Velux 5 Oceans / Christophe Bullens : " J'ai de l'eau jusqu'aux genoux"

Quatre des cinq concurrents de la VELUX 5 OCEANS en ont terminé avec la première étape. Il ne reste plus en mer qu'un seul concurrent. Le Belge Christophe Bullens cumule les soucis depuis son départ de France. Alors qu'il contourne l'anticyclone de Saint Hélène en Atlantique Sud, le voilà confronté à des gros soucis de voies d'eau.

Crédit : VELUX 5 Oceans/Christophe Bullens


« Cette nuit, vers 3 heures du matin, je faisais une dernière inspection avant de prendre un bon quart de repos. Tout allait très bien. Le bateau filait tout droit dans la nuit, au près, à plus de 11 noeuds, avec des pointes à 14 noeuds grâce aux vagues. La lune se cachait derrière les nuages noirs mais on la devinait de temps en temps. Une grosse averse nous est tombée dessus ainsi que quelques rafales mais le pilote tenais bon le cap. Je réajuste alors le niveau de la pompe hydraulique du vérin, branche ma minuterie sur 5h30 du matin et m'envole dans mes rêves, » écrit ce matin le navigateur belge. Tout va alors pour le mieux à bord de Five Oceans of Smiles, le monocoque de 60 pieds qu'il avait dû louer à la dernière minute après que le voilier avec lequel il s'était préparé ait démâté lors du convoyage vers La Rochelle.

Tout va donc bien. Le bateau file à une bonne vitesse au large du Brésil. L'autoroute de Sainte Hélène est grande ouverte. Skipper et voilier glissent en arc de cercle vers la pointe Sud de l'Afrique. A ce rythme, il ne leur reste plus qu'une dizaine de jours de mer avant de retrouver la terre ferme. Mais dans son quart de repos, le skipper ne se sent pas bien. « J'ai un mal de tête et ressens l'envie de prendre l'air. C'est alors que je décèle un brouillard bleu dans le bateau et reconnaît l'odeur des gaz d'échappement du moteur… Je me précipite dans la soute arrière et là, l'effroi : j'ai de l'eau jusqu'aux genoux. Tout est inondé. » A bord de l'ECO60 de Christophe Bullens, c'est le capharnaüm! Il y a deux tonnes d'eau embarquées dans le compartiment où se baladent allègrement ses poubelles éventrées.

Commence une nuit de vidange et de réparation pour le skipper de 47 ans qui cumule les soucis depuis son départ de France. Comme il avait été contraint de louer un nouveau bateau, il avait commencé l'étape par un parcours de qualification avant de revenir à La Rochelle et de s'élancer derrière les autres concurrents. Début novembre, il avait dû faire escale aux Canaries pour réparer sa grand-voile. Malade, c'est ensuite au Cap Vert qu'il avait fait escale pour se faire soigner. Ensuite, c'est l'explosion d'un emmagasineur de voile d'avant qui l'a ralenti, cassant un étai et le blessant au poignet lors de son intervention sur la plage avant du voilier. Depuis la nuit dernière, une voie d'eau perturbe sa route vers Le Cap.

« Quelqu'un a du me jeter un sort ou alors au bateau » parvient à en plaisanter le tenace skipper belge. Tout comme son bateau, il garde le sourire et apprécie à juste titre la bonne nouvelle de ses dernières 24 heures de course, « la météo est pas trop mal pour les prochains jours, c'est déjà ça! » Depuis, marin et voilier poursuivent leur route à plus de dix noeuds vers Le Cap.

Source : Velux 5 Oceans