Crédit : J Vapillon / Agir Recouvrement
On connait peu de sport où l’intensité de la lutte atteint un tel point d’incandescence, où tous les navigateurs évoluent à armes égales avec le même bateau, où il faut autant d’années de travail d’orfèvre pour arriver à se hisser sur un podium, et pire, jusqu’à la victoire. La classe Figaro est de ceux-là, et il n’y a qu’à voir les départs de ces courses pour mesurer la préciosité de chaque mètre gagné sur un concurrent. Alors bien sûr quand une entreprise soutient pendant plusieurs années un tel projet c’est parce qu’elle tombe à la fois amoureuse de ce sport et d’un skipper. Cette relation affective est fondamentale comme le rappelle Stéphane Paye, président de la société AGIR Recouvrement : « les liens qui se tissent avec Adrien sont de plus en plus forts, on passe à autre chose. L’entreprise va jusqu’au bateau : Adrien et son Figaro font partie de l’entreprise, c’est l’entreprise elle-même. Quand il vient nous rendre visite, pour les employés c’est un collègue. Cet aspect relationnel du partenariat est central, elle en est même le cœur. »
Si l’on ajoute à la qualité de ces liens, de bons résultats comme lors de la Solitaire 2010, le partenariat devient fameux : « Il y a eu ce moment magique de l’année dernière, avec la victoire d’étape sur La Solitaire du Figaro. C’est extrêmement valorisant car on a cru en Adrien dès le début. Notre collaboration est tellement sincère qu’on ne se pose même pas la question “est-ce qu’il va gagner ? ”, on se dit simplement “il va gagner ”. Cette victoire valide notre manière d’aborder le sponsoring, une philosophie où la durabilité du projet et l’authenticité de la relation en sont les fondements. » Mr. Paye poursuit en ajoutant que « le piège est d’en attendre trop. On connaît l’écueil principal du supporter : quand l’équipe que l’on soutient gagne c’est la plus forte, quand elle perd, c’est la moins bonne. C’est un sport extrêmement difficile. J’ai fait un calcul l’an dernier et sur les 41 années d’existence de cette compétition, il n’y a qu’environ 120 marins qui ont gagné une étape. C’est très peu, notre fierté est d’autant plus grande. » Le skipper d’AGIR Recouvrement confirme le niveau d’exigence : « C’est une série difficile, très disputée où une contre-performance peut arriver. J’aimerais poursuivre cette saison 2011 sur cette même lancée. Je suis bien conscient d’avoir un excellent partenaire pour réussir. D’ailleurs, je remercie l’ensemble des salariés d’AGIR Recouvrement pour leur soutien sans faille. »
L’année 2011 sera chargée pour le skipper d’AGIR Recouvrement : outre trois courses de préparation – la Solo les Sables, la Solo Concarneau et la Solo Basse-Normandie – elle comprend la Solo Generali en juin, la Solitaire du Figaro cet été puis le Tour de Bretagne et la Quiberon Solo en septembre. Adrien Hardy a choisi de participer au retour de la Generali Solo : « C’est un format proche de la Solitaire qui devrait bien me convenir, cela fera un bon entrainement pour cette course qui est l’objectif principal. Il y a une continuité : c’est uniquement du solitaire avec des distances assez courtes. » Pour réussir au mieux cette saison, le marin nantais s’est préparé physiquement dès le mois d’octobre – « j’ai fait beaucoup de course à pied et des trails avec quelques bons résultats » – et a mis en chantier son Figaro : « En plus de l’habituel entretien et des nombreuses vérifications, le bateau a subi quelques améliorations. La jauge sur les voiles a changé cette année et il y a un important travail de développement à faire sur la grand-voile et le génois, qui sont le moteur du bateau. Je me concentre depuis dix jours pour faire les bons choix technologiques et travailler les profils pour avoir une bonne vitesse. On repart de zéro. »
Sur un tout autre plan, le skipper d’AGIR Recouvrement a décidé depuis le mois de septembre de terminer son brevet de commandant de la marine marchande : « J’avais envie de finaliser cette formation commencée il y a plusieurs années. A l’Ecole Nationale Supérieure Maritime (ENSM) de Nantes, j’apprends beaucoup et prends du recul sur certains domaines. Un des objectifs que je me suis fixé en cours était d’apprendre à chaque fois quelque chose pour en tirer profit pour le projet bateau tant au niveau technique que des relations humaines ou de la gestion. De plus, la pause sportive est très bénéfique, cela me permet de revenir avec encore plus d’envie : entre le mois d’août et le mois de janvier je n’ai pas mis les pieds une seule fois sur un bateau. J’ai ressenti un très grand plaisir lors du premier entrainement, le week-end dernier. »
En guise de mise en bouche, le président de la société AGIR Recouvrement brosse un portrait de l’année à venir : « le premier grand moment de l’année 2011 sera le déménagement fin mars de l’entreprise AGIR Recouvrement qui change de locaux. Ce changement est attendu avec impatience. Ensuite, c’est la Generali Solo, première grande course de la saison, durant laquelle la société ne sera pas fermée, contrairement à la Solitaire du Figaro. On pourra la suivre tous les jours et en faire profiter tout le monde. Ensuite, La Solitaire reste l’objectif de l’année. » Adrien Hardy explique quant à lui que « pour ma quatrième saison, je commence à être expérimenté. Je pense aussi que mon statut a un peu changé avec ma victoire d’étape. Aujourd’hui je suis aussi capable de bien naviguer de manière plus conventionnelle. Avec ce résultat, j'ai prouvé que je pouvais gagner sur une série très difficile. »
Source : Adrien Hardy