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Le Polonais Zbigniew 'Gutek' Gutkowski apparaît toujours en tête au classement devant Brad Van Liew et Derek Hatfield et progresse actuellement dans l'est de l'archipel des Açores. Joint ce matin par téléphone, le skipper d'Operon Racing décrivait des conditions météo assez maussades avec au menu : épaisse couverture nuageuse, pluie et mauvaise visibilité... Rien de bien réjouissant. Mais comme tout régatier qui se respecte, Gutek voit surtout le côté "performances" des choses : "J'ai effectué de nombreux changements de voiles avant de me décider à mettre le petit spinnaker. Et d'un seul coup, le vent est monté à 45 noeuds avec de grosses vagues de 7 à 8 mètres. Le bateau a décollé et le speedo est resté un bon moment bloqué sur les 22 noeuds. J'imagine que c'est un peu comme piloter une Formule 1 à fond sur une autoroute en se demandant à quel moment cela va mal tourner... J'ai donc finalement décidé d'affaler le spi pour envoyer le solent, mais maintenant le vent est retombé à 30 noeuds".
Van Liew se fait peur
Sensations fortes pour Gutek, et grosse frayeur pour Brad Van Liew. L'Eco 60 de l'Américain est parti à l'abattée la nuit dernière alors que son skipper se reposait dans sa bannette pour la première fois depuis le départ. "J'avais vérifié les niveaux d'énergie avant de m'allonger et cela aurait du suffire mais le pilote automatique s'est éteint sans prévenir et le bateau est parti à l'abattée. Il y avait plus de 30 noeuds de vent et j'ai fait un sacré bond. Le bateau s'est complètement couché sur l'eau et ma première réaction a été de mettre la main sur le radeau de survie car je croyais avoir perdu la quille. Le bateau s'est alors redressé, je suis sorti et j'ai réalisé ce qui s'était passé. C'est totalement de ma faute. J'aurais du faire plus attention à la gestion de l'énergie. Heureusement, rien de cassé à bord".
Le Pingouin semble rencontrer quelques soucis techniques qui empêchent son positionnement sur la cartographie mais qui, selon le skipper, ne sont pas forcément liés à l'incident. Difficile en tout cas de savoir si l'Américain est toujours second, s'il a repris la première place... ou s'il a rétrogradé en troisième position. Car Derek Hatfield revient progressivement sur les deux leaders. L'air de rien, le Canadien a repris aujourd'hui 25 milles au leader polonais. Légèrement en retrait, il a pu profiter du décalage de la dépression vers l'est pour couper la route et gagner du terrain.
CSM ne désespère pas
Autre décor, autre ambiance pour Chris Stanmore-Major. Le skipper de partan est toujours dans la pétole au large de Lisbonne, mais après deux jours de galère, il aperçoit enfin le bout du tunnel. Grâce à la dépression qui se décale vers l'est, le Britannique devrait toucher du vent dès ce soir et s'extirper enfin de la zone de calmes. "J'ai essayé de plonger pour tirer le bateau mais ça n'a pas marché ! ", plaisantait-il ce matin à la vacation radio. "C'est frustrant, mais j'en ai profité pour régler pas mal de choses à bord. J'essaie de ne pas trop penser aux milles que j'ai perdus. Je ne suis pas très loin de la route directe alors que les autres ont fait un grand détour pour aller chercher le vent. C'était évidemment la meilleure option, mais le vent va revenir pour moi dans les 12 prochaines heures et je serai dans le même système que les gars devant, donc le bilan n'est pas si mauvais. La route est encore longue".
Christophe Bullens qui pensait partir aujourd'hui en fin d'après-midi, a finalement préféré retarder son départ d'une journée pour peaufiner ses préparatifs, notamment en électronique. Bonne nouvelle, son Satcom C fonctionne, mais il doit encore vérifier deux ou trois détails à bord. D'après les fichiers météo, il pourrait bénéficier de conditions plus favorables demain samedi avec un vent tournant progressivement au nord-ouest qui lui permettra de faire route directe vers le cap Finisterre.
Source : Velux 5 Oceans