Crédit : J Vapillon / WOW Cap Istanbul
Le fado de Francisco
Francisco Lobato (Roff Tempo Team) est un garçon d'une politesse exquise, poussant l'élégance à offrir le bouquet de fleurs qu'il a reçu pour sa deuxième place à une des femmes de l'équipe d'organisation. Il connait sur le bout des doigts les valeurs du fair-play et, en vertu de ces principes, sait reconnaître sans ambage la valeur de la victoire sur le fil d'un François Gabart (Skipper Macif 2010). Mais cela ne l'empêche pas d'être un véritable combattant : malgré les vingt-cinq à trente noeuds de vent sur la ligne de départ ce vendredi, il n'hésite pas à venir chercher le côté favorable de la ligne, rasant les moustaches de la bouée de départ. Ce faisant, il prive Gildas Morvan (Cercle Vert) de toute velléité de départ bâbord, malgré des trajectoires dangereusement convergentes. Contrôlant toute la flotte, il s'offre ensuite le culot de venir bâbord amure sur la bouée de dégagement et de virer au nez et à la barbe d'une avant-garde compacte menée par Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste), Mika Mergui (TPM Hyères) et Anthony Marchand (Espoir Région Bretagne). Comme quoi, on peut avoir la meilleure des éducations et savoir se faire respecter , si nécessaire. Le circuit Figaro Bénéteau n'a pas fini d'entendre la petite musique du navigateur portugais.
D'autres n'ont pas eu la réussite de Francisco. Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) se voyait contraint d'abandonner avant même le début de la procédure, suite à la rupture d'un de ses haubans intermédiaires. Jean-Pierre va tout faire pour réparer et convoyer dans les plus brefs délais son voilier pour Bozcaada, de manière à prendre le départ de la dernière étape. Eric Péron (Skipper Macif 2009), malgré un bon départ, voyait ses efforts mis en pièces suite au déralinguage de son solent. Par trois fois, Eric a tenté de renvoyer sa voile d'avant et par trois fois, elle est sortie de son guide. Relégué en queue de flotte, le navigateur bigouden a dû bricoler une sorte d'anneau pour maintenir la tête de sa voile contre l'étai. Résultat de l'opération, de précieux milles de perdus et une bonne suée : pas les conditions idéales pour commencer une étape que tout le monde pressent comme particulièrement physique. Mais comme le notait avec philosophie Eric Péron, la route est encore longue jusqu'à Bozcaada et bien des retournements de situation peuvent survenir.
Source : WOW Cap Istanbul