Crédit : Ch Launay / Sodebo
On pense au plaisir du skipper de SODEBO quand il regarde sur la carte sa magnifique trajectoire depuis son départ samedi dernier, pas une ligne complètement droite c’est vrai mais une belle descente qui s’est bien enchaînée avec une bonne gestion des bascules et des rotations du vent.
Ce qu’on découvre en off, ce sont les efforts, le manque de sommeil – à peine quatre heures en 72 heures ! - des conditions de navigation éprouvantes dans une mer hachée avec un vent instable qui sollicite les pilotes qu’il a du mal à régler. Ce soir, on sentait au ton de sa voix que ça l’énervait. A 25 nœuds de moyenne sur un foil, il n’a pas d’autre choix que d’être attentif. Du coup, il a du mal à s’endormir et ça aussi, ça l’énerve. Comme il a de l’expérience, le marin solitaire sait aussi que ça ne va pas durer et qu’il va finir par prendre le rythme : « C’est toujours comme ça la première semaine car tu pars forcément avec une fenêtre exigeante ».
Avec une avance d’environ 50 milles sur le record de Francis Joyon, ce qui est beaucoup en trois jours mais ne représente que deux heures à 25 nœuds de moyenne, SODEBO descend vers l’équateur cap au 200. Dans ces conditions tordues - entre 22 et 28 noeuds - , Thomas a hissé le petit gennaker et navigue avec 1 ris dans la grand voile. Il fait une route à 140 ° du vent.
A cette latitude, le skipper de SODEBO était déjà en retard en 2008. D’après Christian Dumard, « à conditions égales, Thomas est de 1 à 1,5 noeuds plus rapide. En 2007, Francis avait eu un système un peu similaire à celui de Thomas aujourd’hui. Les conditions étaient simplement un peu plus avantageuses pour le skipper de IDEC avec un anticyclone qui descendait derrière lui, » expliquait ce matin le routeur de Thomas.
Thomas devrait arriver dans un temps correct à l'équateur, moins de 7 jours à priori si le Pot au Noir est gentil.
Source : CRP / Sodebo