Velux 5 Oceans / Brad van Liew approche du sud de la Tasmanie

Après avoir contourné la première porte d'entrée de l'ice gate située au sud de l'Australie, l'Américain Brad Van Liew a plongé au sud-est pour aller frôler la latitude 48° Sud. Le leader de la deuxième étape de la VELUX 5 OCEANS remonte désormais vers la Tasmanie qui marquera la fin de l'océan Indien, le début du dernier run vers le détroit de Cook et l'arrivée en Nouvelle-Zélande.

Crédit: Derek Hatfield/w-w-i.com

Les Quarantièmes Rugissants sont fidèles à leur réputation au Sud de l'Australie. Les solitaires font le dos rond, tempête après tempête. Le leader de la course, même s'il compte plus de 300 milles d'avance sur ses deux principaux poursuivants, le Canadien Derek Hatfield, Active House, et le Polonais Zbigniew Gutkowski, Operon Racing, se retrouve au coeur d'une dépression qui va le propulser vers la longitude du cap Southwest en Tasmanie. C'est la longitude qui marque l'entrée dans le Pacifique et le début de la fin pour cette deuxième étape haute tension entre Cape Town et Wellington.

« Tout se passe bien à bord », confiait Brad Van Liew mercredi. « J'essaye juste d'aller aussi vite que possible en fonction de l'état de la mer parce que surfer sur la pente des vagues peut s'avérer dangereux si on ne va pas assez vite. Mais attention, car sauter par dessus, à plus de 20 noeuds, est tout aussi dangereux! » Le pilote de Le Pingouin file à une vitesse moyenne de plus de 12 noeuds sur 24 heures. Il mène avec habilité et expérience son monocoque de 18 mètres sur les longues houles de l'océan Indien, reléguant des adversaires à plus d'une journée de mer.

Van Liew reste tout de même en contact avec ses concurrents. « J'ai parlé avec Derek et il m'a confié que Gutek s'était trompé en parlant de vent soufflant à 70 noeuds. Il pense que Gutek parlait de préparer son bateau pour 70 noeuds tout en navigant dans 40 noeuds de vent. » Les marins restent des régatiers et sont attentifs aux commentaires de leurs concurrents. Hatfield et Gutek sont d'ailleurs toujours au coude à coude, séparés par seulement 15 milles et régatent désormais pour la deuxième place à Wellington.

Autre bonne raison de rester en contact avec ses concurrents : « les tempêtes arrivent de l'ouest en général » ajoute Brad Van Liew. « Alors les bateaux qui sont à l'ouest », et donc ses poursuivants, « voient le temps changer en premier. Derek a été bien aimable de rester en contact avec moi et de me tenir au courant de l'arrivée de la dépression. Ce n'est pas obligatoire mais c'est très sympa. »

Mille milles plus loin, le Britannique Chris Stanmore-Major poursuit sa découverte du tour du monde à la voile en solitaire. Il y a quelques jours, il expliquait comment il avait enfin pu prendre un ris dans sa grand-voile sans commettre d'erreur. Les automatismes du marin solitaire sont en place. Mais le skipper de 33 ans n'en est pas au bout de ses peines. Lui-aussi affronte les conditions dantesques des mers du Sud. Ancien skipper sur la Clipper Round the World race, un tour du monde en équipage sur des bateaux identiques, il n'a pu empêcher à son bateau de se faire coucher par une vague.

« Se faire mettre KO ainsi fait partie de l'histoire » a-t-il commenté ce jeudi matin par téléphone. « A bord de ce genre de bateau, cela fait partie des choses qui arrivent. Cela doit être plus dramatique à voir de l'extérieur que de le vivre à bord. Il n'y a pas eu de dégâts et je vais bien. D'ailleurs, j'aime le gros temps. Je respecte les éléments et je navigue avec prudence dans le gros temps. Je suis donc déjà prêt pour le prochain coup. L'année dernière, alors que je skippais le monotoype de 21 mètres, nous avons affronté 70 noeuds de vent. Alors 45? L'océan Indien peut faire bien plus fort! »

Classement du 6 janvier 2011 à 12h TU
1. Brad Van Liew, Le Pingouin : à 2150 milles de l'arrivée
2. Derek Hatfield, Active House : à 330 milles du 1er
3. Zbigniew Gutkowski, Operon Racing : à 345 milles du 1er
4. Chris Stanmore-Major, Spartan : à 1036 milles du 1er

Source : Velux 5 Oceans