Crédit : Y Zedda / Sodebo
L’anticyclone redouté à la descente, l’est aussi à la remontée. Au choix : le tutoyer dans sa partie Ouest, au près, en faisant une route plus courte, où le tutoyer dans sa partie Est, au portant, avec un risque qu'il s'étende et vous bloque.
Entre les deux mon cœur balance
Relativement extrêmes dans leur option, Loïck Peyron et Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), en tête de la Barcelona World Race, et leurs dauphins Iker Martinez et Xavi Fernandez (Mapfre), ont taillé vers l’anticyclone, avec une trajectoire par 25° Est. Certes, la progression n’est pas très rapide et ils se sont fait peur hier mais ils remontent sur la route et sortent comme ils disent "de la gueule du loup."
Si les routeurs et le skipper de Sodebo suivent les marins de la Barcelona World Race, ils ne peuvent les considérer réellement comme des lièvres. "D’une part, nous sommes éloignés des deux premiers de la flotte et dans des systèmes météo différents," expliquait Thomas hier depuis le Cap Horn. "Le comportement d’un multicoque et la vitesse intrinsèque de Sodebo, combinés au fait que nous sommes en record et non en course, nous amènent aussi à une analyse différente de la météo et de notre stratégie."
L’homme à battre est Francis Joyon. Depuis le Cap Horn, Sodebo a repris encore une quarantaine de milles sur le tableau de marche du record avec un retard de 620 milles à 17h00 (HF). Le skipper d’Idec avait choisi une route à l’Est et sa progression avait été relativement lente sur la première partie de l’Atlantique Sud. Dans le timing serré de Thomas, se faire coincer dans une excroissance de l'anticyclone, si stationnaire soit-il en ce moment, pourrait coûter cher. La stratégie du skipper s’affinera dans les heures à venir et il ne se ferme aucune porte. Pour l’heure, Tom vise un louvoyage environ 300 milles plus à l’Ouest que celui de Francis Joyon.
Près rapide !
Derrière le Cap Horn, Sodebo n’a pas trouvé tout de suite le vent attendu. Les fichiers prévoyaient du Nord-Ouest, celui avec lequel Renault ZE (3e de la BWR) a pu serrer quelques heures plus tôt son virage dans l'Atlantique.
Thomas a composé un moment avec une déformation des isobars offrant un vent orienté au Nord-Est. Sodebo a donc poursuivi au large, le temps également de dépasser un haut-fond après l’Ile des Etats où la profondeur passe de 3000 à une centaine de mètres en moyenne, ce qui lève une mer infernale.
Dégagé de cette zone et le vent de Nord-Ouest retrouvé, il a arrondi sa trajectoire pour remonter entre une dépression située de l’autre côté des Andes, dans le Pacifique, et l’anticyclone de Saint-Hélène. Thomas réussit à réaliser actuellement un près rapide à plus de 20 nœuds de moyenne, face à un vent de 30 nœuds et contre la mer.
Chiffres du jour à 18 h :
Retard : -620,00 nm
VM sur 24h : 19,9 Nds
Milles parcourus en 24h :478,4 nm
Source : J.H. / Sodebo