Velux 5 Oceans / Les solitaires face à une forte tempête

La mission du jour, pour les concurrents de la VELUX 5 OCEANS, consiste à se préparer pour affronter une dépression qui arrive par l'ouest. A quelques 600 milles dans le sud-ouest de l'Australie, les navigateurs vont devoir faire face à une mer très formée et des vents de plus de 40 noeuds.

Les trois premiers skippers sont remontés au nord depuis quelques jours. Le règlement leur impose de venir contourner une "ice gate" située 700 milles sous la ville de Perth en Australie. Cette porte de passage obligatoire leur permet d'éviter une zone où les icebergs sont fréquents.

Le premier à y être arrivé mardi matin est l'Américain Brad van Liew. Le skipper de Le Pingouin filait à plus de 12 noeuds, cap à l'est, à une latitude proche de celle d'Hobart sur l'île de Tasmanie, à l'autre bout de l'Australie. Mais la route est encore longue pour le vainqueur de la première étape entre La Rochelle et Cap Town. Il lui reste encore près de 3000 milles avant de rejoindre Wellington, terme de cette seconde étape en Nouvelle-Zélande. Au rythme actuel du leader de l'étape, il reste une dizaine de jours de mer semés par quelques nouvelles embûches comme cette dépression qui arrive par l'ouest.

"Je suis un peu anxieux à ce sujet" confiait dans la nuit de lundi à mardi le skipper américain. "Je tiens à m'assurer que j'ai bien préparé le bateau. Ce qui est un peu énervant, c'est qu'en fait, il y a deux dépressions qui se forment. Si elles s'unissent, cela peut former un système bien plus dépressionnaire et puissant que ce que les prévisions météo annoncent. Si ce n'est pas le cas, on aura du vent portant qui nous permettra d'aller vite. Si, au contraire, le vent est bien plus puissant que prévu, cela pourrait être plus dangereux."

Brad van Liew possède une confortable avance sur ses deux principaux concurrents. Le Polonais Zbigniew Gutkowski est quasiment bord à bord avec Derek Hatfield mais Operon Racing et Active House sont à près de 200 milles de Le Pingouin. Van Liew peut donc prendre du temps pour bien contrôler son bateau. "J'ai passé beaucoup de temps dans le bateau, de la poupe à la proue. Je suis aussi allé dans le compartiment du système de barre et j'ai vérifié que tout allait bien. Quand le soleil se lèvera, il y aura encore quelques différentes choses que je souhaite contrôler. J'ai aussi mon foc tempête de prêt et je l'enverrai assez tôt. C'est quand même une grosse dépression qui nous arrive dessus!"

En arrière du leader, le Polonais Gutek en ressentait déjà les premiers frémissements. "Je suis au près pour rejoindre la porte de sécurité. Pour la première fois, j'ai trois ris dans la grand-voile. J'essaye de faire de mon mieux pour avancer. Mais les vagues sont déjà très grosses et je ne veux pas pousser trop fort sur le bateau afin d'éviter toute casse. D'ici une douzaine d'heures, le vent devrait tourner mais, pour le moment, j'ai de la pluie, aucune visibilité et déjà des rafales à 35 noeuds. Si cela se gâte, j'affalerai ma voile d'avant et poursuivrai sous grand-voile seule. D'après mes prévisions, le vent devrait souffler à 40 noeuds, avec des rafales 40% plus fortes encore"…

Classement du 4 janvier 2011 à 12h TU
1. Brad Van Liew, Le Pingouin: à 2738 milles de l'arrivée
2. Zbigniew Gutkowski, Operon Racing: à 204 milles du 1er
3. Derek Hatfield, Active House à 209 milles du 1er
4. Chris Stanmore-Major, Spartan: à 937 milles du 1er

Source : Velux 5 Oceans