La Route du Rhum / Aujourd'hui, le parcours semble trop court pour Thomas Coville

La Route du Rhum a renoué avec la course "Open", la course sans restriction quant au choix des bateaux. Une liberté qui plaît à Thomas Coville, skipper de Sodebo.


Crédit : Ch Launay

Un homme, un bateau et l’océan.
Le 31 octobre, le slogan inventé par Michel Etevenon, créateur de la Route du Rhum en 1978, va de nouveau claquer au vent. « Aujourd’hui, le parcours est le même, mais les bateaux, les bonshommes, les technologies ont tellement évolué que Saint-Malo – Pointe-à-Pitre semble trop court pour laisser s’exprimer le potentiel de nos bateaux, commente, un brin provocateur, Thomas Coville, skipper du trimaran Sodebo (105 pieds, soit 32 mètres). Plus les bateaux vont vite, plus ils réduisent les distances et plus le rythme est démoniaque. Ce n’est plus un exercice d’endurance, c’est de la résistance. »

La première course de Sodebo
Mis à l’eau en juin 2007, son bateau a été conçu pour le record du tour du monde, exercice solitaire mené sans autre adversaire que le chronomètre. « Depuis qu’il est né, ça va être le premier départ en ligne de Sodebo, poursuit le marin. C’est un exercice nouveau qu’il faut réapprendre. J’en ai envie et à la fois, je le redoute forcément. » Cette Route du Rhum marquera aussi la première confrontation directe entre les géants que sont Sodebo, Idec, Groupama 3, Gitana 11 ou Oman Air Majan.

Crédit : TH Martinez / Sea&Co

Liberté
De 1994 à 2006, la jauge Orma encadrait strictement la conception des multicoques de 60 pieds (18,28 mètres). Les verrous ont désormais sauté. « La course Open, c’est surtout la liberté, une liberté totale sur le plan architectural, la liberté aussi de prendre le départ, observe Thomas Coville. Nos bateaux ont bénéficié de la maturité acquise par la classe des 60 pieds, et maintenant, on défriche en solitaire ce qui était bridé par la jauge. Avec nos nouveaux bateaux, on explose toutes les limites. Sur le plan du sommeil ou de l’engagement physique, je ne me voyais pas aller au-delà de ce que j’avais fait pour la dernière Route du Rhum et pourtant, j’en ai découvert de nouvelles. »

Alors, ces skippers de multi sont-ils des têtes brûlées ?
Thomas Coville balaie cette conjecture : « Pour Sodebo, je suis parti du gréement (les voiles) que j’étais capable de gérer seul ; en-dessous, on a posé un chassis, c’est le bateau. Le résultat, c’est un bateau plus physique, qui demande davantage d’anticipation et d’expérience, mais qui me protège mieux des conditions extérieures, qui risque moins d’enfourner. Au total, il est plus sécurisant. »

Source : S.Stoll / Sodebo