Crédit : B Stichelbaut / BPCE
Partir entre Ouessant et le Cap Lizard, faire le tour du globe par les trois caps - Bonne Espérance, Leeuwin et Horn - et revenir au point de départ. 21 760 milles d'un parcours mythique et difficile, mettant en avant autant le défi sportif que l'aventure humaine. Après celui de l'Atlantique Nord, de la plus grande distance parcourue en 24 heures et de la traversée de la Méditerranée, ce record autour de la planète est forcément celui que les marins du Maxi Banque Populaire V rêvent d'accrocher à leur tableau de chasse. Pour cela, il leur faudra boucler la boucle en moins de 48 jours 7 heures 44 minutes et 52 secondes, soit le temps de référence établi par les hommes de Groupama 3 en 2010 et donc être de retour avant le 11 mars 2010 à 18 heures 55 minutes 37 secondes (Heure de Paris). Un challenge à la mesure de la motivation, de l'enthousiasme et de la préparation du projet.
Crédit : B Stichelbaut / BPCE
Libération !
Passée la "libération" du départ du ponton brestois, Pascal Bidégorry et ses équipiers ont mis à profit le temps nécessaire pour rallier la zone de départ pour se mettre dans leur bulle de marins partis en quête d'un record autour du monde. Dans des conditions légères, ils déclenchaient le chronomètre du WSSRC*, actionné depuis le phare de Créac'h à 12 heures 11 minutes et 45 secondes. Dans les heures à venir, bénéficiant d'un flux se renforçant, le Maxi Banque Populaire V laissera dans son sillage la pointe Bretagne pour entrer dans le vif d'un sujet complexe.
Crédit : B Stichelbaut / BPCE
A chacun sa vision
A bord de Banque Populaire V, Pascal Bidégorry et Juan Vila, navigateur embarqué, focaliseront toute leur attention sur l'immédiateté météorologique et les conditions rencontrées dans les prochaines heures. A terre, le routeur Marcel van Triest, aura quant à lui la charge d'une vision à plus long terme et notamment de donner à l'équipage les "clés" de l'entrée en Atlantique Sud. Mais d'ici là, quatorze hommes vont soigner leur entrée en jeu autour de la planète.
Crédit : B Stichelbaut / BPCE
Ils ont dit :
Pascal Bidégorry, skipper : "On va partir avec du vent portant. On va faire le tour d'une dépression. En dessous de cette dépression on ne va pas se cacher que ce n'est pas extraordinaire. Toutes les secondes sur le record seront importantes. Il faut aller vite, il faut être clairvoyant. Il ne faut pas casser le moindre truc. Il faudra accepter éventuellement d'avoir du retard parce que la météo aura fait son choix.
Je suis impatient qu'on se retrouve sur l'eau parce que je pense qu'on le mérite bien. J'ai hâte que, demain matin, demain soir ou dans deux jours, on se dise : "ça y est, on y est !". Je pense qu'on est tous prêts depuis bien longtemps, maintenant il faut vivre tout ça. Je suis content de partir parce que ce stand by a quand même été un peu pénible et donc c'est libératoire tout ça. J'attends avec impatience de pouvoir me dire qu'on est dans le Trophée Jules Verne, ce pour quoi on travaille depuis quatre ans. Ce sera un petit instant de vie super agréable. Je suis également ravi de partir avec cet équipage, parce qu'indépendamment de leurs compétences sportives, ce sont vraiment de belles personnes et il y a une super ambiance à bord. C'est agréable de partager ça avec ces gens là et je me réjouis de vivre avant tout une belle histoire d'hommes.".
Juan Vila, navigateur embarqué : "Finalement on peut partir et c'est une bonne sensation. C'est toujours une nouvelle expérience, il n'y a pas deux départs qui se ressemblent. Je n'ai pas forcément beaucoup dormi ces dernières nuits parce que j'ai beaucoup regardé les fichiers. En termes de sommeil, j'ai déjà le rythme du bateau. On attend un départ au portant avec des vents de Nord-Est. Ensuite on va contourner une petite dépression au Nord des Canaries et après cette dépression il y a la transition vers les alizés. C'est d'ailleurs ce phénomène qui a déterminé notre choix quant à l'heure de départ de ce matin".
Frédéric Le Peutrec, chef de quart et détenteur du Trophée Jules Verne : " On ressent de l'impatience. Le moment qu'on attend tous c'est qu'on soit voiles hissées, sur le terrain, entre nous tout simplement. Ce qu'on attend, c'est de se retrouver en mer, au large de la pointe Bretagne face à la ligne et de se dire c'est maintenant, on part en route pour l'aventure. J'aurai forcément envie de dire quelque chose aux équipiers à ce moment là, je ne sais pas quoi encore, ça viendra spontanément. Sur ce nouveau Trophée Jules Verne, je pars chercher de l'intensité, de l'exactitude, du plaisir, la sensation de collectif, le partage d'une arrivée, quelques images, quelques photos, quelques trouilles aussi parce qu'on aime bien de temps en temps se faire peur. C'est un melting pot, mais évidemment ce qu'on attend au bout du compte c'est le succès".
Temps de référence à battre : 48 jours 7 heures 44 minutes et 52 secondes (Franck Cammas et son équipage sur Groupama 3)
Date limite de retour pour battre le record : 11 mars 2010 à 19 heures 55 minutes et 37 secondes (Heure de Paris)
Source : Banque Populaire