Crédit : A Courcoux
La grande particularité de la Generali Solo Méditerranée réside dans son format. Elle va se jouer sur deux grandes courses et trois "Grands Prix", constitués de parcours bananes et de côtiers. Les premières manches se disputeront à partir du 3 juin en rade de Marseille. Le final se déroulera à Porquerolles le 18 juin, après une escale à Leucate.
Désapprendre le large
Formatés pour la course au large, l'anticipation, la stratégie à long terme, la gestion du matériel... les figaristes, doivent ici mettre de côté leur savoir-faire au long cours pour adopter des réflexes de régatiers.
Pour Eric Péron et Paul Melhat, anciens membres de l'équipe de France olympique, les automatismes ne sont pas très loin... mais « il faut sérieusement se réaffûter » , comme le précise Eric Péron, Skipper Macif 2009, de retour d'une transatlantique... « Je suis content de refaire des bananes et des parcours courts. Je vais naviguer demain et après-demain pour retrouver mes automatismes, mais il faudra un peu de temps pour se remettre dans ce rythme-là.»
« Je suis dans le Sud depuis 15 jours : j'ai pas mal navigué et je me suis acclimaté à la canicule ! Avec Gildas Morvan et mes anciens camarades du CEM de la Grande Motte, nous avons fait un convoyage vers Marseille en mode course et nous avons deux jours de stage avec le Pôle France Finistère cette semaine. Les manœuvres et les départs seront primordiaux sur cette épreuve. C'est un format de course qui me va bien, mais il faut le travailler... » , note Paul Meilhat, Skipper Macif 2011.
Savoir observer et avoir du nez
Côté météo aussi, les marins de l'Atlantique doivent changer de méthode. Anarchique et imprévisible, le vent méditerranéen ne s'appréhende pas comme la brise de l'Atlantique. La météo ne se travaille pas très longtemps à l'avance, elle se sent, s'observe, se joue...
Paul Meilhat trouve cette situation plutôt stimulante : « il faut être beaucoup plus intuitif et observateur qu'en Atlantique. Ici, il faut arriver à sortir la tête de la table à carte et être à l'affût. Il ne faut rater aucun coup... mais rien n'est jamais joué, il peut y avoir des revirements de situation radicaux. J'aime assez ça ! » « On peut passer de 0 à 40 nœuds, tomber dans de grosses zones de pétole (sans vent, ndlr) non prévisibles. Il y a beaucoup d'effets locaux invisibles sur les fichiers. C'est toujours problématique, il faut être très attentif, tout le temps » , confirme Eric Péron.
On risque de finir fatigués !
Pour le grand retour de la Generali Solo Méditerranée sur le circuit Figaro Bénéteau, les figaristes n'ont pas boudé leur plaisir. A part quelques têtes de série, 17 solitaires fin prêts et déterminés à donner le maximum ont répondu présent. Compte tenu de la difficulté de l'exercice, de ce format déstabilisant pour les coureurs au large et des aléas météos attendus, cela risque de jouer serré, voire très serré, entre Marseille et Porquerolles !
Les deux Skippers Macif ne se fixent pas d'objectifs de résultat. En revanche, ils sont tous deux confiants et persuadés que cette course va se jouer à l'énergie, à l'attaque. « Ça va être chaud, intense. Il faudra être offensif, ne pas se ménager. On risque de finir fatigués ! » , lance Paul Meilhat. « Chaque manche va compter. Il faudra être dessus tout le temps, mais sans se mettre de pression négative car tout peut arriver en Méditerranée... » , conclut Eric Péron.
Source : Agence Kaori / Macif