Quelle course ! De toute évidence la flotte des Class 40 tient toutes ses promesses : après deux jours de mer, on assiste à une régate sur le golfe de Gascogne d’une très belle intensité. La plus belle preuve est sans nul doute le mano à mano que livrent Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat). Ce duel est arbitré par un 3è larron, Thomas Troussel (CMB), désormais bien décalé au sud. La flotte, toujours aux prises avec des conditions météo complexes, s’éparpille dans tous les sens avec des options Nord et Sud de plus en plus marquées…
Après deux jours de course, le top ten rassemblent toujours les favoris et outsiders dans un mouchoir de 26 milles, (moins de 50 km) : une goutte d’eau à l’échelle de l’Atlantique et des 3550 milles du parcours. Samuel Manuard (Vecteur Plus), Eric Defert (Drekan Energie-Groupe Terralia), l’Allemand Jorg Riechers (Mare.de), Damien Grimont (Monbana), Yvan Noblet (Appart City), Jean-Edouard Criquioche (Groupe Picoty) se bousculent et jouent des étraves dans le top ten. Tous ces marins, qu’ils aient deux tours du monde victorieux dans les bottes comme Bernard Stamm - qu’ils viennent des circuits Mini et Figaro, ou qu’ils animent la jeune série des Class 40 depuis sa création - ne cèdent rien et naviguent au meilleur de leur forme et de leur niveau.
Premiers soucis techniques
Deux skippers pourtant manquent à l’appel dans ce groupe de leaders : Tanguy de Lamotte (Novedia-Initiatives) et Marc Lepesqueux (Marie Toit-Caen La Mer) connaissent tous les deux des soucis techniques qui malmènent leur progression sur la route des Antilles. Le premier déplore un gennaker déchiré et un pilote qui fait des siennes. En dépit de ce début de course mouvementé, le vainqueur de la Solidaire du Chocolat a repris de poil de la bête et fait montre d’une belle combativité. Engagés dans une belle régate océanique, ils progressent au près dans le golfe de Gascogne et des conditions qui sont loin des clichés générés l’imaginaire alizéen. Les grandes glissades sous le soleil généreux, ce n’est pas pour tout de suite, ni pour demain. Pour l’heure, tous ont maille à partir avec les isobares distendus de l’incontournable anticyclone des Açores. Bien campé à sa place, ce vaste système de hautes pressions, que tous s’échinent à contourner du mieux possible, n’a pas fini de faire la pluie et le beau temps dans le scénario de cette grande traversée océanique.
A haute teneur stratégique
Ne pas perdre le Nord, ou gagner le Sud ? Là est toute la question. La stratégie de ces premiers jours de course est cruciale, le choix de route décisif pour la suite. En effet, tout comme en IMOCA, le routage est interdit dans la série des Class 40 sur cette Route du Rhum-La Banque Postale. A chacun donc de se gratter l’occiputs et se triturer les méninges pour tracer son sillon du mieux possible. Les dés sont jetés au sort des Açores. La partie stratégique qui se joue en ce moment au large du Golfe de Gascogne rendra son verdict d’ici 4 à 5 jours.
Classement du jour à 15h40 :
1 Thomas Ruyant Destination Dunkerque à 3136.9 milles du but
2 Bernard Stamm Cheminées Poujoulat à 1.2 milles du premier
3 Samuel Manuard Vecteur Plus à 5.3 milles du premier
4 Eric Defert Drekan Energie - Groupe Terrallia à 14.7 milles du premier
5 Jorg Riechers Mare.de à 15.1 milles du premier
6 Damien Grimont Monbana à 17.5 milles du premier
Source : La Route du Rhum
