Crédit : J Vapillon / WOW Cap Istanbul
Boxeur philosophe
Giancarlo Pedote (Prysmian) est un garçon d'une gentillesse remarquable. Ce qui ne l'empêche pas de pester contre ses résultats loin d'être à la hauteur de ses exigences. Pour le navigateur italien qui a fait ses premières armes en solitaire sur le circuit Mini avec une Transat 6,50 à la clé, la France est la patrie des navigateurs solitaires et le circuit Figaro son épicentre. « Quand tu as réussi à faire quelque chose sur le circuit Figaro, tu peux tout faire derrière... » Une ambition qui correspond bien à ce sportif accompli pour qui la compétition est un mode de vie. Pour preuve, avant de se lancer dans l'aventure de la navigation en solitaire, Giancarlo a pratiqué la boxe. Alors quand les choses ne tournent pas en sa faveur, le navigateur italien se remémore les longues minutes passées sur un ring quand l'adversaire vous saoule de coups... Une belle manière de relativiser.
Portugais volant
Pour sa première année sur le circuit Figaro Bénéteau, Francisco Lobato (Roff Tempo team) impressionne. Ce grand jeune homme au caractère réservé, voire secret, cache en fait un tempérament d'attaquant et une ténacité hors du commun. Souvent aux avant-postes, il lui manque juste encore une pointe de régularité pour espérer franchir un cap. Francisco qui s'était distingué sur le circuit Mini en remportant, entre autres, la Transat 6,50 en bateau de série, a su transposer au large les années d'expérience en voile légère. Le jeune navigateur qui a fait partie de la sélection olympique portugaise est, depuis ses succès sur les circuits solitaires français, devenu une star dans le monde de la voile portugaise. Mais les sirènes de la gloire ne bercent pas Francisco ; son objectif est clair, devenir le premier Portugais à remporter une épreuve majeure du circuit Figaro.
Selim, porte-drapeau
Selim Kakis (Türk Telekom) porte quant à lui sur ses épaules tous les espoirs turcs pour l'arrivée à Istanbul. Pour un néophyte sur le circuit Figaro Bénéteau, les performances de Selim surprennent avantageusement tous les observateurs. Car si le garçon a derrière lui un fort vécu en dériveur, ayant fait partie de l'équipe nationale turque aux jeux Olympiques d'Athènes, il ne possédait jusque là que d'une très faible expérience en course au large. Pour ce faire, il s'est entraîné sous l'aile de Gérald Véniard, un des plus talentueux navigateurs de la série, convoyant son bateau en double d'Istanbul à Hyères. D'une part, il connaît la route mais surtout Selim a pris soin d'absorber tous les petits conseils de son mentor. Avec au final, une 14ème place et la satisfaction de laisser quelques habitués de la série derrière lui.
Jonny s'en va t'en mer
Jonny Malbon (Artemis) a fait un choix courageux suite à son abandon dans le Vendée Globe 2008-2009. Il aurait pu se contenter de vivre sur ses lauriers, d'évoquer la malchance qui lui avait fait perdre le contact avec la tête de course lors de son tour du monde. Au lieu de cela, il a décidé de se remettre en cause en venant se frotter au circuit le plus difficile d'Europe. Alors Jonny fait son apprentissage de la régate au contact, des manœuvres qui se doivent d'être parfaitement huilées, des navigations qui ne supportent pas l'à-peu-près, des nuits sans sommeil. Son regard bleu masqué par d'épaisses lunettes de soleil, pour se protéger de la lumière, Jonny ne se départit jamais de son sourire et d'un flegme parfaitement britannique. En attendant des jours meilleurs, il a aussi été l'instigateur du centre d'entraînement Artemis créé en Grande-Bretagne sur le modèle des pôles d'entraînement de Port-la-Forêt, Saint-Gilles Croix de Vie ou La Grande Motte. « Si des skippers britanniques avaient pu bénéficier d'une telle structure, ils auraient été plus nombreux à se mêler à la lutte en tête dans le Vendée Globe... »
Source : Cap Istanbul