IMOCA / Armel Le Cléac’h ne lâchera rien

La ligne d'arrivée de la Route du Rhum-La Banque Postale 2010 sera une délivrance pour la plupart des concurrents de la course, du premier au dernier, tant les conditions météo de cette édition aura usé les nerfs des marins et ce, jusqu'au dernier mille.
 

© B.Stichelbaut/Brit Air

Tomas et les Imoca
Depuis l’arrivée des premiers multicoques, la Guadeloupe suffoque, pas d’air ou si peu, et largement de quoi affoler les pronostics à quelques heures de l’arrivée du premier Imoca. Si Bilou et son Veolia contrôlent leur poursuivant en étant bien callé entre BRIT AIR et la ligne d’arrivée, le final n’en demeure pas moins aléatoire. La dépression tropicale Tomas est passée par là, laissant derrière elle un grand calme qui exaspère météorologues et skippers. Du coup, les dernières 24 heures de course sont des plus compliquées car, outre l’absence des alizés engloutis par Tomas, il faut quand même compter avec les empêcheurs de tourner en rond que sont les phénomènes locaux et leurs effets de brise à proximité des îles.

Pas de doute
A terre, plus personne ne fait de pronostics, on ne parle plus en heure, mais en demi journée, voire en journée entière. ETA (Estimation du Temps d'Arrivée) est presque un gros mot. Et, comme si ces incertitudes sur le temps que le premier mettra pour gagner la ligne d’arrivée ne suffisaient pas, certains s’interrogent encore sur le nom du vainqueur. C’est dire le grand flou qui s’est emparé de la course.
Ils auraient donc traversé l’océan Atlantique en prenant la route nord, la plus inconfortable et pénible, pour normalement finir au débridé, dans les alizés sur un ultime grand bord vers les Antilles et au lieu de quoi, le finish se fait en tricotant des jours durant dans des airs évanescents !

A la barre de BRIT AIR, Armel Le Cléac’h ne lâchera rien, parce que lui ne doute pas, il sait que la bagarre, c’est jusqu’au bout. C’est son credo, un trait de caractère bien ancré dans sa tête de Léonard. Si on entend pas le son de sa voix, faute de réponse aux vacations, on sent sa détermination. Il tactique, cherche, tente et tente sans cesse des coups, ce matin encore, en vue de la Guadeloupe. C’est un don de soi, comme un cadeau qu’il ferait aux terriens que nous sommes. A 80 milles de Veolia Environnement à 8 heures ce matin, il était revenu à 77,2 milles à midi… Il ne lâchera rien, on vous dit. Verdict aujourd’hui, ou alors demain…

Source : Brit'Air