Barcelona World Race / Incertitudes atlantiques pour Paprec Virbac 3 , Renault ZE lundi au Horn,

Premier week-end d’automne dans l’Atlantique pour les leaders, dernier dans le Pacifique pour le peloton de chasse : d’un océan à l’autre, les prochains milles s’annoncent propices à de nouveaux rebondissements. En tête, Virbac-Paprec 3, poursuivi par MAPFRE, est confronté à un nouvel adversaire le long des côtes de l’Argentine : un anticyclone qui les oblige à faire un premier choix stratégique d’envergure. Pour les troupes en approche du cap Horn, les derniers milles au royaume des Cinquantièmes s’annoncent aussi favorables à quelques chamboulements dans les lignes du classement qui se resserrent…

Crédit : MAPFRE

Ils ont beau avoir rejoint leur jardin, Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron n’en sont pas moins obligés de se creuser les méninges – déjà ! - pour tracer leur sillon. La faute à une sorte de disciple du satané anticyclone de Sainte-Hélène, réputé pour ne pas avoir son pareil pour brouiller les cartes sur l’Atlantique. Ce samedi, un premier obstacle se présente devant l’étrave du vainqueur des honneurs du Horn, puisqu’un anticyclone avec son lot de calmes et de vents capricieux s’installe au large des côtes argentines.

Un grand tour par l’Est ?
Deux options se dessinent pour Virbac-Paprec 3 : faire le tour de la paroisse par l’est au risque de franchement rallonger la route, ou couper au plus court au risque de se brûler les ailes sur l’autel de son centre. Le choix est presque cornélien. « Le petit stop de nos concurrents fait que l'on se retrouve un peu seuls maintenant devant nos décisions stratégiques : c'est loin d'être simple et la situation semble être favorable aux bateaux derrière, méfiance donc… »confirme l’équipage. Force est de constater qu’après son épisode « post-hornien », la paire de MAPFRE semble de nouveau en forme olympique, ravie de voir qu’une si belle opportunité de combler l’écart, de 205 milles cet après-midi, se présente si tôt du côté des 45°Sud de l’Atlantique.

De quoi laisser augurer une fin de week-end riche en rebondissements sur la route du retour. 48 heures après le passage du Horn, le dernier relevé des positions confirme en effet que Virbac-Paprec 3 a déjà empanné pour mettre de l’est dans sa route, indiquant par ailleurs que la paire Dick-Peyron semble préférer ne pas tenter le diable d’une trajectoire qui vienne flirter trop près du centre anticyclonique, où elle pourrait vivre l’enfer. Beaucoup d’incertitudes l’emportent donc sur les eaux troubles de l’Atlantique. D’autant plus que, dans ce contexte à haute teneur stratégique, Virbac-Paprec 3 et MAPFRE peuvent aussi, l’un comme l’autre, se parer de l’habit du mode furtif pour confesser, 24 heures durant, leurs intentions stratégiques sous le manteau du secret. De quoi rajouter un peu de suspens dans ce scénario qui relance la course aux avant-postes.

Dernier week-end dans le Pacifique Sud. Pour le peloton de chasse, dont les rangs se resserrent, les deux jours à venir s’annoncent aussi cruciaux avec des difficultés qui se multiplient après 64 jours de course intense et disputée. En 3e position, Pachi Rivero et Tonio Piris, à bord de Renault ZE, tiennent toujours bon la barre dans la perspective de doubler le Horn, lundi en fin d’après-midi, début de soirée. Dans leur sillage, le tandem germano-américain de Neutrogena, aux prises avec des difficultés techniques ces deux derniers jours, concède désormais un peu plus de 160 milles sur son prédécesseur espagnol contre lequel il luttait jusqu’ici avec beaucoup de conviction. Boris Hermann et Ryan Breymaier semblent à présent avoir résolu leur problème de fuite hydraulique, ils confirment que leur 60 pieds a retrouvé l’essentiel de son potentiel pour attaquer les derniers 1000 milles qui le séparent du rocher mythique. Les choses se corsent et se compliquent aussi pour Estrella Damm. A bord du bateau rouge espagnol, Pepe Ribes confie qu’il s’est blessé au genou et ne cache pas ses appréhensions quant à l’idée de se rapprocher de la frontière entre le Pacifique et l’Atlantique, réputée pour servir au passage d’une tempête des vagues énormes.

Les derniers 1000 milles
Dans cette dernière ligne droite, les affaires reprennent en revanche pour Groupe Bel, le plus sudiste et le plus rapide de la flotte sur les dernières 24 heures avec 375 milles parcourus. Kito de Pavant et Sébastien Audigane, pointés par 54°Sud, ont tout l’air de passer à l’offensive dans ces contrées pourtant froides et hostiles avec l’arrivée de nouvelles dépressions qui vont encore imprimer un tempo musclé jusqu’au caillou noir. Au-delà de la perspective de bientôt s’emparer de la 5e place de Mirabaud, dont la progression est malheureusement freinée par les soucis de santé de Michèle Paret, les deux complices peuvent surtout espérer revenir se mêler à la bataille et jouer des coudes pour le podium. On comprend que l’équipage du bateau à la vache, qui progresse désormais à 273 milles derrière les actuels locataires de la 3e ligne du classement, retrouve du poil de la bête et le sourire. Voilà bien un écart qui peut fondre comme neige au soleil dans les méandres d’un anticyclone, qui comme les dépressions sur les eaux du Pacifique, poussent comme des champignons sur les chemins de l’Atlantique. C’est de saison : c’est déjà le début de l’automne dans l’hémisphère sud…

Classement du 5 mars à 15 heures (TU+1) :
1 VIRBAC-PAPREC 3 à 6132,8 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 204,7 milles du leader
3 RENAULT ZE à 1613,5 milles
4 NEUTROGENA à 1776,8 milles
5 MIRABAUD à 1881 milles
6 GROUPE BEL à 1886,2 milles
7 ESTRELLA DAMM à 2010,2 milles
8 HUGO BOSS à 2423,7 milles
9 GAES CENTROS AUDITIVOS à 2719,9 milles
10 FORUM MARITIM CATALA à 4699,1 milles
11 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 5417,5 milles
12 WE ARE WATER à 5483,7milles
ABD FONCIA
ABD PRESIDENT

Source : Barcelona World Race