Crédit : Ch launay / Sodebo
Depuis son départ de Ouessant, le 29 janvier dernier, le trimaran Sodebo a parcouru 23 777 milles (19,84 nds de moyenne), soit 1155 milles de plus qu’Idec. A noter que c'est à peu de chose près le nombre de milles de retard qu’avait Thomas sur Francis Joyon en passant le Cap de Bonne Espérance.
Si le "challenger" Coville a été plus rapide globalement sur le fond que son prédécesseur, Thomas remporte la palme sur le tronçon Horn-Equateur. En effet, sur cette remontée de l’Atlantique Sud effectuée essentiellement au près et au reaching avec un alizé de Sud-Est aux abonnés absents et une étrave tribord endommagée, Thomas a rallié l’équateur en 11 jours, 21 heures et 56 minutes, soit 16 heures et 4 minutes de mieux que Francis Joyon en 2008.
Une satisfaction pour le skipper et son équipe qui temporisent forcément tant ces dernières centaines de milles dans l’hémisphère Sud ont coûté cher sur le temps de référence. En avance de 226 milles il y a cinq jours, Sodebo accuse désormais 484 milles de retard, avec environ 3300 milles à courir encore jusqu’à Ouessant.
Depuis ce matin, le vent de Nord-Est se renforce et Thomas Coville accélère : 12, 15, 17 nœuds, la tendance est à la hausse, même si le skipper n’est pas encore sorti définitivement de cette zone de transition entre les deux hémisphères. Le Trinitain négocie actuellement des grains, une situation commune du Pot au Noir et de sa météo imprévisible où alternent les calmes et les rafales de vent sous des nuages souvent bien noirs.
Le chrono tourne et Tom doit revenir à son point de départ avant le 28 mars à 1h40’34’’ (HF), c’est à dire dans 7 jours et demi, pour une vitesse moyenne à tenir au-dessus de 18 nœuds. Lors de sa précédente tentative il y a deux ans, Thomas avait été plus rapide que Francis sur ce finish en 9 jours et 15 heures. Cette année, le skipper doit donc mettre deux jours de moins, un pari des plus ardus.
En mars dernier, pendant le Trophée Jules Verne de Groupama 3, le trimaran de Franck Cammas, mené par 10 hommes d’équipage dont Thomas au poste de barreur, entrait dans l’hémisphère Nord avec un peu plus d’une journée de retard sur le détenteur Orange II. Le record a pourtant été battu au bénéfice d’une route très efficace en bordure d’un anticyclone des Açores décalé dans l’Est, offrant ainsi une transition rapide avec le train dépressionnaire de l’Atlantique Nord.
Thomas retrouve actuellement un régime d’alizé de Nord-Est avec devant lui un anticyclone qui gonfle en travers de la route directe, ce qui impliquerait une trajectoire par l’Ouest.
Source : Sodebo