Crédit : JM Liot / Sodebo / DPPI
Amarré à la nouvelle Marina du Château, Sodebo partage le ponton avec le trimaran Banque Populaire V de Pascal Bidégorry, en stand-by lui aussi pour le tour du monde, mais en équipage.
Désormais, la météo devient l’unique préoccupation des routeurs de Sodebo et du skipper qui se sent relativement « serein, même plutôt détendu. Après un premier tour du monde en solitaire à bord de Sodebo, je sais à quoi m’attendre, ce qui change la donne. Le bateau a progressé, comme notre préparation, qu’elle soit technique mais aussi stratégique. Notre expérience permet d’établir un premier synopsis de ce que nous souhaiterions réaliser sur le parcours, les inconnus de la météo sont toujours là mais l’expérience guide beaucoup. »
Brest, le revoilà !
Il y a bientôt deux ans, le 19 janvier 2009, le skipper entrait dans le port brestois après un premier tour en solo à bord de Sodebo. Au terme de huit semaines de navigation face au chrono établi un an plus tôt par Francis Joyon (57 j 13 h 34 mn et 6 sec à bord d’Idec), Thomas Coville passait à deux jours du record. Néanmoins, après Ellen MacArthur et Francis Joyon, Thomas est le troisième marin à avoir bouclé, à ce jour, une circumnavigation solitaire en multicoque et sans escale.
Des milles et des méninges
Depuis, le Trinitain n’a cessé de naviguer et son bateau d’évoluer. En deux ans, le marin a traversé cinq fois l’Atlantique à bord de Sodebo. Il a battu le record de la Méditerranée puis le Trophée Jules Verne (record autour du monde) avec l’équipage de Groupama 3, skippé par Franck Cammas. Autant d’expériences et d’échanges qui ont permis à Thomas et à son équipe d’optimiser le trimaran de 32 mètres.
Parmi les évolutions majeures : l’arrivée des foils (croissants de carbone traversant chaque flotteur) l’hiver dernier pour une navigation plus aérienne, l’allègement général de la plateforme dont les stickers ont remplacé la peinture, l’important travail de R&D effectué sur les pilotes automatiques, ou encore le choix d’une grand voile résolument plus puissante. Pour le tour du monde, une génératrice remplace le moteur, pour un poids divisé par trois, de nouvelles voiles d’avant (trinquette et « code 5 ») embarquent, les « oreilles » de protection de part et d’autre de la casquette ont repris leur place après « le Rhum », et enfin, le confort du marin pendant deux mois de navigation a été pris en compte, tout comme ses besoins et habitudes alimentaires ou vestimentaires.
Attendre, mais quoi ?
La notion de fenêtre météo de départ peut paraître accessoire à l’échelle d’un tour du monde mais, comme le précise Thierry Briend, boat capt’ain de Sodebo et routeur : « C’est l’unique configuration météo que l’on choisit, le reste du temps, on compose avec ce que la nature propose. » Mais alors, qu’est-ce que l’on attend concrètement ? « Un vent de secteur Est à Ouest qui permette de s’élancer travers ou vent arrière. Une force de 20 à 25 nœuds suffit, pas besoin d’une grosse tempête, les multicoques glissent mieux dans un méd ium soutenu si la mer est relativement plate. Enfin, ces conditions doivent durer suffisamment longtemps pour descendre jusqu’aux alizés portugais. Il faut passer vite dans l’Est de l’anticyclone des Açores pour attraper ensuite les alizés de Nord-Est des Canaries au Cap vert, avant le Pot au Noir et l’équateur. »
Source : J.H. / Sodebo