Barcelona World Race / Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron repartiront vendredi à 11h11

La décision surprise de Virbac-Paprec 3 de faire une escale technique à Wellington risque de changer totalement la physionomie de la Barcelona World Race. En s’arrêtant 48 heures, les leaders vont d’abord concéder une grosse partie voire la totalité de leur avance à MAPFRE. A moins que leur décision ne soit contagieuse et ne déclenche une série d’arrêts au stand dans la capitale néo-zélandaise. Même dans ce cas, les différents scénarii météo en fonction des timing de (re) départ vont forcément bouleverser la donne. En bref, la hiérarchie de ce mercredi 16 février pourrait bien ne plus être du tout la même en début de semaine prochaine…

© Chris Cameron / DPPI (Plus d'images ici)

Les compteurs à zéro ?
Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron se sont amarrés ce matin à 11h11 (heure française) dans la marina de Chaffers, en plein centre ville de Wellington. Ils en repartiront vendredi 18 février à 11h11 très exactement après 48 heures d’escale au cours de laquelle les chariots de lattes de grand-voile seront remplacés et une bulle de roof réparée… entre autres. Or, le même jour à la même heure, MAPFRE devrait avoir doublé la Pointe de Farewell au Nord de l’île du Sud, réduisant ainsi dramatiquement son retard sur le monocoque bleu (record atteint le 7 février avec 781 milles d’écart !).

Virbac-Paprec 3 a construit sa suprématie en Atlantique Sud, lors de son contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène et depuis le 25 janvier, sa domination n’a plus jamais été contestée. Même si Dick et Peyron repartaient de Wellington quelques heures avant le retour MAPFRE, ils seraient désormais placés directement sous la menace de ces derniers. Mais une autre question se pose : quel est l’état du bateau d’Iker Martinez et Xabi Fernandez (ex Foncia) après 13 000 milles de course à pousser la machine à fond ? On sait qu’ils ont déjà cassé une dérive, réparée avec les moyens du bord. Ont-ils intérêt à s’arrêter à leur tour ?

Effet domino
Une course autour du globe ne se joue pas à gagne-petit. Pour monter sur le podium, il faut d’abord finir et pour finir il faut ne pas casser. Mieux vaut parfois accepter de perdre 48 heures et repartir avec une embarcation à 100% de ses capacités plutôt que de s’accrocher à sa position et hypothéquer ses chances de succès. C’est le choix opéré par Groupe Bel. Lors de l’édition 2007/2008, c’était aussi celui d’Hugo Boss et de Temenos, qui terminèrent respectivement 2e et 3e à Barcelone…
Aujourd’hui, ce dilemme taraude une bonne partie des équipages de tête. A bord de Renault Z.E (5e, au sud de la Tasmanie), Antonio Piris évoquait clairement la possibilité de faire un stop, de même qu’Alex Pella sur Estrella Damm (3e). La décision des leaders est contagieuse et pourrait bien déclencher une sorte d’effet domino avec un chassé-croisé de 60 pieds dans la capitale néo-zélandaise. Plus qu’un mal nécessaire, cette escale technique est devenue un paramètre hautement stratégique et il n’est pas dit que la Barcelona World Race ne se gagne pas finalement à terre, comme les courses de F1 lors des arrêts au stand (rappelons au passage que c’est la deuxième escale technique du monocoque bleu ! ).

Groupe Bel se rapproche d’Estrella Damm
Sur l’eau aussi, il se passe des choses susceptibles de chambouler un classement figé depuis une semaine. C’est d’abord la position délicate d’ Estrella Damm pris dans les mailles de l’anticyclone en mer de Tasmanie. Ces dernières 24 heures, Alex Pella et Pepe Ribes ont perdu 100 milles sur leur prédécesseur MAPFRE et plus de 130 sur leur poursuivant Groupe Bel. Il est fort possible que les deux bateaux rouges arrivent de concert sur les côtes de Nouvelle-Zélande dans la journée de samedi ! En 5e position, l’équipage de Renault Z.E, entré ce matin dans l’océan Pacifique devrait lui aussi se rapprocher de la tête de course grâce à de forts (à très forts) vents de nord issus d’une vilaine dépression Tasmane.
Derrière, le duel est d’une rare intensité entre Mirabaud (6e) et Neutrogena (7e) qui semblent calquer leurs traces en direction du Pacifique. Enfin, FMC, est bien parti pour semer définitivement ses petits camarades Central Lechera Asturiana et We are Water. Malheureusement, ces deux derniers bateaux vont redoubler de malchance et affronter une situation météo très complexe dont un passage douloureux dans une dépression stationnaire…

Classement du 16 février à 15 heures (TU+1) :
1 VIRBAC-PAPREC à 11533,1 milles de l’arrivée
2 MAPFRE à 480,2 milles du leader
3 ESTRELLA DAMM Sailing Team à 702,6 milles
4 GROUPE BEL à 774,9 milles
5 RENAULT Z.E à 1167,2 milles
6 MIRABAUD à 1510,8 milles
7 NEUTROGENA à 1527,7 milles
8 HUGO BOSS à 1755,8 milles
9 GAES CENTROS AUDITIVOS à 1942,9 milles
10 FORUM MARITIM CATALA à 3720 milles
11 CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 4029 milles
12 WE ARE WATER à 4469,4 milles
ABD FONCIA
ABD PRESIDENT

Source : Barcelona World Race