© Kito de Pavant/Groupe Bel
Après plusieurs sessions d’entraînements en baie d’Aigues-Mortes, l’envie de reprendre le « large » titillait Kito de Pavant et Yann Régniau, impatients de pousser Groupe Bel dans ses retranchements après six semaines d’un chantier à 200 à l’heure. L’équipage s’est donc concocté un parcours sur-mesure sur lequel ils ont convié DCNS 1000. « Naviguer à plusieurs bateaux est toujours intéressant surtout à l’horizon de la Transat Jacques Vabre. Cela permet de travailler et analyser les différentiels de vitesse entre autres. Et concrètement, c’est plus motivant de faire la course à deux que tout seul, il y a toujours une petite dose de pression supplémentaire ! » Explique Kito de Pavant.
Un échauffement de 300 milles environ
Groupe Bel a donc rejoint lundi après-midi, le duo Thiercelin/Alphand au large de Marseille avant de mettre le cap sur le Sud. Les deux équipages avaient convenu de descendre vers Minorque aux Baléares avant de remonter vers l’Espagne puis Port Camargue, mais la météo l’a voulu autrement ! « La première nuit s’est super bien passée, tout droit dans le Sud, cela glissait bien. Mais rapidement la différence de vitesse entre les deux bateaux à jouer en notre faveur car Groupe Bel est bien plus polyvalent au portant. Au petit matin, nous étions seuls et les fichiers météo annonçaient un très gros coup de Mistral. Nous avons donc décidé de remonter dans le Nord pour rejoindre DCNS 1000 et nous sommes repartis à deux bateaux vers le Cap Creus (pointe extrême Est de la Péninsule Ibérique) et l’île Maza Del Oro dans son Est, » raconte le skipper.
Gros orages entre l’Espagne et Port Camargue
Le chemin du retour vers le port d’attache de Groupe Bel n’a pas été de tout repos puisque c’est de nuit à travers la foudre et les éclairs que le monocoque a tenté de se frayer une route dans une mer déchaînée. « Je connais bien la Méditerranée, mais je suis toujours étonnée par son caractère imprévisible et sa violence parfois. Je pense que nous avons eu entre 40 et 50 nœuds de vent mais je ne pourrais pas le vérifier car avec l’orage qui grondait de tous les côtés, j’ai tout débranché pour ne pas risquer de griller tout l’électronique à bord ». Et ce matin, à leur arrivée, les deux hommes ont retrouvé une ville inondée et un port endommagé suite à la violence des orages de la nuit, « l’eau est tellement montée que le courant était très fort dans le port, nous avons mis deux heures pour amarrer Groupe Bel correctement ! Et maintenant comme par miracle, il fait grand beau sur la ville comme si rien ne s’était passé."
Acquérir les bons réflexes
Si Yann Régniau connait bien Groupe Bel, cet entraînement a permis au co-équipier de Kito de reprendre ses marques sur une période de navigation plus longue. « L’objectif était vraiment de nous coordonner tous les deux, de s’apprivoiser en mode « course », et de trouver notre fonctionnement. Cela s’est très bien passé et je suis également très satisfait du bateau et de la quille ! Enfin, cela m’a fait beaucoup de bien de repasser une nuit à bord de Groupe Bel, la dernière remontait au 8 mars dans des conditions difficiles puisque au large du Cap Horn avec une quille menaçante, » précise Kito qui va s’octroyer jeudi une petite journée de débriefing et de repos avant de réattaquer dès vendredi les entraînements sur l’eau avec son complice Yann Régniau.
Source : Belchiztour