les erreurs encore plus couteuses. »

Charlie Ogletree (USA), skipper, China Team (CHN), expliquant sa promotion au rôle de skipper, tandis que Andreas Hagara (AUT) prend la barre :
« Comme dans toutes équipes professionnelles, le management cherche toujours la meilleure composition possible entre ses sportifs pour atteindre les objectifs. Cela enlève la pression du rôle de skipper à Andreas qui se concentre essentiellement sur la barre et j’assume les missions de skipper ainsi que celles de tacticien. »

Source : America's Cup