Crédit : Ch. Launay
Il n’y a jamais eu autant de participants pour l’une des plus anciennes courses au large du monde ! 323 équipages vont s’élancer devant le Royal Yacht Squadron de Cowes (île de Wight-Angleterre) pour revenir à Plymouth via le phare irlandais, un périple de 608 milles souvent marqué par la brise. Le Fastnet, construit en 1854 sur le « Carraig Aonar », le rocher solitaire en gaëlique, était le dernier point de la côte européenne que les émigrants voyaient s’éloigner lors de leur voyage en paquebot vers les Etats-Unis… Organisée toutes les années impaires par le Royal Ocean Racing Club (RORC), la Rolex Fastnet Race 2011 est la 44ème édition de la course dont le record de 1j 20h 18’ est détenu par le monocoque ICAP Leopard depuis 2007…
Pour Safran qui sort d’une phase d’entraînement à La Trinité-sur-Mer après avoir battu le record autour des Iles Britanniques, la Rolex Fastnet Race est avant tout une « mise en bouche » avant le plat de résistance de la saison, la Transat Jacques Vabre : « Les cinq autres monocoques Imoca 60’ courent en double : c’est donc une bonne façon de se confronter à la nouvelle génération comme PRB, Cheminées Poujoulat, Virbac-Paprec3 mais aussi Hugo Boss et DCNS 1000. Après nos entraînements à La Trinité-sur-Mer, il fallait changer de « braquet » sur un parcours technique et complet en termes de conditions de vent, de mer et de courant, » précise Marc Guillemot, arrivé mercredi sur l’île de Wight. Car le parcours de 608 milles teste aussi bien les performances sur les parcours côtiers que les aptitudes pour le grand large. Il requiert une excellente préparation ainsi qu’un bon potentiel vitesse.
« Le départ se fera dans du vent de Nord-Ouest variable de 10 à 15 nœuds avec quelques grains à la sortie de la Manche. En mer Celtique un front devrait passer avant le phare du Fastnet puis l’anticyclone s’installera et le vent de secteur Est soufflera jusqu’à l’arrivée à Plymouth. La course va se jouer essentiellement au près dans du vent modéré avec localement 15 à 20 nœuds… Ils en ont au moins pour deux jours de mer. » analyse Sylvain Mondon de Météo France.
Si Marc Guillemot et Yann Eliès, connaissent bien les monocoques Imoca 60’ et le format du double, ils ont aussi souvent navigué dans ces eaux réputées difficiles, voire musclées. Que ce soit lors de La Solitaire du Figaro, à l’arrivée ou au départ des transats ou encore pour le Tour des Iles Britanniques. « La Rolex Fastnet Race est pour nous une répétition, un « bac blanc », une occasion de se mettre en situation de course en double. Comme Safran est un bateau exigeant et que cette édition s’annonce musclée, c’est assez similaire à une entrée en matière de transat avec la Manche et la traversée du golfe de Gascogne. J’avais participé à cette course en 2007 en double : c’était pour moi la découverte d’un Imoca 60’ et cela s’est avéré une excellente répétition. Le parcours est connu puisqu’on y va souvent lors de La Solitaire du Figaro : le phare du Fastnet est en plus l’un des plus bels endroits d’Europe vu de la mer… » explique Yann Eliès. Au milieu du bouillonnement du Solent, ce bras de mer qui sépare l’île de Wight du continent, plus de 300 voiliers vont s’élancer par départs successifs dès 13h00 (heure française), le 14 août. Safran et les cinq autres Imoca 60’ inscrits vont tout de suite entrer dans le bain pour cette confrontation importante : Marc Guillemot et Yann Eliès devront rapidement trouver leurs marques…
Source : Safran