© Manuel Medir/FNOB
Wouter Verbraak avait remplacé au pied levé, Alex Thomson opéré en urgence d’une crise d’appendicite deux jours avant le départ. Parti pour quelques jours, le skipper hollandais aura finalement passé plus de 3 mois et demi en mer.
Tout comme pour Andy Meiklejohn, d’origine néo-zélandaise, il s’agissait là de son premier tour du monde en double, même si les deux marins possédaient déjà une large expérience de la course au large après une participation chacun à la Volvo Ocean Race.
Baptisé en mai 2007, le plan Juan Kouyoumdjian construit par Cookson Boats à Auckland (Nouvelle Zélande) alors skippé par Brian Thompson sous le nom de Pindar, avait terminé en cinquième position du Vendée Globe 2008. Le bateau était passé aux mains de l’équipe Alex Thomson Racing en fin 2009 avant d’être soumis à d’importantes modifications pour l’adapter aux exigences de son nouveau skipper Alex Thomson, qui n’aura finalement pas pu naviguer dessus lors de la Barcelona World Race.
Déclarations à l’arrivée à Barcelone :
Wouter Verbraak :« C’était un défi incroyable, sans aucun doute la course la plus difficile que je n’ai jamais faite physiquement et mentalement parlant. C’était avant tout un travail d’équipe car ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire tout seul. La clé de cette régate est de réussir à compenser les hauts et les bas, un peu comme dans la vie en fait. Ca a été très dur quand on a du s’arrêter aux Malouines parce que l’on avait vraiment très envie de faire cette course sans escale.
Le meilleur moment reste sans conteste le passage du Cap Horn. Après tant de moments difficiles dans les Mers du Sud et nos problèmes de voiles, ça a été une délivrance de mettre le clignotant vers l’Atlantique et prendre le chemin de retour vers la maison pour aller retrouver nos familles. Maintenant que nous sommes de retour auprès d’eux, j’ai très envie d’en profiter ! »
Andy Meiklejohn :« En quelques mots, c’était un sacré défi, intense, excitant et nous avons pris beaucoup de plaisir. Avec le changement de skipper de dernière minute il a fallu que l’on s’adapte, il a fallu apprendre une nouvelle dynamique. Un nouveau lien s’est créé avec Wouter : c’était la fois un vieil ami mais une nouvelle forme d’amitié est née. Malheureusement nous avons été distancés par la moitié des bateaux dans les mers du Sud, c’était sûrement le tournant de la course pour nous. Nous avons eu de très nombreux bons moments… rien qu’aujourd’hui pour notre dernière journée de navigation en Méditerranée, quelques heures avant d’arriver, on partageait un thé, en se racontant des anecdotes qui nous paraissaient déjà si lointaines alors que c’était seulement il y a quelques jours. Etre à deux à bord permet de s’exprimer, d’apprendre, de renforcer tout ce que l’on sait. Mais physiquement c’est vraiment plus dur qu’à 10 ou 20 bonhommes.
Le passage dans le détroit de Cook a été vraiment très dur pour moi. J’ai parlé avec des amis proches qui me racontaient l’étendu des dégâts du tremblement de terre tout en sachant que toute ma famille et mes amis étaient là. Voir mon pays et ne pas pouvoir m’arrêter, alors qu’il y avait tant à faire c’était un vrai déchirement.
Maintenant ça fait du bien d’être rentré, on dirait qu’on n’est jamais partis et à la fois nous avons été tellement longtemps en mer ! »
Source : Barcelona World Race