© Chris Cameron / Dppi
Si cette escale n’est pas à 100% indolore pour Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron en terme de temps perdu sur le reste de la flotte, elle représente un investissement intelligent pour l’avenir. Les chariots de lattes ont été changés, la bulle de roof réparée, des éléments du gréement ainsi que les pilotes automatiques révisés, le bateau a été vérifié de l’étrave aux safrans et de la quille à la tête de mât. Il repart presque au meilleur de sa forme pour le demi tour du monde restant. De leur côté, tout en supervisant l’avancée des travaux, les marins ont succombé aux siestes dans un vrai lit, savouré quelques repas consistants et apprécié à sa juste valeur la tiédeur d’une bonne douche !
Cap sur le Horn
Mais il serait réducteur de croire qu’ils repartent aussi frais que des gardons. Cette pause terrienne de 48 heures a cassé le rythme de course et la routine des quarts. Il faut à présent se remettre très vite au service du bateau et de la compétition. Joint au téléphone deux heures après avoir quitté le quai, Jean-Pierre Dick semblait un brin préoccupé à l’idée de rester aux avant-postes de la course et pressé de sortir du détroit de Cook. C’est chose faite. Vers 14h30 (heure française), le monocoque bleu laissait dans son sillage le cap Palliser (île du Nord) et pénétrait dans les eaux ouvertes du Pacifique. Jean-Pierre et Loïck devraient dès lors rencontrer des vents de nord favorables à la glisse en direction de leur nouvel objectif : le Cap Horn.
Le scénario est bien différent pour les bateaux de chasse. En deuxième position, à 127 milles des leaders, les Espagnols de MAPFRE ont fini par passer la Pointe de Farewell en début d’après midi (au nord de l’île du Sud). On ne sait toujours pas s’ils ont l’intention ou non de relâcher à Wellington. Rappelons au passage qu’ils ont la liberté de prévenir la direction de course au moment où ils le souhaitent, sans contrainte de timing. Derrière, en troisième et quatrième position, Groupe Bel et Estrella Damm bataillent au louvoyage dans un vent qui s’étiole par endroits. Ils semblent ne jamais voir le bout de cette mer de Tasmanie.
« C'est quand qu'on arrive ? Tais-toi et borde... »
Non sans humour, Kito et Seb relataient leur frustration dans ce dialogue fictif envoyé aujourd’hui par email. Devant leur étrave, la météo incertaine rend tout aussi aléatoire une estimation d’arrivée dans le détroit de Cook : samedi soir, dimanche après-midi ou bien pire ? La mer de Tasmanie est en train de faire office de passage à niveau et ce sont Renault Z.E, Neutrogena et Mirabaud qui en profitent pour revenir au contact.
Plus loin, Hugo Boss et Gaes Centros Auditivos ont choisi des chemins diamétralement opposés pour contourner l’anticyclone qui leur fait obstacle à l’entrée du Pacifique. Wouter Verbraak et Andi Meiklejohn sont allés faire du rase cailloux ce matin entre les îles et les baies du sud de la Tasmanie, n’hésitant pas à s’approcher à moins de 4 milles de côtes. Au sondeur, ils ont dû constater que les fonds étaient parfois inférieurs à 10 mètres ! En ont-il profité pour grimper dans le mât et réparer leur rail de grand voile cassé ? Mystère. Quoi qu’il en soit, après cette phase de transition, ces deux équipages vont subir ce week-end le passage d’un front violent et naviguer un temps dans des vents de nord de 45 nœuds ! Dans la même optique, mais 2500 milles plus à l’ouest, les hommes de We are Water se préparent à affronter une nouvelle tempête.
Classement du 18 février à 15 heures (TU+1) :
1 VIRBAC-PAPREC à 11510,2 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 127,8 milles du leader
3 GROUPE BEL à 298,6 milles
4 ESTRELLA DAMM Sailing Team à 320,4 milles
5 RENAULT Z.E à 583,4 milles
6 NEUTROGENA à 885 milles
7 MIRABAUD à 945,4 milles
8 HUGO BOSS à 1216,6 milles
9 GAES CENTROS AUDITIVOS à 1431,9 milles
10 FORUM MARITIM CATALA à 3029,3 milles
11 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 3639,2 milles
12 WE ARE WATER à 3965,2 milles
ABD FONCIA
ABD PRESIDENT
Source : C El / barcelona World Race