Crédit : Virbac Paprec
Finir. Ils ne pensent qu’à ça. L’imminence de la ligne d’arrivée et de la délivrance fait retomber sur les marins tout le poids d’une fatigue accumulée après 89 jours de course. Comme une sorte de décompression avant l’heure. Est-ce l’envie de toucher terre qui a poussé Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron à raser les côtes marocaines, virant dans 10 mètres de fond, à 800 mètres de la plage ? Pas vraiment. Il n’empêche que les leaders incontestés de cette Barcelona World Race ont très envie d’en finir avec cet interminable navigation au près. Depuis hier, ils se font secouer au large de l’Afrique, dans un vent de 30 nœuds et une mer cassante. La peur de l’avarie, celle qui réduirait à néant tous les efforts consentis depuis 3 mois, est omniprésente. De fait, seule une casse pourrait faire redescendre Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron d’un piédestal brillamment conquis. Dixit leur plus fidèle rival Iker Martinez.
Virbac-Paprec 3 est attendu à Gibraltar dans la nuit du 31 mars au 1er avril. MAPFRE devrait faire son entrée en Méditerranée avec une journée et demi de retard… Jusqu’aux dernières longueurs vers les côtes catalanes, tout se jouera au près.
Tactique en atlantique
Derrière, bien plus à l’ouest, ça se bouscule au portillon pour la 3e place entre trois bateaux compris en 171 milles. L’anticyclone des Açores ne fait plus le blocus, il se décale lentement vers le nord-est avant d’être remplacé par une nouvelle très vaste zone de haute pression. Entre les deux : un front et ses vents de sud-ouest. Cette nouvelle donne météorologie a dicté la stratégie de Renault Z.E qui s’est laissé glisser au reaching vers le large pour aller chercher ces vents portants. Cet itinéraire l’oblige à rallonger la route par rapport à l’objectif de Gibraltar, avec le risque de buter dans les vents mous de la dorsale. Cet après-midi, en se rapprochant des hautes pressions, Pachi Rivero et Antonio Piris commençaient déjà à ralentir (10 nœuds contre 14,5 ce matin). L’occasion rêvée pour Estrella Damm de revenir au contact de ses compatriotes. La situation est un peu différente pour Neutrogena, obligé de serrer le vent pour ne pas solliciter trop le bateau (impossible de basculer complètement la quille). Du coup, Boris Hermann et Hermann Breymaier se sont décalés au vent et ne naviguent plus vraiment dans le même système que leurs deux prédécesseurs.
Derrière, Gaes Centros Auditivos, Hugo Boss et FMC progressent chacun à leur rythme dans leur hémisphère respectif.
Bricole en Patagonie
Deux équipages sont actuellement à l’arrêt : Central Lechera Asturiana à Wellington et We are Water à Ushuaia. Jaume Mumbru et Cali Sanmarti sont arrivés hier après-midi en Patagonie. Depuis, les réparations sur la bôme ont avancé, sous la houlette de Stan, leur responsable technique. La bôme a été manchonnée de l’intérieur et un travail de stratification est en cours. D’après les règles de course, ils sont autorisés à quitter leur mouillage le 31 mars à 15h55 TU. Mais il n’est pas certain que l’équipage soit prêt techniquement à cette heure précise.
Classement du 30 mars à 16 heures (TU+2) :
1 VIRBAC-PAPREC 3 à 796,4 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 311,6 milles
3 RENAULT Z.E à 1142,3 milles
4 ESTRELLA DAMM Sailing Team à 1289,1 milles
5 NEUTROGENA à 1313,8 milles
6 GAES CENTROS AUDITIVOS à 1905,4 milles
7 HUGO BOSS à 3326,7 milles
8 FORUM MARITIM CATALA à 3802,1 milles
9 WE ARE WATER à 6060,8 milles
10 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 10753,9 milles
ABN FONCIA
ABN PRESIDENT
ABN GROUPE BEL
ABN MIRABAUD
Source : Barcelona World race