© Alexis Courcoux
C'est la trêve ! En effet, après des jours et des nuits agités, l'heure est à l'accalmie. Sur le papier, elle semble la bienvenue. Dans les faits, elle impose de nouvelles problématiques aux dix-sept marins qui se retrouvent actuellement plongés dans une zone de calmes installée sur leur descente vers les Antilles. Des vents oscillants autant en force qu'en direction mettent leurs nerfs à mal et les contraignent à la plus grande des vigilances. Premiers pénalisés, les partisans de l'Ouest sont ceux dont les moyennes ont le plus nettement chutées. Positionnés plus proche de la route directe, ils gardent toutefois les faveurs du classement à l'image de Gildas Morvan, Nicolas Lunven et Erwan Tabarly. Au Sud, on cherche un autre compromis entre la vitesse et la route à faire ; privilégiant la première pour rallonger la seconde. Reste que pour tous, cette journée est placée sous le signe de l'attente de la suite et de cette fameuse dépression qui se creuse au Sud immédiat des Açores. Dès demain, la flotte devrait retrouver des conditions favorables et contourner le phénomène par le Nord pour avoir des vents portants - Nord Est 3 à 4 Beaufort avant d'évoluer Est Nord Est 5 à 6 Beaufort dans la journée de samedi - qui leur permettraient de reprendre leur chevauchée atlantique là où ils l'avaient laissée. Les décalages des uns et des autres ne devraient alors pas engendrer de gros bouleversements, cette quête commune des solitaires les engageant à un regroupement. Avec une flotte qui se tient en cinquante milles, des concurrents qui naviguent à vue et des moyennes très élevées depuis le départ de Bénodet, cette transatlantique à armes égales tient toutes ses promesses.
De l'importance de la récupération
Loin d'être totalement confortable, la situation laisse donc toutefois un peu de répit aux solitaires dont la préoccupation, avant de retrouver les accélérations, est aussi de récupérer en termes de fatigue. En la matière, tous n'avaient pas capitalisé de la même manière et si Eric Drouglazet (Luisina), Louis-Maurice Tannyères (ST Ericsson) ou Amaiur Alfaro (EDM Pays Basque Entreprises) avouaient avoir plus que correctement rechargé leurs batteries internes, d'autres, à l'image de Thomas Rouxel (Bretagne - Crédit Mutuel Performance), Yannig Livory (One Network Energies) ou encore Eric Baray (Ven Dan Vwel 972) confessaient des lacunes évidentes côté sommeil. Angoisse face à la situation ou à l'incertitude à venir, attente fébrile de conditions meilleures, les raisons étaient diverses mais les conséquences liées à la vigilance et la lucidité étaient les mêmes. Interrogé à la vacation de la mi-journée, Jean-Yves Chauve, médecin de la Transat Bénodet - Martinique, rappelait les créneaux propices à la récupération en mer : "Idéalement, on engrange plus de sommeil en début et en fin de nuit, ainsi qu'en s'octroyant une petite sieste dans l'après-midi, de la même manière que nous le faisons à terre. Si les phases de repos sont plus réduites, elles restent efficaces à ces moments précis de leur journée". Difficile à glaner lors de phases délicates de conduite sous spi, la récupération l'est tout autant sur ces épisodes de petit temps qui poussent à tirer partie de la moindre risée et qui s'avèrent très souvent décisifs dans la construction d'une victoire. A 2 700 milles, les jeux sont très ouverts et le moindre détail pourra peser lourd à l'arrivée à Fort-de-France. Mademoiselle, Messieurs, soufflez avant la suite !
Classement au 14/04/2011 à 19:00
1 Gildas Morvan CERCLE VERT 2705.0 milles du but
2 Nicolas Lunven GENERALI à 0.3 milles du leader
3 Erwan Tabarly NACARAT à 1.7 milles du leader
4 Eric Peron MACIF 2009 à 2.3 milles du leader
5 Thomas Rouxel BRETAGNE - CREDIT MUTUEL PERFORMANCE à 2.4 milles du leader
6 Frederic Rivet VENDEE 1 à 2.7 milles du leader
7 Eric Drouglazet LUISINA à 5.3 milles du leader
8 Fabien Delahaye PORT DE CAEN OUISTREHAM à 12.1 milles du leader
9 Jeanne Grégoire BANQUE POPULAIRE à 12.3 milles du leader
10 Romain Attanasio SAVEOL à 13.2 milles du leader
Source : Rivacom