© Julien Girardot/Sea and Co/Saint-Malo 2015
La route du Rhum, c’est d’abord en tant que jeune malouine que Servane l’a vécue. En tant que spectatrice de ce formidable événement, qui, au fil des années, a pris de plus en plus d’ampleur. « Mon premier vrai souvenir de Rhum date de 1990, j’avais 9 ans. Je me souviens des lumières des bassins le soir quand tous les feux des bateaux étaient allumés, il y avait une atmosphère particulière. J’avais suivi le départ en mer avec toute la famille et surtout c’est l’année de la victoire de Florence Arthaud. Mémorable pour une petite malouine !»
1994 : La première de papa
« Admirative ! J’étais fière de savoir que mon père allait prendre le départ… Nous étions dans le vif du sujet. Je l’ai un peu aidé dans sa préparation, je voulais participer à ma manière et je me souviens m’être occupé du gaz à bord. La veille du départ, on s’est aperçu que j’avais tout monté à l’envers, il a fallu tout recommencer…. » Voir son père traverser l’Atlantique en solitaire, à 13 ans, on a vu des vocations naître pour bien moins que ça… « Je ne me rendais pas vraiment compte de la performance sportive à l’époque mais j’étais vraiment impressionnée par le fait de faire partie de cette grosse machine qu’est La Route du Rhum.»
© Julien Girardot/Sea and Co/Saint-Malo 2015
1998 : L’année du bac
Pour Servane, la 6ème édition de la Route du Rhum aura une saveur toute particulière. « Je commençais à pas mal naviguer à l’époque et je mesurais le courage qu’avait ces hommes et ces femmes. Juste avant le départ, Laurent Bourgnon m’a dédicacé une montre que j’avais eue à mon anniversaire. Douze jours plus tard, il réalise le doublé à Pointe à Pitre ! A ce moment là, inconsciemment, je pense que ça commençait à me titiller…»
La mer est un terrain de jeu dangereux. En 2002, une dépression s’abat sur la course, seulement 3 des 18 ORMA parviennent jusqu’à l’arrivée. « Je me souviens de longues heures de stress. Je faisais mes études à La Rochelle et j’ai commencé à prendre conscience de ce qui se passait à travers les médias. Je ne décrochais plus de mon ordinateur lorsqu’on a appris que Bob se déroutait pour aller secourir Karine Fauconnier. C’était éprouvant… Maintenant, je me dis que ce n’est pas évident pour nos proches, on leur afflige une sacrée dose de stress ! Cette année là, on lui a fait la surprise de venir à l’arrivée, c’était un moment incroyable. »
© Julien Girardot/Sea and Co/Saint-Malo 2015
2006 : Ma Route du Rhum
La concrétisation d’un rêve, la suite logique d’un parcours nautique qui a débuté plus de six ans auparavant, Servane Escoffier prend le départ de sa toute première Route du Rhum sur un monocoque de 50 pieds. A 25 ans, elle termine 2ème de sa catégorie avec d’emblée l’envie de repartir, « A part la veille du départ où je n’ai pas du tout réussi à dormir, j’étais assez sereine. Je connaissais bien le bateau, je savais ce que je faisais et où j’allais ! Nous étions trois « Escoffier » sur le départ cette année là, mais je ne me suis pas mise de pression particulière. C’était mon rêve, mon projet et je suis allée au bout ! Le meilleur souvenir, c’est l’arrivée, tu passes par toutes sortes d’émotions. Je me souviens du premier Ti-punch avant même d’avoir posé pied à terre, c’était complètement euphorique… »
En attendant la prochaine gorgée de Rhum, il reste comme un Océan à traverser ! Saint-Malo 2015 a retrouvé ses camarades de jeu dans le bassin Vauban et l’heure est aux derniers préparatifs. Dans tout juste une semaine, Servane sera sur la ligne de départ, une ligne que la navigatrice a testé pendant des semaines, « c’est psychologique, je me suis fait le film du départ une dizaine de fois dans ma tête ». D’ici là, Servane se prête au jeu des médias, participe avec le sourire aux animations sur le village, signe dédicaces sur dédicaces, c’est aussi cela La Route du Rhum, une fête conviviale, l’occasion de partager cette passion qui les anime.
Source : Saint Malo 2015