La dernière étape : "A la fin, c'était une super petite régate. Paul a empanné un peu trop loin. Et puis voilà ! J'ai bien géré, il faut un peu de réussite aussi. Toute la nuit c'était un peu longuet. Il y avait du marquage sur Fabien, je n'ai jamais été trop inquiet. A la fin je me suis dit que Fabien ce serait plus propre s'il était derrière. Il m'aurait battu 2 fois (il a remporté la première étape), je l'aurais battu 2 fois, voilà.
Crédit : Courcoux-Marmara
Ca fait un peu cour de récré mais bon ! Et puis je me suis dit que ce serait bien que Fabien soit derrière alors je me suis rapproché de Paul, le vent est rentré un peu par derrière et on est revenu un peu sur Macif et à un moment tu te dis c'est bon, la Solitaire c'est dans la poche, une régate gagnée, ça a fait tilt. Je n'y pensais pas du tout à cette victoire d'étape et puis avec la réussite, j'ai beaucoup de chance. L a première partie de l'étape, je l'ai vraiment faite à ma main. Fabien était dans les mêmes parages que moi. Mais j'étais le premier à virer, le premier à aller à la côte au Four (Chenal du Four ndlr), le premier à aller vers la bascule en Manche. Quand ca a commencé à prendre feu sous Guernesey, je me suis dit qu'il était temps que je sois observateur."
La course : "Cette victoire, il faut que j'en profite, que je savoure. Tout était facile. Quand tout le schéma stratégique est très clair dans la tête, tu as une bonne vitesse, et ça fonctionne. (..) C'est un enchaînement de choses. Je me suis toujours dit qu'il y avait une méthode pour gagner à chaque fois. Il faut prendre en main sa façon de naviguer, ne jamais subir."
La Solitaire du Figaro : "C'est un truc de fou, un truc génial. C'est une ambiance sur l'eau, à terre, que tu ne connais nul part ailleurs. Des gens comme Claire de Crépy à terre, Jacques Caraës, le Docteur Chauve en mer, c'est de l'or en barres. Cette course est extraordinaire, c'est MA course préférée. Il y a des courses plus prestigieuses, différentes mais celle-là, c'est MA course de coeur."
La concurrence : "C'est intéressant de savoir ce que pensent les autres, l'influence que j'ai sur l'eau ...L'avenir sourira à Fabien Delahaye. Il est vraiment très bien, il va vraiment très vite. Je savais qu'il allait plus vite au portant. Je n'ai pas joué les gros bras, j'ai fait du gagne petit. Il a gagné une étape, il est tout jeune, comme Paul Meilhat. Ce n'est pas facile de revenir les battre, ils sont vraiment forts ; ce n'était pas évident de revenir et de dire, je vais gagner la Solitaire du Figaro. En 2009, quand j'ai dit à Claude Paoli que je voulais revenir, c'était des mots mais il y avait un paquet de boulot pour arriver à ça. Je suis vraiment super fier de ça, revenir pour gagner et arriver à gagner ! Ca restera une fierté."
Le Vendée Globe : "Ce serait vraiment pas de bol de ne pas être au Vendée Globe parce que j'ai la niaque pour bien faire, je sais bien faire, ça mettra un peu de spectacle sur l'eau. Il ne manque plus que le ou les partenaires et je ferai aussi bien que sur la Solitaire du Figaro en 2012 "
Claude Paoli, Présidente de BPI :
En 2009, Jérémie portait les couleurs de Bernard Paoli sur la Solitaire du Figaro. Claude Paoli, sa femme, et ses enfants avaient décidé de soutenir amicalement et personnellement Jérémie Beyou, pour commémorer la disparition de leur mari et père. L'année suivante, Claude Paoli était toujours présente aux côtés de Jérémie qui portait alors les couleurs de BPI, tout comme cette année. Jérémie aura offert à Claude Paoli, à sa famille et à ses collaborateurs, le plus beau des remerciements ... et de l'émotion, beaucoup d'émotion.
Claude Paoli : "Je laisse aux experts parler des qualités de marin de Jérémie. Le mot qui va le mieux à Jérémie c'est Elégant. Il a de l'élégance dans sa relation à son sponsor : la façon dont il parle de nous, la façon dont il dit "Je me suis arraché pour mon partenaire". Ce soutien à Jérémie, je le vois comme un tremplin pour qu'il trouve un partenaire plus important parce que nous n'avons pas les moyens de le suivre plus loin. En interne, tous les collaborateurs sont très très fiers et très excités par cette fin de course ! Il est formidable, tout le monde est ébloui."
Source : Kaori / Jérémie Beyou