© AFP
Il y a quatre ans, Roland Jourdain avait quitté « le Rhum » sur un parfum de victoire. Le souvenir de l'arrivée à Pointe-à-Pitre est encore bien présent à l'esprit du marin alors forcément, le retour à Saint-Malo de son bateau n'est pas sans lui rappeler une nouvelle fois la belle histoire. Certes, le monocoque n'est plus le même, puisque Bilou a troqué pour l'occasion, son plan Lombard pour un plan Farr, plus récent et plus rapide. Après 6 mois de prise en main, les entrainements sont allés crescendo ces deux derniers mois. « Il fallait mettre de l'huile dans les rouages », dixit le marin, s'approprier le coursier en passant en revue tout le mode d'emploi et aller chercher de la brise pour tester un maximum de configurations : « C'est sûr que ça ne se fait pas en cinq minutes. Quand on achète une voiture neuve, on peut l'essayer, la route sera toujours la même. Quand on essaie un nouveau bateau, il faut parfois attendre longtemps pour avoir certaines conditions météo et voir comment il se comporte vraiment. Mieux vaut alors beaucoup s'entraîner pour repérer les limites du bateau sur des angles de gîte, sur un renforcement du vent, sur sa tenue de « route » et puis, il faut aussi intégrer tous les systèmes embarqués à bord... pour pouvoir intervenir en cas de panne. » Entre temps, les sorties collectives à Port-La-Forêt lors des sessions d'entraînements concoctées par le Pôle Finistère, ont permis d'observer la flotte et de conforter les choix : « Tous les bateaux sont très proches en performance. On n'a pas eu de surprise outre mesure, et pour nous, c'est vraiment un bon choix d'avoir repris ce bateau pour « le Rhum ». »
Certes, la concurrence n'est pas en reste. Avec des bateaux rodés, au sommet de leur potentiel, et d'autres flambants neufs, la catégorie Imoca est classée haut niveau cette année ! Tous connaissent parfaitement le terrain de jeu qui les attend mais, autre atout dans sa poche de ciré, Bilou peut aussi faire valoir son expérience en 60 pieds. Depuis dix ans qu'il navigue en monocoque, et outre le paradoxe d'être de nature plutôt sociable, l'exercice du solitaire lui sied à merveille. Pas la peine de refaire l'histoire du dernier Vendée Globe, mais pourquoi alors, plus qu'un doublé, ne pas être tenté de se faire l'échappée belle comme en 2006 ? C'est en tout cas dans ce but que s'est orchestrée toute la saison 2010. A n'en pas douter, Bilou et Veolia Environnement sont aujourd'hui de retour à Saint-Malo avec une idée en tête, mais à chaque course, son histoire... Verdict à l'heure du départ, dans 10 jours, à 13h02, le dimanche 31.
Source : VB / Can You Sea
