Crédit : V Ghyssens
Alors Damien, à terre ou sur l’eau ?
Je rentre de Pornichet où j’ai fait mes 2 dernières sorties en début de semaine dernière avec les journalistes et les photographes. Les conditions n’étaient vraiment pas idéales, mais ça a fait de belles images. J’ai enchaîné avec un dernier gros entraînement de deux jours, d’où je suis rentré à 3h du matin cette nuit. Ça m’a permis de valider plusieurs points importants dans ma préparation. Maintenant je vais pouvoir aborder les deux dernières semaines de préparation en étant concentré à 200% sur le bateau et le marin. Vivement le départ…. !
Et ton bateau ? Fin prêt ? Pas de mauvaise surprise de dernière minute ?
Deux petites semaines de chantier ont permis de finir de mettre le bateau en configuration de course. Pas de problème majeur, nous sommes très contents de cet achat réalisé il y a seulement 3 mois en Angleterre. On a installé une trappe de survie sur le bateau et modifié le volume des ballasts pour s’adapter à la nouvelle jauge.
Quel est ton programme pour les 2 semaines à venir ?
Premièrement travailler sur le bateau. Il y a encore pas mal de « bidouilles » techniques, avec mon préparateur on se répartit le travail. Il y a aussi toute une partie informatique qui concerne de nouveaux logiciels avec lesquels je dois absolument me familiariser. Que ce soit pour la météo ou l’envoi de mails, l’objectif est d’être le plus efficace en course et de limiter la perte de temps. Et puis la semaine prochaine, à l’occasion d’une dernière sortie avant le convoyage vers Saint-Malo (départ de Pornichet ce Lundi 18 octobre) on réinstalle une nouvelle voile.
La conception de nouvelles voiles c’est quelque chose que tu aimes particulièrement non ?
Oui, mais là franchement je n’ai pas eu le temps de dessiner et de réaliser mes propres voiles comme sur la solidaire du Chocolat 2009. On a simplement modifié les voiles existantes. Le dessin de nouvelles voiles ce sera pour la Transat Jacques Vabre….
Côté sommeil, comment te prépares-tu ?
J’ai participé en 2006 à une étude réalisée par le docteur Béatrice Nogues avec le CHU de Nantes et le centre de l’étude du sommeil et je travaille à partir des données récoltées à ce moment-là. Le rythme de base reste construit autour de séquences de récupération de 20mn sur des zones bien définies de la journée.
Et côté appétit ?
Oui justement, c’est également un point très important de ma préparation. Je travaille pour la course avec Thianh CAO, une diététicienne qui a mis au point une alimentation personnalisée, basée au départ sur mon analyse sanguine. Depuis 1 mois je me prépare pour partir dans un corps sain, sans carences afin de limiter les risques en course. On a fait un gros travail sur la recherche et la composition des plats, que j’ai pu tester lors des dernières sorties d’entraînement. J’ai mangé en conditions réelles ce que j’aurais à bord pendant toute la transat. J’ai pu vérifier la bonne assimilation et digestion des aliments, ainsi que le côté facile à cuisiner. Et en solitaire, y’a pas de cuisinier à bord pour faire la popote ! Résultat, on va pouvoir passer toutes les commandes de plats lyophilisés et de plats cuisinés semaine prochaine afin de préparer l’avitaillement. Et le 26 octobre à Saint-Malo je participerai à une table ronde sur le programme de nutrition d’un skipper de course au Large animée par Christian BEX (France Info). A ne pas rater !!
Et ton péché mignon à bord ?
Rien de particulier, j’emporte des sachets de fruits secs parce que j’aime ça, mais c’est tout. Je suis hyper gourmand à terre, j’adore le sucré, mais sur l’eau beaucoup moins. Et le rhum ce sera… pour l’arrivée !!
On te retrouve à partir du 20 octobre à Saint-Malo, c’est bien ça ?
Oui on fait le convoyage à 3 ou 4, ça va être sympa, on va se faire la route tranquilles. Ensuite je prendrai mes marques à Saint-Malo, jusqu’au jour J.
Et tes partenaires dans tout ça ? Comment fais-tu pour trouver du temps pour eux ?
Jusqu’à aujourd’hui j’ai essayé d’offrir un maximum de temps à mes partenaires, mais ce n’est pas toujours facile. Ça m’a fait plaisir car les rencontres avec les collaborateurs des entreprises qui me soutiennent sont toujours de beaux moments. J’adore partager ce que je fais. Mais maintenant il est indispensable que je pense à ma course, il faut parfois savoir dire non.
Source : Geneviève Raux Presse / Damien Seguin