© Jacques Vapillon/WOW Cap Istanbul
Même si mercredi matin Nicolas Lunven ne trouvait pas très agréable le regroupement d’une grande partie de la flotte au passage de l’île d’Anticythère, le skipper du voilier Generali a réussi une belle étape en restant quasi toujours aux avant-postes. Dès le départ de Ragusa, Nicolas optait pour une position Nord par rapport à la route directe. Inspiré, concentré, le morbihannais prenait la poudre d’escampette avec Fransisco Lobato, Jeanne Gregoire et François Gabart.
Mais le niveau est tel au sein de cette édition de la Cap Istanbul, que dans les eaux grecques, au contact, dix navigateurs avaient hier dans l’après-midi la possibilité de passer la ligne d’arrivée en tête.
Nicolas restait zen. « La course au large, ce n’est pas toujours du sport, c’est aussi de la philosophie » déclarait-il à la vacation. Et grâce à bon replacement final, une capacité d’anticipation face aux sautes d’humeur du vent méditerranéen et une vitesse au rendez-vous, Generali devançait de quelques longueurs François Gabart, nouveau leader de la compétition.
Paradoxalement, Nicolas Lunven, vainqueur de la Solitaire du Figaro 2009, vainqueur cette année de la Solo Les Sables, sixième avec Jean Le Cam de la transat Concarneau – Saint-Barth, n’avait jamais gagné un parcours de ralliement sur une grande course à étapes du Championnat de France de Course au Large, c’est chose faite et avec panache.
Après une Solitaire du Figaro 2010 moyenne mais où il a terminé, tout de même, à la neuvième, dixième et onzième position des trois dernières étapes, Nicolas Lunven sort ses griffes et démontre, à nouveau, qu’il fait bien parti des jeunes marins en solitaire qui comptent dans le paysage français de la course au large.
Nicolas Lunven : « Il m’arrive souvent d’être dans le paquet de tête sur une étape et puis de m’effondrer à la fin à cause de quelques erreurs. Ma satisfaction sur cette étape est d’avoir réussi à rester parmi les premiers du début à la fin. Au passage de l'île d'Anticythère, j’ai été vraiment surpris par un dévent. L’ensemble de la flotte est revenu au contact. J’ai réussi à garder la tête froide, je ne suis pas parti absolument sur une option différente en voulant reprendre ma position initiale. J’ai attendu mon heure patiemment et au final cela a payé. Les derniers 30 milles ont été hallucinants. Le vent passait de 3 à 35 nœuds sur une mer plate. Nous étions avec notre grand-spi et la grand-voile haute alors que d’habitude on a réduit la garde robe. Les conditions sont très aléatoires en Méditerranée, on en perd la tête ! Enfin lors des trois derniers milles, nous nous sommes retrouvés au prés. J’avais plus de vitesse que François Gabart et je l’ai dépassé. En ce qui concerne le classement général, nous ne sommes plus que neuf voiliers en une heure contre plus de 13 au terme de la première étape. La Cap Istanbul est une course par élimination ».
Source : Générali