© Schiller Philipp
Quinze mois après le lancement du projet Rivages, le monocoque 60 pieds de Bernard Stamm quitte aujourd’hui le chantier sonnant ainsi la fin d’un premier épisode qui suscite forcément beaucoup d’émotions, ce lundi, chez chacun des acteurs du programme. « Voir partir le bateau du chantier procure un sentiment un peu spécial. Surtout quand on y a mis autant d’énergie… Nous sommes des passionnés alors forcément, c’est quelque part un peu frustrant de le laisser partir même si c’est un passage obligé. Nous avons cependant la satisfaction de voir s’éloigner un bateau très beau, très abouti, réfléchi et vraiment pensé dans ses moindres détails » détaille Bertrand Cardis, le maître d’œuvre chez Décision SA.
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Ce sentiment du travail bien fait, il le partage avec Gabriel Prêtre, représentant de la Fondation de Famille Sandoz. « Bernard Stamm, son équipe et le chantier ont réussi la conception d’un bateau racé, aux formes simples, mais qui sera performant. Pour ma part, j’ai adoré ce projet car il est pointu, intéressant, passionnant même. Nous avons essayé de faire ce qui se fait de mieux dans le monde de l’IMOCA pour un budget déterminé ». Idem pour Bernard Stamm qui se félicite de voir se profiler le début d’une nouvelle étape dans la vie du bateau : « Je suis content aussi d’avoir pu réaliser ce que nous avions imaginé et de l’avoir fait au chantier Décision SA car ce qui est fait est remarquablement bien fait. Maintenant, il nous reste d’autres pièces à assembler pour terminer le puzzle. En attendant, je me réjouis de naviguer sur ce beau bateau. » Et d’attaquer le deuxième épisode qui s’annonce passionnant.
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Un programme intense à La Ciotat
Avant cela, le programme reste chargé. Pour commencer, cinq jours de convoi exceptionnel sur les routes de Suisse et de France : un périple en camion, long de 500 kilomètres et étendu sur cinq jours. Un parcours, prédéfini, minuté et réalisé sous escorte policière tout à fait hors normes comme l’explique Gautier Levisse, ingénieur projet : « En France, la circulation d’un convoi spécial est autorisé uniquement de jour et sur le réseau secondaire. Il y a une quinzaine de jours, le transporteur a réalisé le trajet à blanc. Un test grandeur nature. Nous savons donc qu’il sera nécessaire de tronçonner certains arbres ou d’enlever quelques panneaux de signalisation. Un marché sera également déplacé afin de permettre le passage du convoi. » Une sacrée épopée pour laquelle le monocoque a été « empaqueté » avec précaution dans du feutre puis une grande bâche de protection. « Une fois arrivé à destination, la partie ne sera pas finie, bien au contraire. Au menu : finaliser le bateau, le mettre à l’eau, le mâter, faire les paramétrages des fibres optiques, ceux du bateau à flots puis en charge avec l’architecte et le cabinet de structure… Ensuite nous attaquerons nos premières navigations et nous serons enfin dans le concret. Extraordinaire ! » jubile Jean Le Huérou Kérisel, chef de projet.