Crédit : D Grimont / Team Monbana
« Plus en mode survie qu’en mode compet’ ! »
Depuis le départ de la cité corsaire, Damien Grimont progresse face au vent, comme l’ensemble des skippers de la Class’40 ayant opté pour l’option nord du contournement de l’anticyclone des Açores. Alors au près, forcément, ça tape fort ! « Mais pour l'instant le bateau tient toutes ses promesses sur le plan de la préparation technique. » Une occasion pour Damien de rendre hommage à ses préparateurs : « Bravo à mon équipe pour ce boulot de deux mois seulement. » Le skipper de Monbana, qui reste aujourd’hui « plus en mode survie qu’en mode compet’ », a cependant connu quelques problèmes de vitesse, après son virement de bord, dans la nuit de mercredi à jeudi. Des problèmes aujourd’hui résolus : « Je crois que j'avais quelque chose de pris dans la quille. J'ai dû faire une marche arrière en stoppant le bateau jeudi matin. Depuis, je vais plus vite. »
Le passage du front cette nuit : un premier tournant important !
Alors que Thomas Ruyant profite déjà de vent arrière en cette fin d’après-midi, Damien Grimont devrait quant à lui passer le front dans la nuit. « C’est un moment important qui nous attend », prévenait ce matin le Morbihannais. Le genre de tournant dans une course comme le Rhum qui peut, à l’arrivée, faire toute la différence, même si on en est aujourd’hui encore loin… « On a un conflit entre les deux anticyclones, qui tournent chacun dans leur sens. Entre les deux, on a une zone de quelques milles où le vent peut faire n'importe quoi mais passera à terme à 180 degrés de ce qu'il est en ce moment. On le voit très bien sur la photo satellite, reste à savoir où il faut se positionner pour le passer… Pour l’instant, il est assez difficile de se faire une opinion sereine. C’est la course ! » Certains, à l’image de Thomas Ruyant, sont montés sur la route pour aller le chercher plus vite. Damien préfère, lui, étudier scrupuleusement le passage le plus stratégique, le moins difficile. Car certes, après cinq jours au près, tout le monde est impatient de naviguer au portant, mais « c’est casse-bateau, précise le skipper de Monbana. Je vais donc m’attacher à préserver la monture. Mais, c’est certain, une nouvelle bagarre se profile, dans des vents forts cette fois-ci. »
Les anciens skippers de la classe Mini au pouvoir
Au dernier classement de 16h, devant Damien Grimont, vainqueur de la Mini-Transat 1991, on retrouve notamment le leader Thomas Ruyant (Destination Dunkerque), vainqueur de l’édition 2009 et Samuel Manuard (Vecteur Plus), vainqueur de la Mini-Fastnet 2005. Derrière, d’autres « ministes » comme Eric Defert (Drekan Energies - Groupe Terrallia), Jorg Riechers (Mare.de) et Rémi Beauvais (Route du Large) suivent le train. Ces anciens skippers de la classe Mini ont donc pour l’instant pris le pouvoir sur ce Rhum 2010, même si rien n’est définitivement joué comme le rappelle Damien : « Les sudistes m'énervent un peu à continuer de bien avancer ! C'était risqué pour eux, mais bon, on verra. Maintenant nous sommes clairement sur deux courses. De toute façon, il ne faut pas s’emballer sur les classements. On n’en est qu’au début de la course, ceux devant moi vont vite et ceux du sud ne sont pas morts du tout ! » A l’aube demain matin, de premiers éléments de réponse devraient malgré tout éclairer un « horizon vers les Antilles encore très brumeux », selon Damien Grimont.
Source : Jérémy Delaunay / Team Monbana