Crédit : Ch Launay / Sodebo
Pour Noël et la nouvelle année, Thomas Coville et son équipe ont commandé un beau bateau fin prêt pour le grand large. Avec le défi du tour du monde devant lui, le skipper doit avoir une confiance solide en sa machine. Lors du check complet de Sodebo à son retour de Guadeloupe, le team a donc listé les petites faiblesses de part et d’autre mais également les mille et une choses qu’il faut apporter au bateau pour affronter deux mois de mer.
Réparer, remplacer
L’usure est naturelle sur ces grands puzzles de plusieurs milliers de pièces. Elle entraine forcément des « micros » fissures à réparer ça et là, comme le remplacement de certains éléments d’accastillage ou la mise à neuf des drisses et des bouts. Autant dire, le lot normal mais nécessaire avant un contre la montre océanique de 50 000 kilomètres.
Renforcer
Le Rhum a aussi laissé des traces suite à l’avarie majeure dont a été victime le bateau de Sidney Gavignet, Oman Air Majan, sistership de Sodebo. Avec les architectes, Nigel Irens et Benoît Cabaret, comme avec John Lewell, responsable structure, l’équipe de Sodebo a décidé de renforcer par mesure de sécurité les jonctions entre les flotteurs et les bras avant.
Adapter
Imposé sur la Route du Rhum, le moteur débarque sur le tour du monde, ainsi que l’hélice et son arbre. Ils sont remplacés par un groupe qui entraine la génératrice servant à recharger les batteries produisant l’énergie nécessaire aux instruments de navigation, ordinateurs, systèmes de communication, feux et pilotes automatiques. Un sérieux gain de poids puisque, de 300 kilos pour la version "course", le dispositif "tour du monde" n'en pèse qu'une petite centaine. A bord, Thomas compte également sur l’électricité produite par l’éolienne et les panneaux solaires, une combinaison qui s’avère très rentable.
Grande nouveauté à bord de Sodebo, l’équipe a également installé un chauffage. Celui-ci fonctionne au gasoil et chauffe le niveau -1 du bateau, c’est à dire l’intérieur de la coque centrale, là où Thomas peut, entre autres, faire sécher ses vêtements détrempés. Une connexion permet aussi de chauffer le « rez-de-chaussée », c’est à dire l’habitacle où le marin vit, travaille, dort et mange. Ce n’est pas un luxe superflu. Le skipper sait à quel point bien lutter contre l’humidité et le froid contribue à la performance du bateau.
Et enfin, la garde-robe de Sodebo s’adapte aussi à l'exercice du tour du monde. Outre une nouvelle trinquette en Cuben, l’équipe reçoit actuellement une voile de portant que l’on appelle « code 5 » sur les bateaux de la Volvo Ocean Race. C’est une voile en Cuben, intermédiaire entre le gennaker et le solent, qui permet de faire du portant soutenu, notamment dans le Grand Sud.
La garde-robe de Sodebo pour le tour du monde :
1 grand voile avec une corne de 4 mètres
Voiles de portant : 1 grand gennaker, 1 gennaker moyen, 1 « code 5 »
Voiles de près : 1 solent, 1 trinquette, 1 ORC (appelé aussi foc de brise)
Source : J.H. / Sodebo