Crédit : J Vapillon /WOW Cap Istanbul
Plus qu'une centaine de milles pour décider du vainqueur final de la WOW Cap Istanbul. Et d'emblée deux paramètres s'imposent : tout d'abord, le vent est au rendez-vous et c'est plutôt une bonne nouvelle pour ceux qui souhaiteraient que les classements restent en l'état. Mais, il souffle dans l'axe du parcours, autorisant des jeux tactiques élaborés ; de quoi réjouir ceux qui ne rêvent que de bousculer la hiérarchie établie. Quoi qu'il en soit, le verdict final devrait tomber dès demain, en fin de matinée.
Pour cette dernière manche au départ de Gallipoli, la flotte s'est révélée plus sage qu'à l'accoutumée, puisque dès le premier départ, elle pouvait s'élancer sans être rappelée à l'ordre par le comité de course. Sous les regards de Jean-Pierre Champion et d'Henry Bacchini, respectivement Président et Vice-président de la Fédération Française de Voile, venus témoigner de leur soutien à l'épreuve, c'est Eric Péron (Skipper Macif 2009) qui prenait le meilleur départ au bateau comité, tandis qu'à la bouée sous le vent, Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) et Marc Emig (Marc Emig & moi) ferraillaient pour la première place. Les deux navigateurs avaient, l'un comme l'autre, de bonnes raisons d'attaquer cette étape le mors aux dents. Jean-Pierre voulait démontrer qu'il n'avait rien perdu de sa pugnacité, malgré l'avarie de gréement qui l'avait contraint à jeter l'éponge entre Didim et Bozcaada. Le navigateur avouait, par ailleurs volontiers, préférer ces format d'étapes courtes, plus proches des étapes du Tour de France à la Voile dans lesquelles il excelle, aux grandes chevauchées solitaires de trois jours et plus. Marc Emig, quant à lui, se remémorait que, dans les précédentes éditions, cette étape lui avait toujours plutôt réussi.
Crédit : J Vapillon /WOW Cap Istanbul
Pour attaquer cette dernière manche, tous les favoris choisissaient donc de venir chercher à terre des effets de site favorables qui leur permettraient de gagner, bord après bord, de précieux mètres sur la concurrence. De cette bataille de virements de bord à raser la côte jusqu'à parfois jouer les écraseurs de crabes turcs avec la quille, c'est Gildas Morvan (Cercle Vert) qui s'en sortait le mieux. Il devançait ainsi de quelques dizaines de mètres un groupe serré, au sein duquel Anthony Marchand (Espoir Région Bretagne) tenait la dragée haute à François Gabart (Skipper Macif 2010), Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham), Eric Péron (Skipper Macif 2009), Mikaël Mergui (TPM Hyères) et Ronan Treussart (Lufthansa). Soit les têtes de listes du classement général, accompagnées de quelques outsiders particulièrement talentueux. Pour Ronan comme Anthony ou Mikaël, la problématique étant juste d'arriver à tenir la distance par rapport aux gros bras du circuit. Seule des favoris, Jeanne Grégoire (Banque Populaire) était un peu à la peine en ce début d'étape. Mais on connaît les capacités de la jeune femme à revenir dans le match et il ne serait pas étonnant de la retrouver demain matin dans le groupe de tête. Seul navigateur à n'avoir pas voulu jouer la même partition que ses adversaires, Francisco Lobato (Roff Tempo-Team) se faisait oublier au large, avant de revenir à la faveur d'une petite bascule de vent et se repositionner au sein du trio de tête. Le Portugais, possède décidément une grande indépendance d'esprit. Qu'il arrive à canaliser son tempérament d'attaquant dans les fins d'étape, quand il s'agit de privilégier l'esprit de boutique plutôt que le panache, et les résultats devraient suivre. Qui franchira donc la ligne en tête à Istanbul et quelles en seront les conséquences ? La mer de Marmara a su, par le passé, se montrer suffisamment imprévisible pour laisser les pronostics grands ouverts. Le vainqueur n'en aura que plus de mérite.
Source : WOW Cap Istanbul