© Yvan Zedda
Après avoir profité de conditions quasi idylliques avec un vent régulier et un climat doux permettant de naviguer quasiment tous les jours, le retour vers les côtes bretonnes n'a pas été simple. Les onze hommes ont en effet rencontré des conditions météorologiques difficiles, variées et inconfortables pendant près de cinq jours. Franck Cammas « Au tout début de notre convoyage, nous sommes partis au portant dans peu de vent et avons effectué des tests avec le spi. Pendant la première nuit, lorsque nous étions en train de viser Madère, un front orageux s'est approché et nous avons fait face à des vents instables. Cette première nuit à bord de Groupama 70 a été assez complexe parce que nous avons effectué de nombreux changements de voiles. Mais c'est le passage au Cap Finisterre, quelques jours plus tard, qui a été le plus difficile à gérer avec des vents de 45 noeuds et une mer forte. »
Ces conditions particulièrement rudes ont toutefois engendré une ambiance productive au sein du team Groupama « Je suis content parce qu'une bonne dynamique de groupe est en train de se créer. Ça a déjà été très positif de se retrouver sur une île, loin de tout, afin de se concentrer tous ensemble sur la Volvo Ocean Race. C'est encore un travail en devenir mais on commence à se connaître de mieux en mieux. C'est en passant par des moments sympathiques et difficiles à la fois que l'on devient une belle équipe » affirme Franck Cammas.
Dans la matinée du 25 le vent s'est finalement calmé : « Ca a été une croisière... une croisière polaire par contre ! » affirme le skipper de Groupama en souriant.
Un convoyage qui a permis à certains d'entre eux de tester le bateau dans des conditions inhabituelles. Franck Cammas « On a fait beaucoup de près dans la brise. C'était très intéressant parce que c'est rare de pouvoir naviguer dans de telles conditions.»
Pour Erwan Israël (responsable sécurité / régleur / barreur manoeuvres inshore) cette expérience en mer a été particulièrement enrichissante : « J'ai appris à faire naviguer un Volvo 70 dans 45 noeuds de vent. Les conditions étaient rudes : par moments on se croyait dans l'hémisphère Sud ! Le plus dur, en ces moments, était de s'habiller à l'intérieur du bateau. Rien que de mettre le ciré c'est une mission ! Il faut prévoir au moins une demi-heure pour être prêt... Mais une fois qu'on est sur le pont on se régale ! »
L'ambiance a été studieuse également pour Jacques Caraës. Le navigateur s'est littéralement « plongé » dans son rôle d'équipier média (rôle qu'il avait déjà sur le Trophée Jules Verne à bord de Groupama 3) : « Sur un Volvo 70, on est plus exposé aux vagues et il est difficile de prendre des images propres : il faut bien se protéger de l'eau. Le bateau a en outre tendance à pencher beaucoup plus par rapport à un multicoque. Le harnais est obligatoire pour pouvoir mettre les deux mains sur l'appareil ! »
Après une bonne nuit de sommeil au sec et au chaud, le Groupama Sailing Team a vite repris le programme d'entrainement dans son port d'attache : course à pieds, salle de sport et navigations sont au programme en attendant la mise à l'eau du nouveau bateau au printemps.
Source : Groupama