Crédit : Lloyd Images
« C’est une très bonne journée pour Groupe Edmond de Rothschild, avec trois victoires de manches sur les quatre courues. Nous avons su nous battre et ce malgré deux mauvais départs. J’ai la chance d’être accompagné d’un équipage très physique qui aime la brise et nous sommes aujourd’hui parvenus à faire parler la vitesse du bateau » nous confiait Pierre Pennec à son retour sur les pontons de Venture Quays.
Le Grand Prix de Cowes est apprécié pour ces conditions de navigation musclées et un spectacle toujours garanti avec une flotte de bateaux flirtant à la limite. Et cette année encore, la seule étape anglaise du circuit des Extreme Sailing Series semble être fidèle à sa réputation. C’était tout du moins le cas ce samedi, comme nous l’expliquait le skipper de Groupe Edmond de Rothschild : « Les conditions rencontrées aujourd’hui sur le plan d’eau étaient assez stressantes mais vraiment parfaites en termes de navigation. Le vent est monté au fil de l’après-midi. Compte tenu du nombre de bateaux engagés, de la taille des parcours proposés par le comité de course et du vent auquel s’ajoute le courant, nous ne sommes pas toujours maître de notre trajectoire … Les choses se jouent à quelques centimètres et nous avons évité le contact avec nos concurrents à de nombreuses reprises. Tout cela demande beaucoup de concentration à bord, que ce soit durant les manches ou entre les régates.»
Si l’équipage de Groupe Edmond de Rothschild est satisfait de son entrée dans la compétition, il ne perd pas de vue que ce Grand Prix de Cowes sera long – sept jours de régates contre cinq sur les autres Grands Prix – et que les quatre manches disputées en cette journée inaugurale sont bien peu de choses à l’échelle de ce qui les attend. D’autant que du vent très fort est attendu sur l’île de Wight pour les deux prochains jours. « C’est toujours agréable de débuter un Grand Prix ainsi, mais il reste six jours à courir et dès demain les choses vont se corser avec un vent très fort attendu ici. Les prévisions annoncent des vents compris entre 25 et 30 nœuds et si cela se confirme nous régaterons certainement en groupe (quatre bateaux par régate) et non en flotte comme aujourd’hui. Il faudra attendre demain matin pour y voir plus clair mais quoiqu’il arrive si nous régatons, ce sera chaud ! » assurait Pierre Pennec.
L’équipe a la parole :
Thierry Fouchier, régleur voiles d’avant : « Les conditions se sont renforcées au fur et à mesure de la journée. Nous avons tout d’abord couru dans un vent maniable compris entre 10 et 12 nœuds avant que celui-ci ne se renforce pour atteindre les 20 nœuds voire plus dans les rafales. Nous prenons deux très bons départs sur les deux premières manches que nous gagnons. Nous ne sommes pas parvenus à reproduire ce schéma sur la troisième et la quatrième régate, mais malgré tout nous avons su être opportunistes et revenir dans le match à chaque fois. Sur la dernière manche du jour, compte tenu du vent sur le plan d’eau, le comité nous a imposé de prendre un ris dans la Grand Voile et de naviguer sans le gennaker (grande voile d’avant au portant, ndlr) et c’était une sage décision. Elle a évité des figures de style peu académiques dès le premier jour de course. Des journées comme celle-ci réclament plus de concentration et de gestion du risque que de force physique a proprement dit. Je pense que le comité a choisi de lancer uniquement quatre manches, ce qui est assez peu pour une journée d’Extreme, car le vent forcissait et le courant s’était inversé, ce qui levait plus de mer qu’en début d’après-midi (phénomène du vent contre le courant).»
Cyril Ducrot, boat captain : « Avec Marie (Marie Dixneuf est préparatrice en charge du composites, ndlr), nous avons un peu de travail ce soir dû à quelques accrochages. La priorité est que le bateau navigue demain donc si, après expertise de Marie, on constate que des réparations définitives engendrent plus de temps de travail que ce dont nous disposons, nous ferons tout d’abord l’essentiel pour ce soit navigable demain en toute sécurité puis nous remettrons à un peu plus tard ce que l’on appelle la « cosmétique ». Les conditions météos qui régissent ce Grand Prix de Cowes sont un peu stressantes pour notre équipe en charge de la préparation technique car la casse peut intervenir à tout moment, que ce soit suite à un accrochage ou pire lors d’un chavirage. Dans ce sens, Marie prépare à terre notre mât de secours au cas où il faudrait en changer rapidement. Nous avons également pas mal de matériel en double pour parer à toute éventualité. Le Grand Prix de Cowes nous demande également du travail sur les appendices (safrans, dérives…) car les Extreme naviguent à proximité immédiate de la côte et que les équipages cherchent à se protéger des courants à terre. Malheureusement les cailloux ne sont pas marqués et cela peut faire du dégât. Côté résultat, c’est une très bonne journée pour l’équipage et c’est motivant pour nous de travailler dans ce contexte là.»
Classement du Grand Prix de Cowes à l’issue de la 1ère journée (4 manches)
1. Groupe Edmond de Rothschild (FRA) – 43 points
2. Luna Rossa (ITA) – 42 points
3. The Wave, Muscat (OMA) – 34 points
4. Red Bull Extreme Sailing (AUT) – 33 points
5. Alinghi (SUI) – 28 points
6. Artemis Racing (SWE) – 27 points
7. Team GAC Pindar (GBR) – 27 points
8. Oman Air (OMA) – 24 points
9. Emirates Team New Zealand (NZ) – 19 points
10. Niceforyou (ITA) – 19 points
11. Aberdeen Asset Management (UK) – 12 points
12. Team Extreme (EUR) – 1 point
Source : Gitana Team