Velux 5 Oceans / Demi tour pour Bullens, Gutek en tête

Reparti mardi de Cape Town après un pit-stop de trois jours pour réparer voiles et safrans,  Christophe Bullens naviguait mercredi matin dans des conditions difficiles au large de l'Afrique du Sud. Mer formée, vent violent, Five Oceans of Smiles Too était mis à rude épreuve. Puis c'est en prenant un ris dans sa grand-voile que le skipper belge s'est aperçu qu'une partie du rail du mât était arrachée. Il a fait une nouvelle fois demi-tour. Du côté de la tête de la course, le Polonais Gutek a pris les commandes grâce à son option plein sud dans des quarantièmes perturbés.

« Cela chahute bien à bord. Il y a 45 noeuds de vent et je navigue au près. Ce n'est pas trop confortable, » expliquait ce mercredi matin Christophe Bullens. « C'est bizarre cette météo. Les conditions sont bien différentes de celles qui étaient prévues. Il y a beaucoup plus de vent. Et comme il est orienté au sud-est, je suis obligé de faire cap au 200-210° pour aller chercher l'anticyclone. Je dois donc faire du sud-ouest ce qui fait que je m'éloigne. La mer aussi est très dure. Elle est très croisée en raison du courant qui se croise à celui engendré par le vent. Du coup, il y a bien 5 mètres de creux assez court. Je ne sais pas combien de temps cela va durer car ce n'était pas prévu par la météo. »

Tout comme les autres concurrents de la VELUX 5 OCEANS, le skipper Belge devait aussi faire face à face à du sud-est qui l'empêchait de piquer vers les quarantièmes. Mais à la différence de Van Liew, Hatfield, Stanmore-Major et Gutkowski, ce n'est pas un océan de calme sur lequel il devait faire glisser son monocoque Eco 60. Pire, il était rejeté vers l'ouest et contraint à batailler en Atlantique Sud sans pouvoir encore passer à la longitude du Cap des Aiguilles qui marque l'entrée dans l'océan Indien.

Jusque-là, les réparations effectuées au Cap tenaient bon. « Le pilote automatique avait du mal mais désormais, c'est mieux qu'avant. De ce côté-là, je n'ai pas de souci. La grand-voile, nous l'avons changée à Cape Town. J'ai récupéré la grand-voile de secours de Brad. Elle est plus grande et plus puissante que la précédente alors on l'a modifiée. Elle a l'air bien mieux que la précédente. Les autres voiles ont été réparées par la voilerie North. »

Hélas, cela n'a pas duré. C'est donc en prenant un ris dans la grand-voile, qu'il s'est aperçu qu'une partie du rail de grand-voile était arrachée du mât. Il a donc pris la difficile décision de faire une nouvelle fois demi-tour vers Le Cap pour réparer.

«Le Grand Sud, je n'y suis jamais allé, » confiait le skipper belge une heure avant de connaître ces nouveaux soucis.  Ce sera, hélas pour plus tard. « Il y aura du vent portant et on va pouvoir enfin glisser et aller vers le but. Et ce sera plus confortable car j'e n'ai pas un bateau conçu pour faire du près. Pour l'instant cela tape toujours fort. »

Pendant ce temps, le skipper Polonais  Zbigniew Gutkowski a pris les commandes de la deuxième étape vers Wellington en Nouvelle-Zélande. Le navigateur de 36 ans a dépassé l'Américain Brad Van Liew grâce à son option plein Sud dans les Quarantièmes.

« J'ai atteint les 43° Sud et je peux confirmer que l'hiver est bien arrivé. Lors des deux dernières heures, la température est descendue de 20°C. Désormais, je porte plusieurs couches de vêtements et j'ai sorti de mes sacs mes gants et mon bonnet. Ils ont remplacé les lunettes de soleil que j'avais pris l'habitude de porter, » confiait par email le skipper d'Operon Racing. « Maintenant, il fait très humide. Je pense que lorsque je vais dépasser ce front glacé, les conditions seront encre plus difficiles. »

Classement à 12h TU
1. Zbigniew Gutkowski, Operon Racing : à 6105 milles de Wellington
2. Brad Van Liew, Le Pingouin : à 32 milles du 1er
3. Derek Hatfield, Active House : à 66 milles du 1er
4. Chris Stanmore-Major, Spartan : à 324 milles du 1er
5. Christophe Bullens, Five Oceans of Smiles too : à 755 milles du 1er

Source : Velux 5 Oceans